Il était une fois le Centre dramatique national des Alpes
Édito du n°879 - mercredi 6 mars 2013 - Petit Bulletin Grenoble

Sauf rebondissement de dernière minute, c'en est fini pour le Centre dramatique national des Alpes, ce joyau de la décentralisation culturelle. Une décision on ne peut plus surprenante de prime abord, validée par un gouvernement de gauche. Sauf que c'est plus compliqué que ça nous explique-t-on au ministère, cela n'aurait rien à voir avec des économies à faire, mais serait plutôt lié à une articulation défaillante entre le CDNA et la MC2, cette dernière avalant donc le premier. Du coup, Jacques Osinski est brutalement remercié, plusieurs artistes associés choisis par le directeur de la MC2 devant lui succéder.
Simplement un changement de façon de procéder ? Oui et non. Car le boss deviendra de facto le directeur de la salle, et non l'artiste. Une question récurrente dans le milieu théâtral, qu'avait par exemple soulevée en 2010 le metteur en scène Michel Belletante lors de son départ forcé de l'Amphithéâtre du Pont-de-Claix, remplacé par une directrice non artiste. Un débat que personne n'est arrivé à trancher, même pas nous, l'intérêt d'un lieu venant plutôt de la personnalité qui le dirige, qu'importe son CV.
Et sur cette question, il est vrai que l'on rame complètement à Grenoble, avec plus d'une vingtaine de plateaux de théâtre dans l'agglo que l'on ne parvient pas toujours à différencier. La faute notamment à des décideurs politiques encore trop cloisonnés sur leurs infrastructures, leur ville, leurs habitants... De là à ce que certains ici et là nous proposent de nouvelles fusions, il n'y a qu'un pas ! On commence par qui ?