Lundi 16 août 2021 Faut-il mettre du piment ou du sel sur sa vie de couple ? Et comment faire son conjoint ne partage pas les mêmes goûts ? Les frères Foenkinos s’attaquent à la drôle de cuisine des fantasmes amoureux dans un film à sketches où les uns mitonnent, les...
Benoît Poelvoorde : “Sempé observe le détail et le rend énorme“
Par Vincent Raymond
Publié Mercredi 17 avril 2019
Photo : ©Pan-Européenne - Kris Dewitte
Raoul Taburin
De Pierre Godeau (Fr) avec Benoît Poelvoorde, Edouard Baer...
Raoul Taburin / En incarnant le personnage dessiné par son idole Sempé, Benoît Poelvoorde se laisse aller à son penchant pour la tendresse. Et force sa nature en effectuant une performance physique : du sport…
Pensez-vous que Raoul Taburin soit un conte philosophique ?
à lire aussi : "Raoul Taburin" : Le supplice du deux-roues
Benoît Poelvoorde : En tout cas, c’est une histoire très humaniste. Il faudrait poser la question à Sempé — moi-même j’avais envie — mais il ne répondra jamais. Pour moi, faire du vélo, c’est l’image de l’apprentissage ; faire du vélo en retirant les petites roulettes, c’est entrer dans la vie. Une fois que tu commences à pédaler, c’est exponentiel, tu vas bouger et te dire : « comment ai-je pu avoir si peur ? ». D’ailleurs, on pourrait réfléchir : est-ce que mettre les roulettes n’encombre pas ? À force d’être tombé trois ou quatre fois, on se dit qu’on va faire du vélo uniquement pour le plaisir de ne plus tomber. Et une fois qu’on commence à pédaler, on se dit : « c’était aussi con que ça ? ». C’est un peu comme rentrer dans l’eau froide.
Alors, est-ce qu’on a fait un film philosophique ? Sempé en tout cas a fait un ouvrage philosophique. On peut le prendre comme toutes les choses très simples et universelles, de manière philosophique : il est plus compliqué qu’il n’y paraît, mais en même temps on peut le regarder de manière simple. C’est pour cela qu’il peut s’adresser aux enfants.
De quand date votre rencontre avec l’univers de Sempé ?
D’un livre qui s’appelle Saint-Tropez ; je devais avoir 6 ans. C’est le seul album où il a trouvé qu’il avait été méchant et qu’il ne referait pas. Mais ça n’avait rien à voir avec le sens du livre. À l’époque, je l’avais trouvé en occasion, édité en Folio, et je pensais qu’il dessinait au format. Comme je suis maniaque, tout ce qui est petit me fascine. Mais la plume et le porte-mine ne marchaient pas, alors j’ai dû acheter des Rotring 0, 3mm qui coûtaient 320 francs belges. Et j’ai commencé à dessiner comme ça… Après, on m’a expliqué que Sempé faisait des planches taille normale qui étaient réduites (rires).
Ensuite, je suis entré dans le sens, et il ne m’a jamais quitté, dans tout ce que j’ai fait. La bonté, la bienveillance… C’est un humaniste, quelqu’un qui observe le rien et je trouve que je me caractérise assez bien dans son travail, en tant qu’acteur du dimanche — dans le bon sens du terme. Qui mieux que Sempé a dessiné les gens du quotidien ? Ce qu’il observe, c’est le détail qu’il rend énorme.
Vous avez fait Le Vélo de Guislain Lambert avec Philippe Harel. À votre avis, pourquoi les cinéastes vous associent-ils à la bicyclette ?
Alors ça… C’est comme les films avec les piscines : pourquoi on pense à moi ? J’ai été maître-nageur, on m’a foutu au bord d’une piscine avec une bite énorme — bon, d’accord c’est moi qui avais écrit le rôle, mais c’est assimilé à du sport. Or s’il y a bien un mec qui fait pas de sport, c’est moi ! J’ai quand même fait Les Randonneurs et je déteste marcher ! Est-ce que j’ai un physique de sportif ?? Non !
Il faut quand même imaginer l’ironie de l’histoire, j’ai été 5 ans la voix de Décathlon — (il hurle : « à fond la forme ! »— jusqu’à ce qu’un jour on voie une image de moi bourré qui dise “je ne suis pas persuadé que ce type pue la forme“. Et on m’a retiré les pubs. Il a fallu 5 ans pour qu’ils se rendent compte que je ne présentais aucune aptitude pour le sport, ni pour la randonnée. Je fume comme un pompier, je buvais de l’alcool, j’ai rien à voir avec le sport, et pendant 5 ans ma voix a pourri les radios en faisant « à fond la forme ! » Va comprendre l’imbécillité des publicitaires…
pour aller plus loin
vous serez sans doute intéressé par...
Lundi 16 août 2021 Entre introspection et rétrospection, Jean-Pierre Améris s'approprie le roman autobiographique de Sorj Chalandon racontant une enfance face à un père mythomane. Une œuvre grave, complexe et cathartique, dominée par un Benoît Poelvoorde bipolaire...
Mardi 21 janvier 2020 Dernière pierre ajoutée à son édifice ardennais, Adoration est le plus sauvage et solaire des éléments de la trilogie de Fabrice du Welz. Avant de s’attaquer à son nouveau projet, Inexorable, le fidèle d’Hallucinations Collectives livre quelques...
