16 événements programmés

Marius

(Théâtre)

D'après Marcel Pagnol, mise en scène de Joël Pommerat, 1h20, dès 12 ans. Les affaires du café‑boulangerie de César vont plutôt mal, les clients se font rares et son fils Marius n’a guère envie de reprendre le commerce. Partagé entre son envie de prendre le large et son amour pour Fanny, une amie d’enfance, le jeune homme se demande s'il faut tout quitter au risque de tout perdre, ou rester et honorer son devoir de fils.

Notre avis : Joël Pommerat revient à Lyon avec Marius, adaptation du texte de Marcel Pagnol portée par des interprètes professionnels et d'anciens détenus rencontrés lors d'ateliers en prison. En artisan précis du théâtre, il a dirigé ce petit groupe hétéroclite avec finesse, respectant la nature de chacun, pour composer un spectacle à plusieurs niveaux de lecture qui se déploie magistralement et avec fragilité. À noter que Pommerat sera également au TNP fin novembre avec son nouveau conte Les Petites Filles modernes.

Prendre soin

(Théâtre)

Texte et mise en scène d'Alexander Zeldin, 1h30. Au cœur de la nuit, dans une boucherie industrielle, cinq agents de ménage se rencontrent pour la première fois. Au moment de leurs pauses, ils bavardent, dans une scénographie d’une grande sobriété donnant toute la place aux acteurs et actrices.

Notre avis : Dans cette saison dense, on ose affirmer que c'est le spectacle que nous attendons le plus. Il y a quelques années, Alexandre Zeldin nous avait fait chavirer avec Love tant il aimait ses personnages plus qu'il ne collait sur eux un discours, intensément politique. Avec le théâtre, il rendait leur humanité à des allocataires en mal de logement gérés par les services sociaux anglais. Avec Prendre soin, autre volet de sa trilogie sur les inégalités, le Britannique s'attache aux travailleurs précaires, celles et ceux compressés par le programme économique à la tâche dit « Zero hour ».

Le Grand Sommeil

(Théâtre)

Texte et mise en scène de Marion Siéfert, 1h, dès 14 ans. Dans ce duo interprété en solo, Marion Siéfert interroge notre rapport à la norme et ce qu’il faut transgresser pour grandir et représenter le lien adulte-enfant autrement qu’à travers la rivalité ou le classique rapport mère‑fille.

La guerre n'a pas un visage de femme

(Théâtre)

D'après Svetlana Alexievitch, mise en scène de Julie Deliquet, 2h30. Après Welfare, Julie Deliquet poursuit son travail documentaire en adaptant cette fois-ci le premier livre de la prix Nobel de littérature Svetlana Alexievitch sur les 800 000 femmes mobilisées dans la Grande Guerre patriotique, largement invisibilisées jusqu'en 1985 et la sortie de son essai, résultat de sept ans de travail.

Notre avis : Quand nous nous asseyons, elles sont déjà là, dans leur appartement communautaire. Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature 2015, les a rencontrées individuellement et a fait de leur récit son premier ouvrage, censuré, au mitan des années 80. Julie Deliquet prend le relais pour sortir de l'ombre ces femmes ukrainiennes, biélorusses, russes qui ont combattu avec les armes de l'armée de l'URSS après la rupture du pacte germano-soviétique en 1941. Un grand spectacle d'une des meilleures metteuses en scène actuelles, déjà bluffante avec Welfare ou 8 heures ne font pas un jour récemment.

Bovary Madame

(Théâtre)

D'après Gustave Flaubert, mise en scène de Christophe Honoré, 2h45, dès 15 ans. Sur la scène du théâtre, Christophe Honoré mêle le cirque et le cinéma pour donner corps aux Mœurs de province décrites par Flaubert, et réinterprète l'histoire d'Emma Bovar, coincée dans une petite ville de province et son mariage sans éclat, qui ne renonce pourtant pas à ses aspirations romantiques.

Notre avis : Le cinéaste Christophe Honoré aime les auteurs et les autrices, surtout quand il les amène au théâtre. Lui qui, en tant que metteur en scène, a déjà approché le courant du Nouveau Roman, le monument Marcel Proust ou encore certaines figures littéraires tragiquement mortes du sida, revisitera, dans son prochain spectacle et avec des interprètes fidèles (dont Ludivine Sagnier), le mythique Madame Bovary de Flaubert. Création mi-septembre en Suisse avant une tournée en France.

L'inhabitante

(Théâtre)

Mise en scène de Maxime Mansion, 1h. Cette pièce met en scène plusieurs générations de femmes qui se croisent, comme Jules, 17 ans, qui quitte l’appartement étroit où elle a grandi pour vivre dans des squats, Denise, qui ne fait que déménager ou Suzanne, travailleuse du sexe, qu’on expulse de la Zone en pleine gentrification.

