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Littérature

Tu vas lire (en circuit court)

Alors que la destinée des livres du printemps a été avalée par un pangolin mondialisé – quel pitch de roman cela ferait –, et que l'injonction présidentielle à lire s'est heurtée à la fermeture des librairies, les affaires reprennent pour les auteurs désormais prêts à « enfourcher le tigre ». Notamment les auteurs régionaux.

Littérature

Tu vas lire (en circuit court)

Alors que la destinée des livres du printemps a été avalée par un pangolin mondialisé – quel pitch de roman cela ferait –, et que l'injonction présidentielle à lire s'est heurtée à la fermeture des librairies, les affaires reprennent pour les auteurs désormais prêts à « enfourcher le tigre ». Notamment les auteurs régionaux.

Tu vas lire (en circuit court)

par Stéphane Duchêne

Mercredi 27 mai 2020
2541
LECTURES

par Stéphane Duchêne

Mercredi 27 mai 2020
2541
LECTURES

« Lisez ! » disait notre bon président, avant de fermer bibliothèques et librairies — c'était la guerre, faut dire —, ne nous laissant avec pour seules nouveautés que les chroniques confinées de Leila Slimani et Marie Darrieussecq, dont on a assez vite décroché. Après quoi on s'est vite aperçu qu'il était bien difficile de lire dans un tel contexte et on est parti faire du pain. C'est peu dire que ce virus aura fait du mal au livre, à la littérature et aux auteurs, notamment ceux dont le livre venait tout juste de paraître quand le confinement a fermé à double tour nos vies soudainement hydro-alcoolisées — ce n'était pas beaucoup mieux pour ceux dont les livres avaient paru fin janvier ou en février.

On pense notamment à nos chers auteurs rhônalpins Milan Dargent qui a tout de même eu le temps d'aller présenter à la Fête du Livre de Bron (bien inspirée de s'être avancée en février), son Popcorn, délicieux abécédaire de souvenirs d'enfance et des années 70, paru à la Fosse aux Ours ou à Sébastien Berlendis qui, à quelques jours du confinement, livrait avec Des saisons adolescentes (Actes Sud), un beau projet d'histoires courtes pour lequel ce prof de philo a demandé à ses élèves de faire le récit d'un de leurs souvenirs (lui-même se livrant à l'exercice).

Évoquons aussi l'excellent, Les Enfants des autres de Pierric Bailly, roman d'une paternité virant au cauchemar quasi-lynchien ; une autre histoire d'adolescence avec Pour Luky d'Aurélien Delsaux (Notabilia), les nouveaux Patrice Gain, Le Sourire du Scorpion (Le Mot et le Reste), et Lionel Salaun, Et Mathilde danse (Actes Noirs/Actes Sud) ou encore le "western" savoyard de Johann Guillaud-Bachet, La Soif des Bêtes (Calmann-Lévy).

Sans oublier l'un des romans de ce début d'année, le captivant 404 du Stéphanois Sabri Louatah (auteur de la quadrilogie Les Sauvages portée à l'écran, en série, par lui-même et Rebecca Zlotowski), où il est question de la place des immigrés d'énième génération dans la France d'aujourd'hui, de nouvelles technologies, de deep-fakes et de diagonale du vide. Ou encore : J'aurais pu devenir millionnaire, j'ai choisi d'être vagabond (Paulsen) qu'Alexis Jenni consacre à la vie et l'œuvre du fascinant John Muir, pionnier américain du naturalisme et de l'écologie, à la fois écrivain, philosophe, scientifique, randonneur obsessionnel à qui l'on doit le sauvetage des forêts de séquoias de Californie et la création du parc Yosemite. Tout juste avions-nous eu le temps d'évoquer le Harpo de Fabio Viscogliosi. Voici pour les principaux livres "régionaux" à rattraper maintenant que les librairies sont ouvertes et que l'on peut lire masqué, toute barrière respectée.

Deuxième vague

Car voici déjà que pointe la deuxième vague. De livres, hein, ne paniquez pas. Laquelle s'est un peu adaptée aux circonstances avec quelques parutions repoussées et la sacro-sainte présentation désormais tri-annuelle des auteurs rhônalpins par l'ARALL (Auvergne-Rhône-Alpes — Livres et Lecture) réalisée en visioconférence. Où l'on retrouve de quoi stopper l'agueusie littéraire de ce printemps.

Parmi les ouvrages les plus enthousiasmants on notera Le jour où la dernière clodette est morte de Judith Wiart (Le Clos Jouve), et pas seulement pour son titre — par ailleurs trompeur : aucune clodette n'a été abîmée pendant l'écriture de ce livre. L'autrice y retrace au moyen d'une écriture fragmentaire et protéiforme des souvenirs d'enfance, de courts flashes du passé ou du présent revenus à la surface et quelques belles réflexions sur sa condition de professeur et son rapport aux élèves ; dit comme ça, ça ne paie pas de mine, mais c'est absolument savoureux et touchant, comme une autobiographie clairsemée et impressionniste en forme de haïku qui restitue la petite essence d'une vie comme les autres et néanmoins unique.

