CINEMACURE
Ce blog a plusieurs objectifs: présenter les films de manière aléatoire en mélangeant les sorties toutes récentes, les vieux vilms oubliés, les acteurs connus et moins connus qui mériteraient pourtant bien de l'être, les interviews punch ou complètement bizarres (il y en a à la pelle, vous verrez)... Tout cela en toute modestie et sans vous garantir un grand vocabulaire cinématographique précis: loin de se prendre pour des membre de l'institut du cinéma français, ça reste avant tout une passion (du moins pour moi). Pour vous aussi, puisque vous lisez ces lignes. Je commence?

Rien ne va étonner dans le sujet qui va suivre, peut-être plus dans la lecture entre les lignes.
J'ai en effet choisi de parler du fameux Django Unchained de Tarantino. Beaucoup de critiques se sont mis à l'encenser ou à le détruire complètement. Etonnant? Peut-être pas, mais je pense que parler d'un film que tout le monde épluche, analyse, effeuille et retourne dans tous les sens depuis sa sortie est intéressant car c'est le meilleur moment où il est possible de confronter les points de vue, tous tellement différents. C'est fatiguant car vu et revu tous les jours depuis trois semaines, mais on s'en fout. C'est Tarantino.
Mon film fétiche de Quentin est et restera Jackie Brown, suivi de près par Kill Bill 1 et Pulp Fiction.
Jusque-là rien de bien fou.
N'avez-vous pas remarqué que dès que quelqu'un sort de la séance d'un réalisateur connu, son cerveau classe presque machinalement les différents films dudit réalisateur. Quoi de plus normal?
Django Unchained est inclassable.
En effet, le Tarantino que l'on connaît ne rend pas là sa meilleure copie. Se sentant déjà maître dans son genre, il n'a plus à jouer l'élève; il pense ne devoir rien prouver à personne. J'en serais la première convaincue, étant une fan inconditionnelle de M.Z (on parle tout de même d'un des réalisateurs les plus talentueux de sa génération), mais il se trompe. Lorsqu'on est maître, pourquoi justement ne pas se permettre de surprendre son spectateur? On l'attendait parfaitement là où il se trouvait déjà.
D'abord, il faut compter que l'homme s'est bien énervé lorsque le sujet de la violence dans ses films a été abordé. Redondant, la violence dans un Tarantino n'a pas démontré l'esprit subtil du pauvre journaliste qui s'en est, il faut le dire, pris vraiment plein la gueule. C'est comme un James Bond sans M ou un Les spectateurs fans de Tarantino attendent forcément cette violence dans tous ses films, il n'est pas rare de voir Quentin s'amuser de faire péter des cervelles à coup de fusil. Mais justement, cette patte-là, si elle est attendue, reste son Incontournable. Décevant, un Tarantino sans déchiquetage de bras d'un esclave par des chiens pas vrai?
La violence n'est donc pas pour nous déplaire d'autant plus qu'elle est, non pas comme tous les mauvaises langues débitant des généralités le clament, contrôlée dans la plupart de ses films. Eh oui: Tarantino tout en s'amusant à travers une provocation sanguine, en joue subtilement. Bourrin dans les images, la violence se loge toutefois où il faut quand il faut. Certes, il y en a beaucoup mais ça ne veut pas dire qu'elle est mal utilisée. Au contraire de son collègue Martin Scorsese dans Casino ou The Departed, la violence est loin d'être banale. On voit assez pour être "choqués" et pas assez pour que ce soit lourd et que ça devienne sans intérêt.
Arrêtons donc de continuer à s'étonner d'un arrachage de... dans les films de Monsieur Quentin.
Non, là il est important de regarder du côté de l'histoire; l'homme malin et habile qui retire ses chaînes à l'esclave noir en passant un deal reposant essentiellement sur de la chasse de têtes mises à prix, c'est chouette. Mais Quentin insiste un peu trop sur quelque chose que l'on attend déjà: on sait que le Django une fois Unchained va faire regretter à tous ceux qui lui ont fait du mal ainsi qu'à sa femme. Belles mises en scène, mais l'évolution de Django est prévisible, on sait dans quelle direction il est mené et va forcément.
On ne regrettera cependant pas que Jamie Foxx soit à la tête d'affiche partagée avec l'incommensurable Christoph Waltz. L'Allemagne gagne un sacré point côté acteur, qui a déjà démontré dans Inglorious Basterds son talent d'allier humour, intelligence et énorme classe dans des rôles pas tant compliqués, mais fins.
Notons égalament Leonardo DiCaprio, qui prouve le bon choix de sa présence dans le film avec son charisme assez remarquable et froidement démontré dans le rôle du propriétaire véreux. Petite anecdote qui en dit long sur le sang-froid et le caractère jusq'auboutiste de l'acteur, qui s'est salement blessé la main lorsqu'il coupe un crâne dans une scène; il a continué à jouer complètement dans son rôle, sous les yeux d'un Tarantino sûrement fou de joie de montrer du vrai sang dans son film.
Pour finir, parlons un peu musique: excellente B.O. Rien à dire, à part ce lien qui vous mènera au paradis des oreilles (s'il existe, et j'en suis intimement convaincue): http://lebuffetplaylist.fr/la-b-o-de-django-unchained-devoilee/
Partant du principe qu'il faut voir tous les Tarantino, il est dur de déconseiller d'aller voir Django Unchained, qui reste fidèle à son réalisateur. C'est déjà bien.