Ka-in

(Cirque)

Mise en scène et chorégraphie de Raphaëlle Boitel, par le Groupe acrobatique de Tanger, 1h15, dès 7 ans. Baigné dans un clair-obscur transpercé par un puissant bleu du Maroc, le nouveau spectacle du Groupe acrobatique de Tanger se joue des tensions entre les gestes de ses treize interprètes pour raconter une épopée inspirée par la quête d’émancipation de la ville de Tanger, au carrefour des mers et des continents.

Fusées

(Théâtre)

Mise en scène de Jeanne Candel, par la compagnie La vie brève, 55 min, dès 8 ans. Une nuit de Saint‑Sylvestre, deux astronautes apprennent que leur retour sur Terre est reporté sans date prévue. Alors que le plus inquiet se souvient du sort tragique de la chienne Laïka, l’autre savoure la sensation d’être en apesanteur. Pour communiquer avec la Terre, une femme est à la fois le relais des scientifiques et l’incarnation de l’ordinateur du vaisseau spatial et des IA.

Suzanne : une histoire du cirque

(Théâtre)

Mise en scène d'Anna Tauber et Fragan Gehlker, 1h20, dès 10 ans. Dans les années 1950, Suzanne et son mari présentent à travers le monde un numéro de voltige époustouflant à dix mètres de hauteur, sans filet. Soixante ans plus tard, Anna rencontre Suzanne, nonagénaire, découvre son histoire et s’interroge sur le cirque de la « grande époque », les servitudes qu’il imposait et la liberté qu’il offrait tout en interrogeant ce qui résiste au passage des années.

Santa Park

(Théâtre)

Mise en scène d'Ambre Kahan, 1h30, dès 8 ans. Après son ample adaptation de L’Art de la joie de Goliarda Sapienza, Ambre Kahan explore les peurs de l’enfance qui paralysent autant qu’elles libèrent en faisant cohabiter les morts et les vivants dans une cabane au cœur d’une vieille forêt abandonnée.

Quichotte

(Théâtre)

D'après Miguel de Cervantes, mise en scène de Gwenaël Morin et Léo Martin, 1h45. Après Le Songe, Gwenaël Morin revient aux Célestins avec une adaptation endiablée de Don Quichotte dans une mise en scène épurée, condensant mille pages en une intense cavalcade d’un homme qui croit en ses utopies.

La chasse à l'amour

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Entre voyance, mots doux, poèmes, piano, karaoké, gourmandises et surprises, le théâtre des Célestins accueille plusieurs artistes pour un programme dédié à l'amour et ses audaces, à travers un parcours composé de six stands.

Contrepoints #9

(Conférences)

Autour de la pièce L'Hôtel du libre-change, Olivier Neveux, professeur d’histoire et d’esthétique du théâtre à l’ENS de Lyon,  dialoguera avec le metteur en scène et acteur Stanislas Nordey sur les artistes et les œuvres qui l'ont influencé et ont marqué son parcours, sa pensée et sa création.

L'Hôtel du Libre‑Échange

(Théâtre)

Texte de Georges Feydeau, mise en scène de Stanislas Nordey, 2h55. Sur scène, treize comédiennes et comédiens interprètent l'histoire de deux couples d'amis : l'époux Pinglet donne un rendez‑vous secret à madame Paillardin, la femme de son collègue, dans un hôtel. Mais son mari, architecte expert pour les tribunaux, doit justement inspecter cet établissement, où passent aussi un ami de la famille, ses filles, des commissionnaires, des policiers, la bonne de l’un et le neveu de l’autre.

Thérèse et Isabelle

(Théâtre)

D'après Violette Leduc, mise en scène de Marie Fortuit, 1h30. À l'origine censurée lors de sa publication en 1966, l'histoire de Violette Leduc, inspirée de son amour de trois jours et trois nuits avec une camarade de classe, la voici désormais en version intégrale, décrivant avec simplicité et limpidité les sentiments, l’intensité de l’amour physique, la naissance du désir, mais aussi la honte de la classe sociale de l'autrice, pauvre, bâtarde et mal‑aimée, face à Isabelle, l’élève brillante et bien habillée.

Andromaque

(Théâtre)

D'après Jean Racine, mise en scène de Stéphane Braunschweig, 1h55. Dans son interprétation de la pièce de Racine, Stéphane Braunschweig choisit de montrer à quel point les massacres de la guerre influent sur les êtres, et à quel point cela peut être l’une des clés de compréhension de leur folie amoureuse et de leurs crimes.