Chez le même éditeur, paraît également ce printemps J'essaie de tuer personne de Sammy Sapin, qui se présente et que l'auteur, infirmier de profession, présente en préambule comme « le récit non réaliste / en poèmes / d’une expérience réduite et partielle / de quelques années, / mes premières années d’infirmier, / juste après le diplôme, / et de ce que j’ai vu et compris et imaginé / alors / dans les hôpitaux, services, unités / où j’ai travaillé. » Où sur chaque page, en quelques mots l'auteur nous fait ressentir l'ampleur de la tâche des soignants pourtant souvent faite de petits gestes, leur confrontation permanente avec la cruauté de la maladie, la grande loterie de la mort et l'absurdité d'une vie sisyphéenne. Et au milieu, le sacerdoce du soin — qu'on peut aller applaudir sur son balcon.

Lilian Auzas, dont on avait beaucoup aimé le roman biographique Anita, replonge avec délice dans ses marottes (l'Allemagne et Nina Hagen) avec Nina Hagen interprête Bertolt Brecht (Hippocampe), dressant un portrait de la mère du punk à travers la manière dont elle et sa famille (la mère de Nina Hagen fit partie de la troupe du Berliner Ensemble) furent "traversés" par l'œuvre du dramaturge allemand.

De son côté, la romancière et poétesse trilingue Samantha Barendson livre avec Alto Mare (La Passe du Vent) un recueil de prose poétique sur le désir et ses manifestations, douces ou violentes. Un ouvrage écrit et publié au premier chef en italien et proposé en version bilingue via une traduction en français du texte original par Mélissa Verreault.

Dystopies

Samuel Aubin, lui, nous emmène comme l'indique le titre, Istanbul à jamais (Actes Sud), du côté de la Turquie d'Erdogan et des innombrables questions politiques qu'elle se trimballe, à travers la figure d'un documentariste français. Pas moins politique, très attendue était, avant le confinement, Images de la fin du monde de Christophe Siébert (Au Diable Vauvert). Images retardées donc mais désormais bien là, dans la peinture d'une société dystopique et d'une double fin de mondes, de la fin de l'ex-URSS à celle du monde tout court.

De dystopies il est également question dans le dernier ouvrage de l'auteur berjallien Jean-Pierre Andrevon, qui boucle sa sixième décennie d'écriture avec une Anthologie des dystopies — Les mondes indésirables de la littérature et du cinéma (Vendémiaire), étude approfondie du genre. Pour être tout à fait, ou presque, exhaustif, signalons également la parution le 11 juin du nouveau roman de l'autrice des Dix Vœux d'Alfréd : Du rififi au Camboudin de Maude Mihami (NiL), de Nézida de Valérie Paturaud (Liana Levi) le 28 mai et du Cerbère Blanc (disponible depuis mars) de Pierre Raufast (Stock). Vous avez confiné tout le printemps, eh bien, lisez, maintenant !

« Lisez ! » disait notre bon président, avant de fermer bibliothèques et librairies — c'était la guerre, faut dire —, ne nous laissant avec pour seules nouveautés que les chroniques confinées de Leila Slimani et Marie Darrieussecq, dont on a assez vite décroché. Après quoi on s'est vite aperçu qu'il était bien difficile de lire dans un tel contexte et on est parti faire du pain. C'est peu dire que ce virus aura fait du mal au livre, à la littérature et aux auteurs, notamment ceux dont le livre venait tout juste de paraître quand le confinement a fermé à double tour nos vies soudainement hydro-alcoolisées — ce n'était pas beaucoup mieux pour ceux dont les livres avaient paru fin janvier ou en février.

On pense notamment à nos chers auteurs rhônalpins Milan Dargent qui a tout de même eu le temps d'aller présenter à la Fête du Livre de Bron (bien inspirée de s'être avancée en février), son Popcorn, délicieux abécédaire de souvenirs d'enfance et des années 70, paru à la Fosse aux Ours ou à Sébastien Berlendis qui, à quelques jours du confinement, livrait avec Des saisons adolescentes (Actes Sud), un beau projet d'histoires courtes pour lequel ce prof de philo a demandé à ses élèves de faire le récit d'un de leurs souvenirs (lui-même se livrant à l'exercice).

