Gloire à la danse contemporaine

Publié Mardi 20 novembre 2012

Édito du n°865 - mercredi 21 novembre 2012 - Petit Bulletin Grenoble

Peut-être encore plus que le théâtre, la danse contemporaine subit toutes sortes de préjugés. Un truc sibyllin d'intellos bobos adeptes de branlette intellectuelle pour certains. Ou, pour d'autres, une occupation réservée aux demoiselles filiformes et aux jeunes garçons sensibles. Pourquoi pas, mais non. Car la danse est finalement comme ses amis le ciné, la littérature ou les arts plastiques, elle arrive à être passionnante et diverse quand on sait la prendre. Ce que bien sûr tout le monde ne parvient pas à faire, les chorégraphes étant comme tous les autres êtres humains : faillibles.

Regardons par exemple autour de nous : oui, quitte à fâcher quelques-uns en ne faisant pas preuve de mesure, le paysage chorégraphique grenoblois sent un peu le rance dans les coins, ne donnant pas forcément envie de l'embrasser fougueusement - malgré quelques exceptions notables. Si l'on a toujours été du côté des artistes quand il le fallait (notamment au moment des coupes budgétaires drastiques), on se rend bien compte que quelque chose cloche par ici - un manque de sueur, de dynamisme, de mise en danger.

Les projets comme le concours [re]connaissance, même s'ils semblent encore trop centrés sur eux-mêmes (le but premier de ces deux jours est avant tout d'amener des professionnels à découvrir des compagnies), nous semblent donc salutaires. Alors ne faisons pas la fine bouche, et partons à la rencontre de l'inconnu, avec pour seul risque celui de voir nos préjugés s'effondrer. Ce n'est pas plus mal.