Les expos à (re)voir cet été

Arts / On vous parle toute l’année des expositions à ne pas manquer, mais on sait bien qu’entre le boulot, les gosses, les fêtes, le sport, bref, la vie, vous n’avez pas toujours le temps d’aller au musée. L’été, normalement, le rythme se calme un peu ; c’est le moment pour une session de rattrapage culturel qui fait du bien. Notre sélection. Par Benjamin Bardinet & Valentine Autruffe

Pour ceux qui aiment les kakémonos

En dépit d’une scénographie inexistante faite à base de kakémonos sagement alignés, l’exposition Grenoble à travers les âges permet de saisir les grands moments de l’évolution urbanistique de notre belle cité. Quelques textes concis et accompagnés d’images éclairantes nous font ainsi traverser les âges, de l’Antiquité à aujourd’hui. Gravures, plans, photographies et vues aériennes donnent une idée de ces grandes étapes, et de ce qui reste encore aujourd’hui de certains de ces aménagements urbains, ou de ce à quoi pouvait ressembler le cours Jean-Jaurès à l’époque où il était entouré de champs. BB

Grenoble à travers les âges à la Plateforme, Ancien musée de peinture, jusqu'au 30 juillet

Pour les curieux qui veulent un peu de fraîcheur

Duo d’artistes français installé en Belgique, les mystérieux Mountaincutters investissent le CAB avec une exposition-installation au titre énigmatique. On n’y est pas allé, pas sûr que grand monde y aille volontairement d’ailleurs puisque le CAB bénéficie surtout d’un public de touristes qui passe la porte par hasard dans l’espoir d’y trouver un peu de fraîcheur. Cela dit, en faisant un tour sur le site Internet des artistes on était plutôt intrigués par leur univers en tension entre organisation minimaliste et dispersion organique... Pas impossible que ça vaille le coup de s’enfiler les quelques 300 m de dénivelé pour accéder à l’expo ! BB

Mountaincutters "Defensive Condition : Humidity + Deceleration + Fertility" au Centre d'art Bastille jusqu’au 25 septembre

Pour ceux qui aiment les paysages allégoriques

Avec un parcours synthétique qui rassemble une trentaine de tableaux, l’exposition proposée par le musée de la Révolution française à Vizille propose de parcourir la diversité des représentations paysagères pendant la période révolutionnaire. Que ce soit des paysages à forte dimension topographique réalisés par des peintres de formation militaire ou des paysages allégoriques qui puisent leurs références dans les récits antiques, c’est finalement souvent en observant les manifestations nuageuses qu’on se fera une idée de ce que racontent ces tableaux de ce moment historique. Bref, une belle petite exposition qui offre l’occasion d’aborder cette période sous un angle aussi inattendu que passionnant. BB

Le paysage révolutionnaire au musée de la Révolution française de Vizille jusqu’au 3 octobre

Pour les adeptes du communautarisme esthétique

Soucieux de détourner les artistes des méfaits de la ville moderne, le peintre Albert Gleizes fonde en 1927 la communauté de Moly-Sabata qu’il supervise depuis le confort de la maison bourgeoise de sa femme. Ses disciples sont invités à y appliquer ses préceptes et essayent d’inventer un vivre ensemble qui pourrait nous inspirer (ou pas). Une belle occasion de revenir sur l’œuvre remarquable de Gleizes et de découvrir les figures atypiques qui ont peuplé cette communauté très impliquée dans la vie de son village d’accueil. BB

Vivre le cubisme à Moly-Sabata au musée de l’Ancien Évêché jusqu’au 9 octobre

Pour les amateurs de graphisme élargi

Grâce à un parcours déployé sur trois sites, la biennale de graphisme d’Échirolles propose d’effleurer la diversité des approches du design graphique contemporain. Au musée de la Viscose, un parcours ponctué d’écrans nous plonge du côté de la création numérique, au musée Géo-Charles, c’est au contraire la valorisation du savoir-faire quasi-artisanal de la maison d’édition Marchialy, au Centre du graphisme enfin, c’est l’engagement politique et la notion de création libre qui est interrogée. Bref, il y a de quoi faire, et nous, on vous promet un bel article à la rentrée. BB

La Biennale de design graphique au TRACé Échirolles, jusqu’au 30 octobre

Pour les jardiniers artistes

Grâce à cette exposition la maison Bergès nous invite à découvrir non seulement ce qui fut l’aménagement du jardin de cette maison bourgeoise marquée par l’esprit de son temps, mais également à nous plonger dans le rapport à la nature domestiquée propre à la fin du XIXe siècle. Quelques photographies, des plans d’aménagements, plusieurs peintures ainsi que des créations de belle facture élégamment mises en scène permettent de nous plonger dans cet univers qui nous rappelle à quel point le végétal inspire parfois les arts. BB

