Lundi 20 février 2017 Rendez-vous du jeudi 13 au dimanche 16 juillet à Aix-les-Bains (Savoie) pour les quinze ans du fameux festival.
Musilac : des stars comme s'il en pleuvait
Par Stéphane Duchêne
Publié Mardi 20 juin 2017
Photo : Richard Holder / DR / DR
Festival / Phoenix, Ibrahim Maalouf, Jamiroquai, Julien Doré, Two Door Cinema Club, Sting, Texas, Justice, Calypso Rose, Archive, Vianney, Juliette Armanet... Comme chaque année, Musilac aligne les grands noms quatre jours durant. Ce qui ne doit pas faire oublier les autres, plus discrets, moins bankables... Tour d'horizon jour par jour de ce que l'on découvrira à Aix-les-Bains entre le 13 et le 16 juillet.
Amplitude sonique le jeudi
Ça commence fort Musilac le 13 juillet, et tous azimuts avec ça. De Juliette Armanet, la nouvelle petite fiancée des branchés, à l'alien sud-af' Die Antwoord (que ces mêmes branchés aiment pour de toutes autres raisons) ; de la pop variété joueuse de Lulu Gainsbourg (comme Armanet, on aime ou on déteste) aux hardos australiens d'Airbourne, en passant par le rap engagé de Kery James : il va y avoir dès le premier jour de l'amplitude thermique et sonique sur les bords du Lac du Bourget. Or on est loin du compte si l'on n'ajoute pas aussi l'électronicien teuton tout en délicatesse Fritz Kalkbrenner – délicatesse partagée par le duo Paradis, même si leur électronique empreinte des chemins plus pop.
Reste que le gros des troupes est lui, ce soir-là, résolument pop rock : pop dansante chez Two Door Cinema Club, schlass comme jamais chez Warhaus, rentre-dans-lard chez Last Train, renfrognée chez Lescop. Et puis en haut de la pyramide : la grande renaissance curieuse, 4 ans après Bankrupt !, de Phoenix en mode latin lover dans le texte. Ti Amo devrait crier la foule : c'est ce qui est prévu en tout cas.
Tour du monde le vendredi
Musilac c'est aussi un peu un tour du monde, de la Chartreuse (même si les susnommés sont britanniques) à l'Irlande rock de The Strypes, de la Suède de Royal Republic au Liban d'Ibrahim Maalouf, de la Caroline du Nord du crooneur Lee Fields au Béarn de Vianney – le François Bayrou de la chanson française. Et de l'Angleterre de Sting et Archive à l'Australie de Midnight Oil.
Midnight Oil : parlons-en de ces types-là. Il y a trente ans, venus des antipodes, les hommes de Peter Garrett livraient un rock abrasif et terreux, alignant les tubes en essayant d'ouvrir les consciences sur la situation écologique et politique (la cause des minorités aborigènes notamment) de notre monde, se demandant comment on peut bien dormir quand nos lits sont en flammes (Beds are burning). Disparus des radars et rangés des voitures (rouillées), reconvertis (Peter Garrett a été ministre de l'environnement et de l'éducation en Australie), les revoici remontés comme des coucous. Leur place étant d'autant plus chaude que le monde n'a pas fait grand-chose pour rendre leurs hymnes caducs.
Douceurs en douce le samedi
Si l'on excepte le duo mi-bitch mi-riot Death Vally (une guitare, une batterie, de la dentelle mais pas musicale) et l'électro ramenarde et un peu vaine de Justice, il fera plutôt doux sur ce troisième jour Musilacustre. Même les élans glacés de Vitalic ont ceci de sensualistes qu'ils peuvent être ramenés dans cette catégorie – comme ceux de l'ex-Birdy Nam Nam Pone.
Pour le reste, ce sera tout miel : folk bisounours, allant de Lumineers à Cocoon (auteur d'un sublime troisième album) en passant par Olivia Ruiz et même un peu La Maison Tellier ; ou pop évaporée avec le nouveau petit prodige américain Max Jury ou la jeune, mais déjà expérimentée, Birdy : les applis briquets des iPhone vont tourner à plein. Sans compter la voix de velours, soul comme jamais, de Sharleen Spiteri de Texas, ancien amour de jeunesse qu'on retrouvera non sans quelques émois.
Saines découvertes le dimanche
La fin approche et c'est le moment de faire quelques connaissances. Car voilà sans doute la scène la plus découverte de ce festival. L'occasion de se familiariser avec l'électronique de Petit Biscuit et d'Aerobrasil, la soul-funk d'outre-Quiévrain (on utilise rarement cet ensemble de mots dans la même phrase) de Delv!s, la chanson tragi-comique lyonnaise de Ma Pauvre Lucette, l'indie-pop réverbérée de Blossoms, le bluegrass finlandais de Steve'n'Seagulls (spécialisé dans la reprise de standards punk ou hard-rock – une sorte d'anti- Gimme! Gimme! Gimme! qui reprenaient la pop en mode hardcore) ou encore la pop grandiloquente (et un rien pénible) de LP.
L'affaire se jouera quand même avec quelques valeurs sûres comme la coqueluche électro-house Kungs, la vénérable et adulée Calypso Rose, le Janus pop Julien Doré, le magnifiquement techno The Hacker et un autre grand revenant de ce festival et de l'adolescence de beaucoup de monde : Jamiroquai.
Musilac
À Aix-les-Bains du jeudi 13 au dimanche 16 juillet
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