Autoproclamé meilleur rappeur de France dans un élan d'arrogance, adoubé par la critique et le public en trois ans et trois EP, Benjamin Epps a confirmé, au printemps dernier, avec un album puissant, taillé en pointe, sans bavure. La Grande désillusion, ou comment se raconter en même temps que l'on raconte un monde qui nous échappe... ou comment dire avec justesse cette sensation que tout, parfois, devient hors-de-contrôle. Sur des prods rappelant les origines, le jeune rappeur originaire du Gabon se révèle agent double du verbe, mêlant punchs certifiées egotrip et réalisme sombre d'un œil aiguisé, qui observe avec minutie et place l'importance dans le détail et la précision. Comme un autre avant lui - dont il voudrait récupérer le trône – Epps est un rappeur de la feuille et du stylo, un poète du malheureusement trop souvent ordinaire, un joueur de mots. Au Fil, le 15 décembre, il partagera l'affiche avec le Stéphanois Bramzo, lui aussi roi de la punchline, validé à plusieurs reprises lors des Rap Contenders. Be there !
Benjamin Epps + Bramzo + Souffrance, vendredi 15 décembre au Fil de Saint-Étienne
