Une nécro pour quoi faire?
Édito du n°906 - mercredi 30 octobre 2013 - Petit Bulletin Grenoble

Il ne faut jamais taper sur un mort tout frais (sauf si évidemment ce mort n'a pas été très sympa au cours de son existence - dans ce cas, la nature humaine a un seuil de tolérance élevé et très surprenant). L'an passé, des journalistes qui s'étaient permis d'émettre des doutes sur le talent du réalisateur suicidé Tony Scott (oui, celui à qui l'on doit Top Gun) se sont fait rappeler cette règle implicite par divers lecteurs en colère dénonçant l'indécence de leurs nécros publiées sur les sites de Télérama et de L'Express (quelle phrase très longue).
Quelque chose qui ne risque par de nous arriver aujourd'hui avec Lou Reed puisque 1/ on n'a pas prévu d'être désagréables avec cette icône du rock fraîchement retirée du circuit médiatique ; 2/ Lou Reed n'est pas Tony Scott - affirmation que, normalement, personne ne peut contredire.
Donc oui, dès que l'on a appris la mort du membre star du Velvet, on s'est dit qu'on ne pouvait plus faire l'édito que l'on avait prévu (les suites de l'affaire Kechiche et les remarques étranges de Daniel Schneidermann sur le rôle des critiques). Et que parler de Lou Reed s'imposait. Voilà . Mais pour dire quoi ? Car finalement, au-delà de l'info première (la mort de quelqu'un de connu) et du concert de louanges obligatoires (ok, ce type a une discographie grandiose), on ne voit pas quoi ajouter d'autre...
(long silence)
Non, vraiment, quand des artistes médiocres meurent, c'est plus rigolo.