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"Plutôt vomir que faillir" : la grande bouffe inclusive de Rébecca Chaillon

Plutôt vomir que faillir

Théâtre de la Croix-Rousse

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Théâtre / Avec "Plutôt vomir que faillir", la metteuse en scène et autrice afroféministe Rébecca Chaillon s'adresse autant au public adolescent qu'adulte en utilisant la métaphore visuelle de la nourriture. Un joyeux spectacle intersectionnel régénérant à voir au Théâtre de la Croix-Rousse.

« Vomir comme un rejet nécessaire et viscéral, une protection contre quelque chose qu'on ne digère pas. Vomir contre un ordre établi, contre un cadre qu'on n'a pas choisi. » Dans la note d'intention de son spectacle Plutôt vomir que faillir, la metteuse en scène et autrice afroféministe d'origine martiniquaise Rébecca Chaillon expose clairement son sujet : le collège est un violent tourbillon dans lequel beaucoup de jeunes ados qui ne correspondent pas aux normes sont broyés, alors que cela devrait être l'inverse. « C'est de loin la période où j'aurais voulu qu'on mette sur ma vie des mots, des images à la hauteur de mes émotions », poursuit-elle.

Plutôt vomir que faillir, c'est ça : une aventure joyeuse pour réparer le passé comme pour donner à voir d'autres réalités à celles et ceux qui sont en plein dedans — le spectacle est accessible dès 14 ans. Quatre jeunes comédiennes et comédiens, racisés et/ou queers, le portent, chacun évoquant son propre parcours : le corps qui change ; la découverte de la différence avec, notamment, le coming-out ; l'origine qui cristallise tant l'attention des camarades. Tous sont remarquablement investis et solaires, dans des tenues outrageusement colorées, quand bien même certains de leurs propos sont emplis de dureté.

Ensemble

Sur scène, il est donc question d'identité, de construction, et aussi de nourriture (la compagnie de Rébecca Chaillon ne s'appelle pas Dans le ventre pour rien) qui envahit le plateau et peinturlure l'immense assiette blanche centrale de la scénographie. Une matérialisation imagée, excessive, façon film de série Z ou performance débridée, de tout ce que les jeunes ados sont contraints d'ingérer pour se conformer au monde qui les entoure, jusqu'à régurgiter le contenu de cette fameuse assiette que les enfants doivent absolument finir. Même si, bien sûr, selon Rébecca Chaillon et ses interprètes, se plier à la norme n'est pas la solution, loin de là, ce qu'ils prouvent dans des séquences de fin ludiques et diablement régénérantes.

Depuis bientôt 20 ans, Rébecca Chaillon propose un théâtre viscéralement engagé qui « explore les identités féminines, le rapport aux corps et à la société ». Et un théâtre ouvert à tous, ce que recherchent évidemment la plupart des artistes, bien que ces derniers peinent souvent à mettre en place cette inclusivité dans les récits qu'ils convoquent, avec des interprètes issus d'un même moule, devant un public uniforme. « Ensemble, tout devient possible » comme disait un ancien président de la République de droite. Véritablement ensemble alors, le but de Rébecca Chaillon n'étant pas de choquer mais de dénoncer pour, in fine, rassembler.

Plutôt vomir que faillir
Du mardi 14 au vendredi 17 janvier au Théâtre de la Croix-Rousse (Lyon 4e) ; de 6 à 29€

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