Lean de mire

La saison commence en fanfare pour le cinéma de patrimoine avec une rétrospective David Lean sur l’imposant écran de l’Institut Lumière, mais aussi avec le lancement d’une nouvelle ciné-collection dont le programme revendique cette année son éclectisme. Christophe Chabert

Alors qu’on l’attendait plutôt du côté du festival Lumière, où elle aurait pu faire une superbe séance de clôture à la Halle Tony Garnier, c’est bien dans le cadre de la programmation "normale" de l’Institut Lumière que l’on découvrira la copie restaurée en HD de Lawrence d’Arabie, chef-d’œuvre absolu de David Lean. C’est un événement, tant le film mérite son titre d’archétype d’un cinéma total et monumental (par sa durée, par l’ampleur de sa mise en scène, par la complexité de ses enjeux) dont Hollywood s’échine à retrouver la formule. La bonne surprise, c’est que cette ressortie s’inscrit dans une rétrospective consacrée à Lean, où l’on pourra voir les autres grandes œuvres du réalisateur (Docteur Jivago, Le Pont de la Rivière Kwaï et La Route des Indes), ses adaptations de Dickens (Oliver Twist et Les Grandes Espérances) mais aussi des raretés (L’Esprit s’amuse et Heureux mortels, tous deux présentés le 5 septembre).

Une proposition que vous ne pouvez pas refuser

L’autre grand moment de la rentrée à l’Institut, c’est la trilogie du Parrain projetée deux samedis de suite (les 22 et 29 septembre) et proposée pour la première fois en numérique haute définition. Que dire sur ce continent de l’Histoire du cinéma ? Que Coppola y invente une mythologie entièrement neuve du cinéma de gangsters ? Qu’il y impose une génération d’acteurs (Pacino, De Niro, Duvall, Keaton) et qu’il y offre à Brando son rôle le plus iconique ? Que les deux premiers volets sont impérissables — et que le troisième l’est beaucoup moins ?

Alors que Coppola était déjà au firmament de son art, son collègue du nouvel Hollywood, Martin Scorsese, faisait ses gammes en attendant son heure. Cela donne Alice n’est plus ici, splendide mélodrame qui part de Minnelli et arrive du côté de Cassavetes, à redécouvrir au Comœdia à partir du 26 septembre.

En septembre toujours, le GRAC (groupement de salles indépendantes) lance une nouvelle Ciné-collection, inaugurant la saison avec un hommage à Marylin Monroe cinquante ans après sa disparition, via le chatoyant Bus stop de Joshua Logan. Le reste de la programmation est d’un stimulant éclectisme, passant d’un fondamental du nouvel Hollywood (encore !), Cinq pièces faciles de Bob Rafelson (en octobre) à un film oublié de Michel Cacoyannis, Stella femme libre (en novembre), d’un classique inoxydable du cinéma français, Les Enfants du paradis de Marcel Carné (en décembre) à un prototype parfait du génie comique de Billy Wilder, La Garçonnière (en janvier). Que du bon, une fois encore, dans ce cycle de projections itinérantes devenu incontournable.

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