Nouvelle séance, nouveaux films !

En attendant le festival du film court de Villeurbanne - épisode 3 : le festival du film court de Villeurbanne dégaine cette année une séance hors compétition qui s'appelle «Nouvelles formes, nouveaux films » et qui est composée de 3 courts.
Soyons direct : on en a l'eau à la bouche !
Certes la fusion des compétitions française et européenne promet, certes la compétition numérique est une valeur sure pour passer de bons moments, certes la longue nuit est incontournable, certes je pourrais quasiment citer toutes les séances du festival donc je vais arrêter là , mais cette séance sonne comme LA promesse de découverte d'univers cinématographiques singuliers.
Le court métrage est un produit hors norme, mais parfois trop balisé du fait de différents facteurs : volonté pour un réalisateur de faire ses preuves avant le passage au long, volonté de calibrer son scénario pour trouver des financements ou assurer des passages télé, manque d'audace, etc. Malgré cela, certains films restent des objets filmiques uniques, avec une dimension et des partis pris artistiques affirmés et assumés. Sans préjuger de la rareté de ces films, il est toujours salutaire de découvrir de tels courts métrages. Et l'on n'en attend pas moins de ces 3 films.
Sur leur site internet, l'équipe d'organisation du festival fait montre d'une réelle envie de partager et de mettre en valeur ces films, autant qu'une volonté d'éliminer une frustration née de l'impossibilité de les intégrer dans la compétition officielle. Espérons en tout cas que cette initiative saura se montrer pérenne.
Pour illustrer notre niveau d'attente sur ce programme dont on n'a encore vu aucun film, on peut faire un rapide pas en arrière : en 2009, nous avions été séduits par un film fort, aux partis pris de réalisation marqués et esthétiquement réussis et qui avait également enchanté le jury du festival cette année-là . « Corpus / corpus » de Christophe Loizillon avait remporté le grand prix du festival, ainsi que le prix des lecteurs du Petit Bulletin, dans la compétition française et francophone.
Poursuivant le travail sur les corps entamé dans ses précédents films, Christophe Loizillon filmait, lors de plans séquences singuliers et poignants, la confrontation de deux corps lors de l'activité professionnelle de diverses personnes : un pédiatre pratiquant de la kiné respiratoire sur un nourrisson, un pédicure soignant les pieds d'un vieil homme, etc. Une approche étonnante et marquante des rapports humains à travers ces gestes du quotidien, soulignés par les dialogues des protagonistes lors de chaque scéne.
A noter que Christophe Loizillon avait prolongé son dispositif dans un film sur les relations entre humains et animaux avec « Homo / animal », où il suivait cette fois un chien guidant un aveugle ou une vache en train de se faire traire.
Nul doute que ce film aurait eu sa place dans ce nouveau programme du festival (même s'il est heureux qu'à l'époque il ait pu intégrer la compétition) et c'est exactement ce genre d'univers que l'on espère découvrir la semaine prochaine au Zola dans ce nouveau programme.