Mardi 21 janvier 2020 « Mes jeunes années (…)/Courent dans les sentiers/Pleins d'oiseaux et de fleurs » chantait Charles Trenet. À ce tableau pastoral, Fabrice du Weltz ajoute sa touche d’intranquillité et de dérangement faisant d’une fuite enfantine une course éperdue...
Mercredi 29 mai 2019 Comme un prolongement logique de son roman et de son spectacle, Ivan Calbérac a réalisé le film semi-autobiographique Venise n’est pas en Italie. Une démarche cathartique qui prend la forme d’une comédie, dont il s’est ouvert lors des Rencontres...
Mercredi 29 mai 2019 De Ivan Calbérac (Fr., 1h35) avec Benoît Poelvoorde, Valérie Bonneton, Helie Thonnat…
Mercredi 17 avril 2019 De Pierre Godot (Fr. 1h30) avec Benoît Poelvoorde, Édouard Baer, Suzanne Clément…
Vendredi 15 février 2019 De Félix Moati (Fr., 1h30) avec Vincent Lacoste, Benoît Poelvoorde, Mathieu Capella…
Mercredi 17 octobre 2018 de Gilles Lellouche (Fr., 2h02) avec Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde…
Jeudi 11 octobre 2018 de Fred Cavayé (Fr., 1h30) avec Bérénice Bejo, Suzanne Clément, Stéphane De Groodt…
Jeudi 13 septembre 2018 La rencontre entre Emmanuel Mouret et Diderot provoque celle de Cécile de France avec Édouard Baer. Conversation avec trois d’entre eux — Diderot étant naturellement excusé…
Jeudi 13 septembre 2018 Pour se venger du Marquis des Arcis, auquel elle a cédé malgré sa funeste réputation de libertin, Mme de La Pommeraye ourdit une complexe machination (...)
Mercredi 4 juillet 2018 Si le script de Garde à vue avait eu un enfant avec le scénario de Inception, il aurait sans doute le visage de Au poste !, cauchemar policier qui commence par un concert et s’achève par un éternel recommencement. Du bon Quentin Dupieux avec...
Lundi 16 octobre 2017 Jusqu’où doit aller une femme pour conquérir un fauteuil de PDG ? Forcément plus loin que les hommes, puisqu’elle doit contourner les chausse-trapes que ceux-ci lui tendent. Illustration d’un combat tristement ordinaire par une Tonie Marshall au...
Lundi 16 octobre 2017 Dans "Vénus Beauté (Institut)", elle avait exploré un territoire exclusivement féminin. Pour "Numéro Une", Tonie Marshall part à l’assaut d’un bastion masculin : le monde du patronat, qui aurait grand besoin de mixité, voire de parité…
Jeudi 31 août 2017 de Héctor Cabello Reyes (Fr., 1h31) avec Benoît Poelvoorde, Alexandra Lamy, Pitobash…
Mercredi 11 janvier 2017 Séduit par sa fougue, Édouard Baer a récrit pour elle le premier rôle de Ouvert la nuit, initialement destiné à un comédien. Une heureuse inspiration qui donne à Sabrina Ouazani une partition à sa mesure.
Mardi 3 janvier 2017 Farandole joyeusement erratique à travers un Paris nocturne sublimé, cette déambulation d’un directeur de théâtre aussi fantasque qu’impécunieux signe le retour du cinéaste-interprète Edouard Baer pour un film-synthèse superlatif : la plus...
Mardi 3 janvier 2017 On se l’imagine souriant, légèrement décoiffé, la main fouillant la poche droite de sa veste à la recherche d’un hypothétique briquet ou d’un trousseau de clefs fantôme. Et c’est ainsi qu’il apparaît, affable, érudit et charmeur. Tel qu’en lui-même,...
Mercredi 9 mars 2016 Le millésime 2016 des plus illustres cinéastes grolandais est arrivé, et il n’a rien d’une pochade : derrière son nez rouge de clown, Saint Amour dissimule une histoire d’amour(s) tout en sobriété.
Mercredi 27 janvier 2016 De Benoît Graffin (Fr., 1h33) avec Sandrine Kiberlain, Édouard Baer, Bulle Ogier…
Jeudi 23 juillet 2015 De Jean-Pierre Améris (Fr-Belg, 1h36) avec Benoît Poelvoorde, Virgine Efira…
Mardi 6 janvier 2015 Cette odyssée dérisoire de deux pieds nickelés décidés à voler le cercueil de Charlie Chaplin creuse surtout la tombe de son réalisateur Xavier Beauvois, qui signe un film apathique à tous les niveaux, sans forme ni fond.
Christophe Chabert
Lundi 6 octobre 2014 De Xavier Dolan (Can, 2h18) avec Antoine-Olivier Pilon, Anne Dorval, Suzanne Clément…
Lundi 8 juillet 2013 De Nicolas et Bruno (Fr, 1h45) avec Benoît Poelvoorde, Fred Testot, Kad Merad…
Lundi 11 février 2013 De Fabien Onteniente (Fr, 1h42) avec Édouard Baer, Alain Chabat, Lucien Jean-Baptiste…
Mercredi 17 octobre 2012 Passant après le calamiteux épisode Langmann, Laurent Tirard redonne un peu de lustre à une franchise inégale en misant sur un scénario solide et un casting soigné. Mais la direction artistique (affreuse) et la mise en scène (bancale) prouvent que...