Gloire aux lauréats des Petit Bulletin award
Édito du n°870 - mercredi 26 décembre 2012 - Petit Bulletin Grenoble

Bravo, vous venez de gagner un Petit Bulletin award. Oh, bien sûr, ce n'est pas une récompense au prestige international, mais ça vous fait quand même de l'effet. En bon matérialiste que vous êtes, vous regrettez simplement de ne pas recevoir de statue compressée à poser sur votre cheminée - paraît que vous venez de remporter uniquement de l'estime. Qu'importe, vous avez gagné, et c'est déjà pas mal.
Ça doit sans doute venir du fait que, ce matin, vous avez mis votre culotte porte-bonheur. Seul(e) dans votre salon (oui, le PB n'a pas les budgets pour faire une cérémonie au Stade des Alpes), l'émotion vous gagne. Les larmes sont sur le point de faire leur entrée. Non, vous ne pleurerez pas, et resterez digne. Vous essayez de faire quelques petites blagues, histoire de vous déstresser. Vous n'y arrivez pas. De toute façon, vous n'avez jamais été très drôle. Vous remerciez vos parents, parce que vous avez toujours eu un sens aigu de la famille. Vous remerciez aussi Claude Berri, comme tout le monde, même si vous ne voyez pas ce qu'il vient faire ici.
Que c'est émouvant tout ça. Vous souriez bêtement. « Waouh, quand même » : vous réalisez ce qu'il vient de vous arriver. Et lâchez tout d'un coup. « Je ne sais pas si j'ai manqué à la culture grenobloise, mais à moi la culture grenobloise a manqué... Follement... Éperdument... Douloureusement. Votre témoignage, votre amour, me font penser que peut-être, je dis bien peut-être, je ne suis pas encore tout à fait mort(e). » Votre chien aboie : il a envie d'uriner.