Lao & Paul Marmota : une autre vision du Mexique

Les Mercredis Pimentés

Le Canberra

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Nourris au haut-débit et aux musiques des ghettos du monde entier, Lao et Paul Marmota sont les fiers représentants d’une nouvelle scène électronique sud-américaine en pleine effervescence. Ils seront de passage aux "Mercredis Pimentés". Damien Grimbert

Pendant longtemps restée dans l’ombre, la scène électronique de Mexico City a vu ces dernières années son rayonnement culturel s’accroître de façon exponentielle dans l’underground mondial. Figures de proue du collectif mexicain NAAFI, Lao et Paul Marmota tournent désormais dans les plus grandes villes européennes (Berlin, Londres, Paris, Zurich, Genève, Lisbonne, Barcelone et… Grenoble), et leur "club music" futuriste bénéficie de l’attention des médias internationaux les plus pointus.

Ce qui n’est d’ailleurs que justice : refusant les clichés folkloriques pour mieux s’aventurer dans des territoires musicaux hybrides et avant-gardistes inédits, ces deux artistes font preuve d’une audace et d’un courage artistique bienvenus à l’heure où les copiers-collers musicaux sans âme restent encore malheureusement le meilleur moyen de percer dans les "charts".

Dance music et science-fiction

Echos du formidable décloisonnement permis par la culture 2.0, les DJs-sets ultra-contemporains de Lao & Paul Marmota transcendent les barrières stylistiques et géographiques avec une facilité déconcertante. En l’espace de quelques minutes, on peut ainsi passer d’un remix en espagnol du dernier hymne rap d’Atlanta à un morceau de tarraxinha lusophone, et d’un tube de reggaeton, de dancehall ou de dembow caribéen aux rythmes saccadés du grime londonien ou du ballroom new-yorkais. Soit autant de styles a priori disparates, mais en réalité unis par un chassé-croisé d’influences socio-culturelles complexes, que le néophyte serait sans doute bien en mal de déchiffrer mais sur lequel il n’aura, en revanche, aucun mal à se déhancher.

Car c’est aussi là que réside la force des deux artistes, et plus largement de la scène underground panaméricaine qu’ils représentent : sans tomber non plus dans le piège de vouloir surintellectualiser à outrance une musique dont la vocation première reste avant tout de faire danser, il n’est pas interdit d’y voir (et les artistes eux-mêmes ne s’en privent pas) la résurgence d’un vieux fantasme de la science-fiction cyberpunk des années 80, dans lequel la convergence de cultures souterraines ultra-localisées sert de contrepoint à une culture de masse uniforme et mondialisée. On vous laisse le soin de réfléchir (ou pas) à tout ça entre deux bières, et quelques pas de danse soigneusement chorégraphiés.

Lao, Paul Marmota, King Doudou et Narco Polo, mercredi 27 mai à 20h au Canberra, dans le cadre des Mercredis Pimentés

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