Le CSA?!

Publié Mardi 24 septembre 2013

Édito du n°901 - mercredi 25 septembre 2013 - Petit Bulletin Grenoble

C'était Hadopi, c'était une grosse connerie (on l'a souvent écrit, on ne va pas revenir là-dessus), voilà, c'est fini, on n'en parle plus. On réfléchit donc plus posément, en comprenant bien les enjeux du numérique et les chamboulements (pas forcément néfastes au passage) que cela implique. « La réponse graduée sera reprise par le CSA [...] Un grand projet de loi sur la création est en préparation [...] Y intégrer la question du transfert de la réponse graduée, donc de l'outil de défense du droit d'auteur, est en effet envisagé Â» dixit la ministre Aurélie Filippetti dans une interview accordée la semaine dernière au Film Français.

Le CSA serait ainsi « chargé de conventionner des sites légaux pour valoriser des bonnes pratiques, encourager des offres légales et favoriser avec les acteurs de l'internet une meilleure exposition des œuvres européennes. » Donc, elle a suivi les recommandations du très connecté Pierre Lescure. Que le CSA, sorte le gendarme de la télé et de la radio qui donne son avis sur plein de choses (parfois avec cinquante trains de retard), devienne aussi l'autorité de régulation du net est une idée complètement dingue et anachronique, fruit de quelques cerveaux sans doute mal avisés ou influencés par d'autres qui ont tout intérêt à ce changement.

« Télévisionniser l'internet, espace de l'abondance (des sources, des contenus, des interactions) en le plaçant sous la tutelle d'une autorité administrative dont la nature est précisément de gérer l'allocation de la rareté, constitue une violence symbolique majeure Â» comme l'explique avec clarté sur son blog Philippe Aigrain, cofondateur du collectif La Quadrature du Net. Mince, un édito, c'est trop court pour parler vraiment de tout ça !