"Printemps, été, automne, hiver... et printemps" : les saisons du plaisir selon Kim Ki-duk

Printemps, été, automne, hiver...

Le Belvédère

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Cinéma / Quand le Belvédère de Saint-Martin-d'Uriage se la joue ciné-club, on applaudit. Rendez-vous mardi 14 novembre (et, plus largement, toute cette saison) pour le constater.

Esthète prolifique, le Coréen Kim Ki-duk brille par l'imprévisibilité de ses films et sa liberté de ton. Volontiers dérangeant, sensuel ou érotique, il ose parfois toucher à ce territoire des plus intimes qu'est celui de la poésie. Dans Printemps, été, automne, hiver... et printemps (2003), il a créé cinq fois de suite l'équivalent cinématographique du haïku, faisant de son œuvre une manière de recueil contemplatif et vivant, vibrant comme le vent dans les arbres ou les ondes à la surface de l'eau. Car même si le protagoniste est un moine suivant patientent l'enseignement de son vénérable maître, c'est d'une tentative de description des mouvements du temps et du cycle de la existence qu'il s'agit ici : la vie, comme un inéluctable et merveilleux recommencement.

Le film de Kim Ki-duk constitue déjà le troisième rendez-vous de la saison pour le sympathique Belvédère de Saint-Martin-d'Uriage, dont l'exigence et l'éclectisme prouvent que l'esprit des ciné-clubs, s'il a pris quelques mèches argentées, demeure encore vivace. Les prochains moins, sa curiosité continuera d'être titillée grâce au savant (et appétissant) coq-à-l'âne opéré par le reste de la programmation. Jugez plutôt : à l'incontournable Octobre d'Eisenstein succèdera La Taverne de la Jamaïque, film de pirates peu connu signé Hitchcock. Puis deux westerns ouvriront 2018 : Fureur Apache d'Aldrich et La Dernière Piste de Kelly Reichardt.

Une pause douce-amère d'Agnès Varda, Le Bonheur, précédera un éclat de rire sardonique de Stanley Kubrick, Docteur Folamour, et un pamphlet de Bertrand Blier ridiculisant le mâle des années 1970, Calmos. On finira dans les grands espaces avec La Ballade de Naramaya, première palme de Shōhei Imamura et sur île grâce au Cul-de-sac de Roman Polanski. Preuve que l'on peut embrasser l'histoire cinématographique mondiale en grimpant au Belvédère...

Printemps, été, automne, hiver... et printemps
Au Belvédère (Saint-Martin-d'Uriage) mardi 14 novembre à 20h30

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