Critique de "Le Retour de Baptiste"

Publié Dimanche 13 octobre 2013

Etrange moment de théâtre que Le Retour de Baptisteé, adapté de la pièce Au beau milieu de la forêt de Katja Hunsinger, mais ensemble plutôt convaincant.

Le Retour de Baptiste

Etrange moment de théâtre que le Retour de Baptiste, adapté de la pièce Au beau milieu de la forêt de Katja Hunsinger, mais ensemble plutôt convaincant.

A première vue, c’est apparemment loin de la ville qu’a souhaité nous emmener Jean-Cyril Vadi, dans un espace clos envahi par les arbres et une certaine volonté d’isolement. Le Retour de Baptiste propose d’immerger le spectateur dans le train train quotidien d’une famille qui sent beaucoup le renfermé. Ennuyeux ? Non. Car entre la scénographie qui permet de figurer à la fois la maison et son extérieur, la mise en scène qui propose un savant dosage entre onirisme et réalisme et enfin le jeu tout à fait convaincant des comédiens (Patrick Zimmerman et Danièle Klein en particulier), le public assiste à un ensemble cohérent.

Le texte caractérisé par une économie de mots est servi par un jeu non appuyé, qui convient tout à fait aux actions spontanées des personnages, comme se mettre à danser ou laisser libre cours à d’autres pulsions. Et des pulsions il y en a dans ce huis clos névrotique où les parents sont manifestement portés sur l’inceste, au point de ne pas supporter que le fils et la belle fille aient envie de se rendre dans le village le plus proche juste pour passer une soirée à danser… et rencontrer d’autres personnes.

Jalousie maladive, possessivité, enfermement, fierté mal placée, colère sournoise, peur de l’inconnu, … le Retour de Baptiste se déploie comme un roman psychologique qui passe tout à fait l’épreuve de la scène car si le sujet parait ardu, l’exécution est de bonne facture, même si le spectateur est vraiment pris de court à la fin de la pièce.

 

Adaptation et mise en scène : Jean-Cyril Vadi

Cie Les Amis de Franck Nogent

Vu le 12/10/13 au Théâtre 145 (Grenoble)

 

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