Le groupe Unagi, qui édite Le Petit Bulletin à Grenoble, Lyon et Saint-Étienne, a été placé en redressement judiciaire le mercredi 3 mai à la demande des gérants. Une période d'observation s'ouvre pour six mois, renouvelable. Six mois durant lesquels nous continuerons de travailler, publier et diffuser Le Petit Bulletin, sur papier, sur notre site internet et sur nos réseaux sociaux, comme c'était le cas jusqu'alors.
Le placement en redressement judiciaire a été décidé en raison d'importantes dettes creusées durant la période du Covid-19, qui a fortement impacté le secteur culturel, dont nous sommes l'un des acteurs. De confinements en restrictions sanitaires, Le Petit Bulletin a cessé de paraître pendant une longue période. Or, l'activité n'est pas revenue à son niveau d'avant 2020. Notre titre est en bout de chaîne : les budgets de communication des annonceurs, notamment l'achat d'espace publicitaire, sont les premiers abaissés en cas de resserrement des dépenses.
Outre la crise sanitaire, de façon plus structurelle, nous subissons comme l'ensemble de la presse les effets de la mutation numérique. En tant que journal gratuit, nous n'avons jamais bénéficié des aides que l'État a délivrées à tous les médias payants pour leur transition. Comme tout le monde, nous faisons aussi face à l'inflation, notamment sur les prix de l'énergie et du papier.
Nous sommes donc dans une situation fragile, qui conduira à des choix de restructuration des différentes activités du groupe, et sans doute à un média remanié. Mais toute l'équipe du Petit Bulletin et du groupe Unagi est à pied d'œuvre pour préserver cet ovni du paysage médiatique : un journal gratuit au contenu exigeant, produit par des journalistes professionnels et des rédacteurs spécialistes de leurs domaines respectifs. Depuis 30 ans à Grenoble, 26 ans à Lyon et 11 ans à Saint-Étienne, notre journal a toujours occupé ce rôle d'interface entre les acteurs culturels et les publics, s'attachant à faciliter l'accès à une culture de qualité, à spectre large, n'excluant aucun genre et aucune sensibilité.
Le Petit Bulletin vit, résiste, change, grâce et pour ses lecteurs et partenaires. L'aventure doit continuer.