Évoquons aussi l'excellent, Les Enfants des autres de Pierric Bailly, roman d'une paternité virant au cauchemar quasi-lynchien ; une autre histoire d'adolescence avec Pour Luky d'Aurélien Delsaux (Notabilia), les nouveaux Patrice Gain, Le Sourire du Scorpion (Le Mot et le Reste), et Lionel Salaun, Et Mathilde danse (Actes Noirs/Actes Sud) ou encore le "western" savoyard de Johann Guillaud-Bachet, La Soif des Bêtes (Calmann-Lévy).

Sans oublier l'un des romans de ce début d'année, le captivant 404 du Stéphanois Sabri Louatah (auteur de la quadrilogie Les Sauvages portée à l'écran, en série, par lui-même et Rebecca Zlotowski), où il est question de la place des immigrés d'énième génération dans la France d'aujourd'hui, de nouvelles technologies, de deep-fakes et de diagonale du vide. Ou encore : J'aurais pu devenir millionnaire, j'ai choisi d'être vagabond (Paulsen) qu'Alexis Jenni consacre à la vie et l'œuvre du fascinant John Muir, pionnier américain du naturalisme et de l'écologie, à la fois écrivain, philosophe, scientifique, randonneur obsessionnel à qui l'on doit le sauvetage des forêts de séquoias de Californie et la création du parc Yosemite. Tout juste avions-nous eu le temps d'évoquer le Harpo de Fabio Viscogliosi. Voici pour les principaux livres "régionaux" à rattraper maintenant que les librairies sont ouvertes et que l'on peut lire masqué, toute barrière respectée.

Deuxième vague

Car voici déjà que pointe la deuxième vague. De livres, hein, ne paniquez pas. Laquelle s'est un peu adaptée aux circonstances avec quelques parutions repoussées et la sacro-sainte présentation désormais tri-annuelle des auteurs rhônalpins par l'ARALL (Auvergne-Rhône-Alpes — Livres et Lecture) réalisée en visioconférence. Où l'on retrouve de quoi stopper l'agueusie littéraire de ce printemps.

Parmi les ouvrages les plus enthousiasmants on notera Le jour où la dernière clodette est morte de Judith Wiart (Le Clos Jouve), et pas seulement pour son titre — par ailleurs trompeur : aucune clodette n'a été abîmée pendant l'écriture de ce livre. L'autrice y retrace au moyen d'une écriture fragmentaire et protéiforme des souvenirs d'enfance, de courts flashes du passé ou du présent revenus à la surface et quelques belles réflexions sur sa condition de professeur et son rapport aux élèves ; dit comme ça, ça ne paie pas de mine, mais c'est absolument savoureux et touchant, comme une autobiographie clairsemée et impressionniste en forme de haïku qui restitue la petite essence d'une vie comme les autres et néanmoins unique.

Chez le même éditeur, paraît également ce printemps J'essaie de tuer personne de Sammy Sapin, qui se présente et que l'auteur, infirmier de profession, présente en préambule comme « le récit non réaliste / en poèmes / d’une expérience réduite et partielle / de quelques années, / mes premières années d’infirmier, / juste après le diplôme, / et de ce que j’ai vu et compris et imaginé / alors / dans les hôpitaux, services, unités / où j’ai travaillé. » Où sur chaque page, en quelques mots l'auteur nous fait ressentir l'ampleur de la tâche des soignants pourtant souvent faite de petits gestes, leur confrontation permanente avec la cruauté de la maladie, la grande loterie de la mort et l'absurdité d'une vie sisyphéenne. Et au milieu, le sacerdoce du soin — qu'on peut aller applaudir sur son balcon.

Lilian Auzas, dont on avait beaucoup aimé le roman biographique Anita, replonge avec délice dans ses marottes (l'Allemagne et Nina Hagen) avec Nina Hagen interprête Bertolt Brecht (Hippocampe), dressant un portrait de la mère du punk à travers la manière dont elle et sa famille (la mère de Nina Hagen fit partie de la troupe du Berliner Ensemble) furent "traversés" par l'œuvre du dramaturge allemand.

De son côté, la romancière et poétesse trilingue Samantha Barendson livre avec Alto Mare (La Passe du Vent) un recueil de prose poétique sur le désir et ses manifestations, douces ou violentes. Un ouvrage écrit et publié au premier chef en italien et proposé en version bilingue via une traduction en français du texte original par Mélissa Verreault.

Dystopies

Samuel Aubin, lui, nous emmène comme l'indique le titre, Istanbul à jamais (Actes Sud), du côté de la Turquie d'Erdogan et des innombrables questions politiques qu'elle se trimballe, à travers la figure d'un documentariste français. Pas moins politique, très attendue était, avant le confinement, Images de la fin du monde de Christophe Siébert (Au Diable Vauvert). Images retardées donc mais désormais bien là, dans la peinture d'une société dystopique et d'une double fin de mondes, de la fin de l'ex-URSS à celle du monde tout court.

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