Afrobeat Child

Il est co-fondateur du style Afrobeat avec le chanteur Fela Kuti, dont il fut le batteur pendant 15 ans. Tony Allen sera cette semaine à la Maison de la Musique de Meylan pour un concert en compagnie de Melissa Laveaux et une master-class batterie que l’on vous garantit haute en couleur. Patrice COEYTAUX

1940, alors que la guerre fait rage dans le monde entier, le Nigeria voit naître l’un de ses futurs grands musiciens : le batteur Tony Allen, celui qui inventera avec Fela Kuti le style Afrobeat (mélodies traditionnelles africaines et rythmes noirs américains). Après avoir tourné ensemble durant 15 ans, des dissensions sont apparues entre les deux artistes. Fela a politisé son art, Tony s’en est allé de son côté, préférant expérimenter et échanger afin d’ouvrir son horizon musical. 1979, il crée son propre groupe Mighty Irokos, mais la position de leader ne lui convient pas et il s’envole pour le Japon. Puis Londres et enfin Paris (1986). Deux albums suivent, mixant Afrobeat et sons électroniques, mais le succès n’est pas au rendez-vous. Il se voit alors écumer les clubs de Jazz de la capitale. Le label Comet Records le remet en lice en produisant le single Ariya, que tous les DJ de l’époque s’arrachent. Suivra l’album Black Voices (1999). En 2005, il opère un retour aux sources avec Lagos no shaking. Le parcours de Tony Allen est basé sur le métissage, et c’est dans cette démarche qu’il intègre en 2006 le groupe The Good, the Bad and the Queen, projet pop-punk-afrobeat. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands batteurs groove.

Pèlerinage

Du Nigeria aux Etats-Unis, de Londres à Paris, Tony Allen est comme sa musique : il voyage. Son parcours s’est construit autour de collaborations avec des musiciens d’univers variés. Jazz, hip hop avec Doctor L (l’ex-DJ du groupe hip-hop français Assassin) pour l’album Black Voices, roots, mais aussi rock avec les pointures anglaises Damon Albarn (Blur et Gorillaz), Simon Tong (The Verve) et Paul Simenon (The Clash) dans le groupe The Good, the Bad and the Queen. En 2008, Tony Allen s’est même amusé à faire la reprise du titre Where the Streets Have No Name de U2. C’est dire comme le monsieur aime frotter son "Afro touch" avec les autres genres musicaux. Etant batteur et non guitariste, sa composition se fait de manière assez atypique. Il se base sur la rythmique et écrit ensuite une structure qu’il laissera mûrir selon les impressions des musiciens qui l’entourent à ce moment là. Une ouverture qui rappelle clairement l’approche jazz, et qui n’est pas sans montrer l’humilité et le respect artistique de l’artiste envers ses camarades de jeu.

Tony Allen & Mélissa Laveaux
Samedi 28 février à 20h30, à la Maison de la Musique (Meylan)

Master-class de batterie : Tony Allen
Vendredi 27 février de 18h à 22h, à la Maison de la Musique (Meylan)

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