Mais pourquoi Véronique Genest ?
Édito du n°866 - mercredi 28 novembre 2012 - Petit Bulletin Grenoble

En école de journalisme, on apprend aux étudiants que chaque sujet à débat doit être parfaitement dosé, entre arguments pour et arguments contre, histoire que le lecteur/auditeur/téléspectateur puisse se forger un avis en toute connaissance de cause. Avec, en filigrane, l'idée que toutes les paroles se valent : c'est bien là que le bât blesse.
La semaine dernière, la pourtant très respectable émission Ce soir ou jamais de Frédéric Taddeï, décrite comme « l'actualité vue par la culture », s'intéressait à l'islamophobie. Avec, en invitée à placer du côté de "l'islamophobie se comprend", ni plus ni moins que Véronique Genest. Oui, la comédienne qui campe Julie Lescaut et qui a beaucoup fait parler d'elle récemment pour ses propos sur l'islam. Un fait d'armes qui semble suffire pour la légitimer sur la question.
Sauf que son discours, très approximatif intellectuellement parlant, ne mérite pas une telle exposition, même au nom du sacro-saint pluralisme. Car aller constamment chercher une opinion divergente pour susciter la discussion est une façon de faire très limite, source de nombreux dérapages. Le rôle d'un journaliste n'est pas simplement de tendre son micro, mais surtout de décider quelle parole est pertinente. Et malheureusement pour elle, celle de Véronique Genest, du moins formulée de la sorte, ne mérite pas d'être entendue ailleurs qu'au café du commerce. Et encore, on est gentils.