Jardins. La Belle Époque ! à la Maison Bergès jusqu’au 6 novembre

Pour les montagnards poétiques

L’artiste coréenne Ji-Young Demol Park offre une vision pleine de poésie de nos paysages alpins. Une série d’œuvres à l’encre et à l’aquarelle redessinent les sommets que nous connaissons bien, avec une délicatesse absolue propre à l’art visuel asiatique traditionnel. Toute la majesté de la montagne apparaît plus aérienne et gracieuse sous les pinceaux de Ji-Young Demol Park qui, installée dans les Alpes depuis 20 ans, a placé la nature « au cœur de [ses] préoccupations artistiques ». Un superbe hommage à nos superbes Alpes. VA

Contemplations au Musée Hébert jusqu’au 28 novembre

Pour les mélomanes qui aiment l’histoire

Le musée Hector-Berlioz à La Côte-Saint-André a inauguré le 2 juillet sa nouvelle exposition, Les voyages extraordinaires de Monsieur B. À travers l’œil du fameux compositeur, les visiteurs découvrent l’incroyable bond en avant du transport et du voyage au XIXe siècle, grâce à l’avènement de la machine à vapeur et au développement du chemin de fer, qui raccourcit les traversées maritimes et voit le train remplacer avantageusement les longs trajets en diligence… Une épopée qui a fasciné Berlioz en son temps, lui qui s’avouait un insatiable voyageur.  VA

Les voyages extraordinaires de Monsieur B. au musée Hector-Berlioz (La Côte-Saint-André) jusqu’au 31 décembre

Pour les yeux qui s’intéressent aux mains

Il n’y a encore pas si longtemps, Grenoble était une capitale mondiale du gant et les réalisations qui sortaient de ses ateliers s’achetaient à prix d’or à travers le monde… Une pareille histoire valait bien une exposition et c’est le musée Dauphinois qui a l’honneur de s’y coller. Au programme : la reconstitution très convaincante d’une boutique new-yorkaise, celle très instructive d’un atelier de gantier, tout un tas d’affiches d’époque et surtout des gants souvent absolument somptueux (et parfois un brin tape-à-l’œil). BB

Fait main. Quand Grenoble gantait le monde au musée Dauphinois jusqu’en mars 2023


 

pour aller plus loin

vous serez sans doute intéressé par...

Lundi 24 avril 2023 Le secteur culturel grenoblois s’empare, depuis peu mais à bras-le-corps, du sujet épineux de la transition écologique. Mobilité des publics, avion ou pas avion pour les tournées des artistes, viande ou pas viande au catering, bières locales ou pas...
Lundi 9 mai 2022 Déjà en terrain conquis lorsqu’on entend pâtes fraîches fabriquées sur place, alors imaginez quand ce savoir-faire est offert en continu à la vue d’une clientèle (...)
Vendredi 22 avril 2022 Installées sur le glacis du fort de la Bastille, face à Belledonne, quatre petites cabanes conçues par des étudiants en architecture doivent permettre au public néophyte d’expérimenter le bivouac en montagne. Du 2 mai au 2 octobre, des gardiens se...
Vendredi 22 avril 2022 Avec l’exposition "Fait main, quand Grenoble gantait le monde" le musée Dauphinois revient sur une aventure locale de prestige international, celle de la ganterie grenobloise. Un parcours remarquable, riche de nombreuses pièces de collection et...
Vendredi 22 avril 2022 La Cinémathèque de Grenoble propose une visite guidée passionnante sur les traces des anciennes salles obscures du centre-ville. Place Grenette, avenue Alsace-Lorraine, rue de Palanka… une petite promenade instructive mêlée d’anecdotes amusantes.
Lundi 11 avril 2022 Alors que quelques-unes de ses œuvres de jeunesse bénéficient actuellement d’une ressortie dans des copies restaurées en 4K grâce au travail toujours (...)
Mardi 12 avril 2022 Les personnes sont les mêmes, mais les statuts changent. Au lieu d’être exploitée en délégation de service public par l’association MixLab, la Belle Électrique sera gérée par une SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif), Musiques Actuelles...
Mardi 12 avril 2022 Le Midi / Minuit propose une soirée électorale plutôt originale pour le second tour de la présidentielle. Un cabaret drag agrémenté de petits fours et de Prosecco, histoire de rire un bon coup, quel que soit le résultat…

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X