Oisiveté pour tous !
Édito du n°882 - mercredi 27 mars 2013 - Petit Bulletin Grenoble

Mylène aime son job - elle est spéléologue pour ceux qui l'auraient oublié. Heureuse d'avoir pu lier sa passion (les grottes) et son gagne-pain (les grottes donc), elle mesure la chance qui est la sienne. Après, Mylène a bien conscience que quand même, tout ceci n'est qu'un boulot, et que l'essentiel est ailleurs - plutôt du côté de l'amour, de l'amitié, et de toutes ces petites choses qui rendent la vie plus belle (les balades dans les grottes par exemple). Alors elle ne comprend pas pourquoi il faut que tout, dans ce monde, tourne autour du travail ?
Pourquoi on nous fait peur avec dès l'enfance ? Pourquoi tous ces politiques, de gauche comme de droite, se disputent avec tant d'ardeur la valeur travail ? Et pourquoi culpabilise-t-on ceux qui n'en trouvent pas ? Mystère... Mylène, elle, est plutôt du côté de Bertrand Russell, cet auteur britannique qui affirmait que « la morale travail est une morale d'esclave, et le monde moderne n'a nul besoin de l'esclavage ». Elle est aussi d'accord avec l'idée que « le fait de croire que le travail est une vertu est la cause de grands maux dans le monde moderne, et que la voie du bonheur et de la prospérité passe par une diminution méthodique du travail ».
Après, Mylène ne sait pas si elle est de gauche, si elle est utopiste ou enfonceuse de portes ouvertes, mais elle est certaine d'un truc : elle ira voir avec plaisir le spectacle Éloge de l'oisiveté, basé sur les écrits de Bertrand Russell, qui paraît-il est excellent (c'est vrai Mylène). Et retournera ensuite sous terre encore plus convaincue que, décidemment, il y a quelque chose qui cloche là -haut.