Où il est question de Vincent Maraval et de sa fameuse tribune

Publié Mardi 15 janvier 2013

Édito du n°872 - mercredi 16 janvier 2013 - Petit Bulletin Grenoble

Vincent Maraval est l'homme à la mode en ce moment dans le paysage cinématographique. Chacun se doit d'avoir un avis sur son avis depuis sa tribune parue dans Le Monde il y a une quinzaine de jours. Le distributeur et producteur français déplorait que certains acteurs français soient trop payés au vu de leur faible rentabilité. Une remarque non dénuée d'intérêt, qui prolonge un mouvement de fond sur la valeur que l'on attribue à des hommes et femmes censés être exceptionnels (artistes, sportifs, grands patrons, technocrates...). Mais, au milieu de sa diatribe, des phrases amoindrissaient son propos : « le cinéma français repose sur une économie de plus en plus subventionnée Â».

Plus loin, il développait : « les acteurs français sont riches de l'argent public et du système qui protège l'exception culturelle Â». En filigrane, un discours (sans doute inconscient) un brin populiste. Car si ces réflexions ont aussi cours ailleurs (le milieu théâtral s'est ainsi fortement ému des 25 000 euros bruts par mois accordés à Bruno Ganz pour sa participation à la pièce Le Retour mise en scène par Luc Bondy - en avril à la MC2), laisser sous-entendre que les financements publics (et donc les impôts des citoyens) ne seraient utilisés que pour payer des cachets exorbitants à une partie des stars n'est pas un bon signal envoyé au moment où quelques-uns pensent que c'est justement dans les dépenses jugées inutiles (la culture par exemple) que l'on peut trouver des économies. Pas un bon signal, en plus d'être une affirmation complètement erronée.