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Entretien / Régis Bronchier, fondateur du site nanarland.com, auquel L’Étrange festival a laissé une carte blanche. Propos recueillis par CC
Petit Bulletin : Qu’est-ce que Nanarland et quelle est sa philosophie ?
Régis Bronchier : Nanarland, c’est le site des mauvais films sympathiques. Nous avons commencé en chroniquant des nanars, c’est-à-dire des films tellement mauvais qu’ils en deviennent drôles. Le temps aidant, il est devenu une base de données de ce qui constitue l’envers du cinéma. On est allés à la rencontre d’acteurs, de réalisateurs, on a mis des extraits vidéo pour essayer de raconter la face cachée du cinéma.
Parlez-nous des deux films choisis pour cette carte blanche…
Ninja Terminator est un film de ninja réalisé par un cinéaste, Godfrey Ho, qui avait pour habitude de reconstituer des films. Il avait un lot de films asiatiques ; pour les exporter, il faisait tourner des scènes avec des acteurs occidentaux qu’il intégrait dans des films préexistants et il les remontait avec une nouvelle trame narrative et de nouveaux doublages. Il y a des scènes hallucinantes où des acteurs occidentaux téléphonent à des acteurs asiatiques qui jouent dans un film tourné quinze ans auparavant ! Devil’s story est le premier slasher normand. Il a été tourné en 1985 à Fécamp par Bernard Launois. Il commence par un monstre qui tue des gens, ensuite un galion zombie surgit de la montagne et une momie ressuscite pendant qu’un fermier essaye de tuer le cheval du diable…
Pendant la soirée, on verra aussi des documentaires sur ces films… Et quoi d’autre ?
On passera ce qu’on appelle des "cuts", c’est-à-dire des zappings de nanars. Ce sont des montages d’un quart d’heure qui résument le pire du pire de ce qu’on a pu voir. Cette carte blanche sera à l’image du site : les montages sont très funs, mais les documentaires reflètent le côté cinéphile de Nanarland. On n’est pas dans la moquerie pure, on essaye aussi de décrypter ce monde-là. C’est une petite histoire du cinéma toute aussi passionnante que la grande.
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