Explosons les frontières
Édito du n°931 - mercredi 14 mai - Petit Bulletin Grenoble

Chapitre 1. Il était une fois un comédien au parcours assez classique (un conservatoire) qui, un jour, monta seul sur scène avec un texte intelligent. Il créa son spectacle dans un petit théâtre public, puis le bouche à oreille et le talent conjugués lui ouvrirent les portes d’autres grandes salles publiques et lui firent rencontrer un public très large. Voici résumé le fabuleux destin du Grenoblois Grégory Faive et de son excellent spectacle Pourvu qu’il nous arrive quelque chose, à l’affiche cette semaine de la MC2.
Chapitre 2. Il était une fois un comédien au parcours assez classique (une école de théâtre nationale) qui, un jour, monta seul sur scène avec un texte intelligent. Il créa son spectacle chez lui avant de le jouer dans une sorte de MJC, puis le bouche à oreille et le talent conjugués lui ouvrirent les portes de salles de spectacle privées et le firent rencontrer un gros producteur parisien. Voici résumé le fabuleux destin du Mâconnais Vincent Dedienne et de son excellent spectacle S’il se passe quelque chose, programmé par nos soins en février et à l’affiche de la Basse cour mi-juin.
Tout ça pour dire que le monde du théâtre est régi par de nombreuses frontières (public vs. privé, théâtre noble vs. divertissement, ...) dont les fondements sont pour le moins contestables. Suivons Grégory, Vincent et les autres, et explosons les frontières ! Car finalement, le premier pourrait totalement aller jouer dans une salle dédiée à l’humour et le second fouler les planches d’une MC2, la terre ne s’arrêterait pas de tourner. Mais le monde du théâtre est comme celui du cinéma (d’auteur vs. grand public) ou de la musique (recherche créatrice vs. soupe populaire) : il est compliqué à suivre.