Agnès Obel / Goldfrapp aux Nuits de Fourvière
Ces deux artistes ont toutes les deux une voix impressionnante mais Goldfrapp agace tandis qu'Agnès Obel enchante...

"J'ai rarement entendu une première partie aussi mauvaise !".
Vendredi 25 juillet, 22h10, théâtre antique de Fourvière. Le cri du coeur de ma voisine me soulage : d'autres personnes que moi n'ont pas été séduites par la prestation interminable d'Alison Goldfrapp (1h10 de mélopées indigestes !). Pourtant, d'autres spectateurs semblaient, eux, presque en transe, en écoutant la chanteuse de ce groupe créé il y a quinze ans. Comment expliquer un tel écart de ressenti ? Mystère.
Mais les faits sont là : quand vous "n'accrochez pas" avec les mélodies de chansons qui se ressemblent toutes ; qu'autour de vous les spectateurs consultent leur téléphone, se font un câlin ou admirent les éclairs dans le ciel lyonnais, c'est bien que l'artiste sur scène ne parvient pas à capter leur attention malgré tous les effets de manche de son pull chauve-souris et ses mouvements de bras dans le vide. Entre deux chansons, Goldfrapp sonde le public : "are you ok ? Is it good or bad ? Well, so so…".
Seul intérêt : la réelle qualité des jeux de lumière parfaitement adaptés au site magnifique du théâtre gallo-romain. Du plaisir pour les yeux à défaut de celui des oreilles. Bref : un concert à regarder plus qu'à écouter…
Agnès Obel sauve la soirée
Heureusement, Agnès Obel a sauvé la soirée par son sens du contact avec le public, déjà tout acquis à sa cause, avec ses chansons issues de ses deux albums, “Philarmonics” et “Aventine”, son aisance au piano et la compagnie de deux excellentes interprètes (Charlotte la violoncelliste et Sophie la violoniste alto). Résultat, le public a savouré son concert avec gourmandise sans se soucier cette fois du temps qui passe et des premières gouttes de pluie qui deviendront ensuite un violent orage juste après les dernières notes. Un miracle météorologique ? Jupiter voulait probablement en profiter jusqu'à la fin du show avant de lancer sa foudre…
Bien sûr, je ne suis pas très objectif. Le dernier album d'Agnès Obel tourne en boucle dans mon salon depuis qu'une amie proche a eu la bonne idée récemment de me faire découvrir cette artiste danoise. Quelle agréable claque ! Aussitôt, j'ai été sous le charme de cette voix magnifique, servie par de superbes arrangements musicaux vous plongeant dans des atmosphères tantôt légères, tantôt mélancoliques. Jamais deux sans trois : vivement le prochain album !
Aurais-je eu la dent aussi dure envers Goldfrapp si je l'avais écouté avant de venir aux Nuits de Fourvière ? Peut-être pas… mais pas sûr tant sa froideur sur scène, ses grands airs et surtout ses chansons ne m'ont absolument pas touché ni donné envie de découvrir davantage son univers musical. La voix "fascinante", annoncée par les Nuits de Fourvière, n'était - selon moi - pas au rendez-vous. On ne peut pas apprécier tout le monde.
Merci à Lisa C.