The Killer inside me

De Michael Winterbottom (ÉU, 1h49) avec Casey Affleck, Jessica Alba, Kate Hudson…

Au départ, un roman noirissime, sans doute le meilleur de Jim Thompson, Le Démon dans ma peau, décrivant les agissements d’un shérif psychopathe dans le sud des Etats-Unis. Michael Winterbottom, cinéaste insaisissable et artistiquement schizophrène, a choisi d’adapter fidèlement le livre, prenant pour modèle évident certains polars des frères Coen. The Killer inside me est donc tenaillé entre un désir respectueux de retranscrire à l’écran la violence et la psyché torturée des personnages de Thompson et une certaine ironie vis-à-vis du genre, dont la mise en scène reproduit avec un fétichisme manifeste les plus grands clichés. Curieusement, la sauce prend et Winterbottom signe ici un de ses films les plus réussis, même si il doit grandement cette réussite à l’incroyable composition de Casey Affleck dans le rôle de Lou Ford, dont les facettes retracent sa brève mais déjà passionnante carrière. Ford est d’abord un petit shérif pâlot, encore un peu adolescent — le Affleck de Gerry — avant de se révéler cruel et impulsif — le masque qui tombe sous le coup de la frustration dans L’Assassinat de Jesse James. Son forfait accompli, Ford reprend comme si de rien n’était sa place sociale, affichant même une forme de cynisme goguenard face aux obstacles qui, peu à peu, le confondent. C’est alors le Affleck mature, distant et désabusé de Gone, baby gone, ou plutôt son image en négatif, qui éclate à l’écran, laissant présager un bel avenir pour ce passionnant comédien.
CC

pour aller plus loin

vous serez sans doute intéressé par...

Mardi 17 octobre 2023 L'édito du Petit Bulletin n°1221 du 18 octobre 2023.
Mercredi 6 septembre 2023 C’est littéralement un boulevard qui s’offre au cinéma hexagonal en cette rentrée. Stimulé par un été idyllique dans les salles, renforcé par les très bons débuts de la Palme d’Or "Anatomie d’une chute" et sans doute favorisé par la grève affectant...
Lundi 24 avril 2023 Le secteur culturel grenoblois s’empare, depuis peu mais à bras-le-corps, du sujet épineux de la transition écologique. Mobilité des publics, avion ou pas avion pour les tournées des artistes, viande ou pas viande au catering, bières locales ou pas...
Lundi 13 février 2023 Dans la catégorie humoriste nonchalant, on demande le pas encore trentenaire Paul Mirabel, drôle de Zèbre (c’est le nom de son spectacle) qui cartonne depuis (...)
Lundi 16 janvier 2023 Trois soirées électro à Grenoble pour faire bouger tes nuits : Ed Isar le 24 janvier à la Bobine, Umwelt le 27 janvier à l'Ampérage et une Semantica Records night le 28 janvier à la Belle Électrique.

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X