Critique d'Aucun homme n'est une île

Publié Dimanche 17 février 2013

Salle d’attente pour un couperet

Si l’intention d’évoquer les dangers de l’addiction au monde virtuel est on peut plus pertinente à notre époque sur-informatisée, on ne peut hélas pas en dire autant du spectacle en lui même.

Scénographiquement parlant, c’est on ne peut plus impressionnant car on est face à un déluge d’effets spéciaux, qui semblent d’ailleurs tout à fait en accord avec le thème.

Le jeu du comédien est lui aussi tout à fait crédible, et pour le coup on lui reprocherait presque si on ne se doutait que la faille de ce spectacle réside a priori dans son écriture.

Julien Romelard incarne en effet un garçon manifestement sclérosé, totalement absorbé qu’il est par la relation qu’il cultive, ou du moins essaie de cultiver, avec Oscar, personnage de réalité virtuelle qui l’accompagne quasiment tout au long du spectacle. Or si la caractérisation de ce garçon semble tout à fait crédible par les propos qu’il tient, ses aspirations ou ses entêtements, le scénario ne va pas plus loin que la situation de ce petit garçon qui s’ennuie à interpeller sans cesse un personnage virtuel, qui ne lui répond d’ailleurs même pas. L’ennui auquel nous assistons devient alors très vite le nôtre, et les quinze dernières minutes, au cours desquelles il se passe enfin quelque chose, ne parviennent pas à rétablir la balance.  C’est même dommage car la morale qui intervient à la fin est ainsi livrée de façon abrupte, elle tombe comme un couperet. On a alors beau comprendre la mise en garde de Fabrice Melquiot, on n’est plus en mesure de l’apprécier tant le développement propre aux contes réussis est absent de ce spectacle.

Texte Fabrice Melquiot
Conception, musique et mise en scène Roland Auzet

Vu le 15 février à l’Hexagone- scène nationale de Meylan

Genre : huis clos numérique (à partir de huit ans)

D’autres critiques de spectacles sont disponibles sur le blog http://danslateteduspectateur.overblog.com