Où il est question des études de genre
Édito du n°860 - mercredi 17 octobre 2012 - Petit Bulletin Grenoble

On vit une époque formidable. Sans rire, et sans ironie. Une époque où ce qui nous semblait normal et naturel depuis tant d'années ne l'est plus tellement aujourd'hui. Notre dossier de la semaine est ainsi consacré à la faible place accordée aux femmes dans le milieu culturel.
Oh, certains vont encore couiner que les féministes leur cassent leurs attributs censés définir leur virilité, mais ce n'est même pas ça. On a presque dépassé le problème. Car, grâce à de nouvelles approches intellectuelles comme les études de genre, la question est ailleurs : non dans une guerre des sexes, mais dans une remise en question de cette guerre des sexes. Avant, les hommes, c'était Mars (le pouvoir, la gestion, la rationalité ; des trucs de mecs quoi), et les femmes Vénus (la maturité, la sensibilité, la capacité à faire plusieurs choses à la fois ; des trucs de nanas).
Aujourd'hui, en comprenant enfin que tout ceci n'est que le fruit d'une construction sociale, on se retrouve tous à poil sur la même planète. Des parents ne pourront donc plus acheter une petite poupée à leur fille sans se rendre compte qu'ils obéissent à des règles loin d'être si naturelles que ça. Pareil pour les garçons et les voitures. Ce sera peut-être du coup moins drôle pour les humoristes (les sketchs de Florence Foresti prendront un sacré coup de vieux), mais ça ouvrira de nouvelles perspectives. Hommes, femmes, femmes-hommes, hommes-femmes, indéfinis... Tous ensemble, tous ensemble, ouais ! Une belle partouze des genres.