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La ressortie le 15 mars sur grand écran sous la bannière ED Distribution de deux longs-métrages de Bill Plympton — L’Impitoyable lune de miel ! (1997) et Les Mutants de l’espace (2001) — doit se célébrer comme il sied à ce double lauréat du Grand Prix du festival d’Annecy : dans l’extase la plus débridée ! Car cet héritier putatif de Tex Avery et de Robert Crumb, n’aime rien tant que filer les métaphores visuelles les plus graveleuses et/ou anticléricales en tournant en dérision les totems de l’American way of life (l’existence étriquée des bourgeois de banlieue, les militaires hauts en épaules mais bas du front, les médias abrutissants…) à grands traits hachurés et anamorphoses défiant les règles de la perspective.
À la revision, ses potacheries d’allure artisanale ont gagné en puissance corrosive, l’époque étant devenue effroyablement pudibonde (et réactionnaire). Quant à son discours, il se révèle davantage mordant, voire visionnaire, lorsqu’il anticipait l’étape suivante de “conquête” spatiale par des mégalomanes souhaitant en faire un nouveau territoire publicitaire — Elon M. ou Jeff B., vous n’avez rien inventé. À voir pour le burlesque sexy, comme pour les chansons aux paroles d’autant plus tordantes quand elles sont illustrées au premier degré.
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