"Quelques heures de printemps", encore et encore

Publié Mardi 2 octobre 2012

Édito du n°858 - mercredi 3 octobre 2012 - Petit Bulletin Grenoble

Au Petit Bulletin, comme chez l'ensemble de nos confrères de la presse culturelle, nous jouons à un jeu dangereux. Car notre rythme régulier de parution nous contraint chaque semaine à faire des choix forts, assumés, péremptoires. Mais des choix qui seront en quelque sorte remplacés par d'autres dès le numéro suivant. Alors quand certaines propositions que l'on a défendues corps et âme ne rencontrent par autant le public qu'elles le méritent, on est forcément un peu tristes - oui, on sait parfois être sensibles.

C'est le cas du film Quelques heures de printemps de Stéphane Brizé, réalisateur dont on n'attendait a priori pas grand chose. L'histoire d'une femme condamnée qui souhaite mourir dans la dignité. D'accord, comme ça, ça a l'air mélo, mais en fait pas du tout, et c'est même totalement autre chose. Stéphane Brizé, que nous avions interviewé il  y a deux semaines, nous expliquait « adorer les sentiments mais détester le sentimentalisme Â». Un penchant qui transparaît à l'écran, grâce à la comédienne Hélène Vincent, sidérante de justesse et de retenue.

Au son de la musique de Nick Cave (déjà utilisée dans L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford), on ne peut contenir ses larmes - alors que chouiner au ciné, c'est pas du tout notre genre ; franchement, vous nous connaissez. À Grenoble, le film est toujours à l'affiche dans deux cinémas, mais ça ne va pas durer. Vous savez maintenant quoi faire.