Les Paradis artificiels

De Marcos Prado (Brésil, 1h33) avec Nathalia Dill, Luca Bianchi…

Dans les années 50, pour dissuader les jeunes de fumer des joints, on tournait des films de propagande qui en montraient les effets dévastateurs. Problème : les films étaient si psychédéliques dans leur forme qu’ils donnaient plutôt envie de tenter l’expérience ! Les Paradis artificiels, réalisé par Marcos Prado et produit par le très ambigu José Padilha (Troupe d’élite), c’est un peu la même chose à l’échelle de la génération ecstasy-électro. Sur trois époques, le film constate que la drogue, la fête et la sexualité débridée nuisent à la famille, l’amitié et l’amour. On pourrait s’en tenir là, mais Prado est incontestablement talentueux et cette moralisation à outrance est contredite en permanence par un travail visuel, sonore et narratif assez grisant, un vrai plaisir de filmer des personnages complexes et irréductibles à la lourde leçon qu’on voudrait leur infliger. Ce que le cinéaste démontre surtout (mais Gaspar Noé l’avait fait avant lui), c’est que le cinéma, mélange d’artifice et de réalité, est particulièrement propice à capter les flux et reflux de la conscience sous psychotropes. Qu’importe si on nous dit à la fin que c’est mal : ce n’est qu’un film, après tout.

Christophe Chabert

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