Mesrine : L'Ennemi public n°1
Après le blockbuster superficiel L'Instict de mort, Jean-François Richet se décide enfin à traiter son sujet. Mais après une première heure réussie, Mesrine révèle sa vraie nature de film de compromis.

Mais dans sa deuxième partie, L'Ennemi public n°1 retombe dans les balourdises du premier volet : un clip bling bling à Londres, une prestation grotesque de Gérard Lanvin avec l'accent corse, une musique omniprésente et emphatique, et surtout l'écartèlement flagrant entre les différentes visions derrière sa réalisation. À l'instar de la dernière image christique qui sert d'affiche au film, Richet voudrait iconiser Mesrine en combattant mélancolique d'une cause perdue d'avance. Mais chaque personnage secondaire n'existe que pour le faire redescendre sur terre - on sent derrière cet hypocrite retour de balancier l'exigence de Cassel pour peindre les contradictions du personnage. Un coup à gauche, un coup à droite et bien au milieu, ce Mesrine est un film de couilles assumé (il faut voir la pauvre Ludivine Sagnier se démener avec son personnage de ravissante idiote !) qui en manque cruellement, de couilles. Et l'image de Richet en marxiste engagé en prend un coup dans l'aile tant ce long biopic brille en fin de compte par sa coupable neutralité.Mesrine, L'Ennemi public n°1
De Jean-François Richet (Fr, 2h12)
avec Vincent Cassel, Ludivine Sagnier, Matthieu Amalric...