Édito du n°1070 - mercredi 11 octobre - Petit Bulletin Grenoble
Lundi 9 octobre, matinée de bouclage. Nous finissons nos derniers articles tout en jetant un œil distrait à l’actu ici (les sites de presse) et là (les réseaux sociaux). Étrange... Nous voyons beaucoup trop le visage de Jean Rochefort pour que tout le monde ait eu l’envie d’afficher en même temps son sourire si communicatif. En effet… Nous remballons donc l’idée d’édito qui nous était venue en tête ce week-end (il devait être question de Vald et, plus largement, du traitement de la culture rap dans les grands médias) pour s’atteler à celui que vous êtes en train de lire.
L’acteur est mort dans la nuit de dimanche à lundi, à l'âge de 87 ans, et c’est une triste nouvelle pour le cinéma français. Car Jean Rochefort, c’était une certaine vision du 7e art, à la fois populaire et exigeant, qui parlait donc à tout un tas de monde, cinéphile pur et dur comme spectateur moins au fait de l’entièreté de filmographie. « Je me suis toujours foutu de mon image de marque » avait-il déclaré en 1994 à Télérama. Il n’y a qu’à voir sur les réseaux sociaux : les hommages en nombre évoquent aussi bien ses grands films (Un éléphant ça trompe énormément d’Yves Robert auquel on l’associait souvent ; Un étrange voyage d’Alain Cavalier auquel il aurait aimé être davantage associé) que, en vrac, Winnie l'ourson (il était le narrateur d’une série télévisée à succès), Vincent Delerm (on le voit s’éclater dans le clip Sous les avalanches) ou encore la fameuse vidéo dans laquelle il résumait Madame Bovary de façon très fleurie – un véritable bijou.
Après Jeanne Moreau, Mireille Darc, Claude Rich, Gisèle Casadesus, Anne Wiazemsky, Alain Berbérian (et on en oublie), les derniers mois ont été rudes pour le cinéma français. Vraiment rudes.
