"L'Hôtel du libre-échange" : ciel, son vaudeville !
Théâtre / Stanislas Nordey met en scène un texte de Feydeau pour un spectacle épuisant mais généreux à voir aux Célestins.
Photo : Jean-Louis Fernandez
Du survoltage et des rires. Metteur en scène plutôt habitué au répertoire contemporain et aux sujets lourds, Stanislas Nordey sait également se faire léger en piochant dans le passé de véritables machines à jouer et à divertir. Il vient ainsi de se frotter, et ce pour la deuxième fois de sa carrière, au facétieux Feydeau (1862-1921), grand nom français du vaudeville, genre théâtral centré sur le comique de situation. Pourquoi pas ; surtout que sa proposition, certes imparfaite, est on ne peut plus généreuse.
Son choix s'est porté sur la pièce L'Hôtel du libre-échange. Soit l'histoire d'un homme et d'une femme adultères bien décidés à profiter de la nuit ensemble dans un hôtel peu recommandable donc impeccable pour se cacher de la haute société qui est la leur. Sauf qu'évidemment, rien ne se déroulera comme prévu grâce au talent d'auteur de Feydeau - et, soit dit en passant, à sa légère tendance à la misogynie.
Monsieur 100 000 volts
Voilà qui donne de la matière burlesque au très cérébral Nordey pour mettre sur pied un spectacle loin d'être sobre. Défendu par une distribution qu'on croirait dirigée à 100 000 volts, cet Hôtel du libre-échange est littéralement déchaîné de bout en bout, et même jusqu'à l'overdose dans son segment central, au cœur dudit hôtel.
Un parti pris artistique qui amoindrit la force de l'aventure de trois heures (avec entracte), épuisant à force d'effets la mécanique et le public. Dommage alors que le dernier tableau, celui de la résolution, est savoureux et habilement mis en scène ! Mais reste, à la sortie de la salle, une fois encaissées les secousses de ces montagnes russes théâtrales, une aventure globale assez galvanisante façon joyeux tourbillon.
L'Hôtel du libre-échange
Du 27 novembre au 4 décembre 2025 aux Célestins (Lyon 2e) ; de 8 à 42 €

