Le cas Guetta

Publié Mardi 25 juin 2013

Édito du n°894 - mercredi 26 juin 2013 - Petit Bulletin Grenoble

David Guetta au Stade des Alpes : voilà bien une affaire qui aura fait grand bruit, dépassant largement le seul cadre artistique. Car au-delà de toutes les réserves que l'on peut avoir sur le bonhomme, ce genre de gros concerts pose aussi d'autres questions au vu des sommes convoquées. Et quand des fonds publics rentrent directement en jeu, comme ce fut le cas à Marseille, la situation devient explosive.

À Grenoble, la donne est différente (pas de subvention directe pour Guetta), mais l'accueil réservé au DJ n'est pas meilleur, avec une pétition et un Guetta Pan (saluons le jeu de mots !) prévu pour le soir du concert. Certes, les interrogations sont légitimes : la pétition déplore ainsi que les associations et les salles grenobloises qui accueillent des événements de musiques actuelles n'aient pas la vie facile, référence faite entre autres aux problèmes que rencontre l'Ampérage. La fragilité économique d'activités culturelles pourtant nécessaires doit donc sans cesse être prise en compte. Mais les grands raouts du type Guetta, fonctionnant sur un modèle économique différent, ont aussi leur raison d'être. Et leur public.

Samedi matin, Guetta sera parti de Grenoble après avoir bien levé les bras la veille. On en aura fini avec ce sujet précis, et l'on pourra alors reposer le débat dans son ensemble, de façon moins passionnée. Puisque, finalement, Guetta n'est qu'un prétexte pour évoquer une scène musicale grenobloise, et plus globalement un monde culturel, qui se sent, à tort ou à raison, tout simplement délaissé par les pouvoirs publics. Surtout en ces dramatiques temps de rigueur budgétaire.