Participe présent

Ecouter la radio, on l'oublie parfois (moi la première), n'est pas forcément synonyme de réception hagarde d'un débitage d'informations en continu, d'un bourrage de cerveaux à coups de « news », d'éléments nouveaux dans telle ou telle affaire, ou même de points de vue critiques sur ce même élément, ni même de chroniques ou de revues de presse. Tout ce flux de présent qui s'ajoute et se surajoute jusqu'à perdre de sa substance...
Loin de moi toutefois l'idée de m'aveugler volontairement, nier la réalité et me plonger à jamais dans l'écoute de France Musique... Non, j'ai trouvé mon salut dans une émission de France culture qui sort du lot : Concordance des temps. Et en voilà une qui porte bien son nom ! Chaque samedi de 10h à 11h, Jean-Noël Jeannenez reçoit un invité pour « offrir sur l'actualité l'éclairage des précédents historiques, débusquer dans le passé des similitudes avec nos conjonctures contemporaines, rappeler des épisodes et des mutations qui trouvent, par les temps qui courent, des résonances inattendues, replacer dans la longue durée les événements, les émotions et les débats du présent, avec l'ambition d'aider ainsi à mieux les interpréter »
Eh oui, la belle initiative... Cette profession de foi trouvée sur le site internet est respectée chaque semaine : les émissions se suivent, ne se ressemblent pas mais ont en commun une même curiosité fort plaisante. Parmi celles qui sont encore en ligne au jour d'aujourd'hui (vendredi 19 octobre), on en trouve une sur la silhouette (cette obsession très contemporaine et pourtant déjà datée), une autre sur le chômage (pas besoin de faire un dessin), une sur le rêve (étonnante et très recommandée), ou encore une superbe sur le vert. Le vert ? Le vert, la couleur verte. Puisque le vert est associé désormais au parti écolo, il est inscrit dans notre époque (et presque envahissant), et méritait que l'on se penche sur ses significations à travers l'Histoire. Où l'on apprend par exemple que si les gens de théâtre considèrent qu'il porte malheur, cela provient sans doute d'un fait des plus empiriques : à l'époque de Molière et consorts, la teinture verte était difficile à obtenir... et certains costumes verts auraient été toxiques et provoqué de tristes fins !
A la croisée des cultures et des époques, se foutant des frontières et du politiquement correct, Concordance des temps fait la différence, c'est promis...