Gloire à Michel Polnareff (et Françoiz Breut)

Publié Mardi 19 février 2013

Édito du n°877 - mercredi 20 février 2013 - Petit Bulletin Grenoble

Le journalisme, c'est l'actu chaude. Brûlante même. Cette semaine, on loue donc ouvertement les qualités de la toujours trop mésestimée Françoiz Breut, parce qu'elle sera de passage à Grenoble jeudi. Mais le concert ou la sortie d'album ne sont pas les seules manières de tresser une couronne de laurier à un artiste. On peut aussi sauter sur l'occasion de sa mort pour être laudatif comme jamais - il est toujours bon n'être que positif sur un décédé, ça montre l'empathie propre à la nature humaine.

Que faire alors de ces hommes et femmes qui ont quitté les feux de la rampe depuis plus ou moins longtemps, que les radars médiatiques ont laissés de côté, et dont certains semblent même avoir oublié l'existence ? On attend leur fin pour se rattraper ? Pas forcément. La preuve : aujourd'hui, soyons anachroniques et célébrons, comme ça, pour le plaisir, l'un des grands de la musique française qui sombre quelque peu en désuétude à l'heure où la jeune génération (les Lescop, Yan Wagner & co) ne prend pour modèle que les Daho, Taxi Girl & co.

Soyons anachroniques donc, et convoquons ici Michel Polnareff, figure singulière avec sa pop d'une richesse musicale à renvoyer bon nombre de chanteurs dans les choux. Oui, écoutons en boucle son monumental Live at the Roxy de 1996, qui rassemble la plupart de ses meilleurs titres, du lubrique L'Amour avec toi au très aérien Holidays, en passant par son sommet qu'est Le Bal des Laze. Oui, nous sommes en février 2013, Michel Polnareff n'a aucune actu particulière, mais on s'en fout. Voilà un édito qui fait simplement du bien.