Noël approche à grands pas et l’heure des bilans se fait pressante. Voici donc le troisième épisode de notre rétrospective clipée de l’année rock lyonnaise. Entre balladurisme new-wave et brit-pop made in France.
Balladur
Quel rapport entre Edouard « Je vous demande de vous arrêter » Balladur et une fille qui disparaît à reculons dans la brume ? Un groupe villeurbannais de revival post-punk-new-wave qui aime à enregistrer ses chansons sur des cassettes pile au moment où même pépé se rachète de vinyles. Un groupe qui a donc choisi de s’appeler Balladur. Pourquoi ? Sans doute parce qu’en y réfléchissant bien, Balladur, le vrai, est l’homme politique le plus lynchien qu’ait connu la France, mi-Gordon Cole aphone mais bel et bien sourd, mi-homme à la bûche (on se souvient de celle, mémorable, prise en 1995). Ce clip de Dream Baby, l’étant aussi, on ne voit rien d’autre à ajouter si ce n’est : « Il fait chaud ».
Dream Baby (Réal. Fabien Cavacas & Camille Melvil)
Transgunner
En attendant le nouvel album, Transgunner a livré en juin un clip que l’ont qualifiera d’expérimentale et d’étonnante. Puis une deuxième tout récemment qui enfonce le clou dont on avait entrevu la tête sur le premier. Transgunner a viré de bord, délaissant le rock qui tache et ronge les gencives pour une manière de post-rock chanté en français légèrement entrevu sur l'album Très Classe avec Moshka – c’est très résumé mais c’est l’idée. Tout est dans les titres Ataraxie et Tentacule (également titre de l’album à venir) qui ne sont pas sans rappeler les Montréalais de Malajube et en déconcerteront plus d'un, mais on vous laisse vous rendre compte par vous-même.
Ataraxie
Tentacule (Réal. cAverne)
Golden Zip
Nanti d’un nouveau guitariste la meute Golden Zip n’en apparaît pas moins aussi soudée que jamais, menée par son mâle alpha, Luc Sabatin, champion du monde de charisme et bête de scène. Quel intérêt pour un groupe autant taillé pour le live d’aller imaginer un scénario alambiqué ou maintes fois vu pour mettre en scène ses chansons ? Aucun nous prouve la vidéo d’I’m Fed Up With You, qui dit du groupe tout ce qu’il y a à savoir de lui.
Déjà Vu
S’il n’est pas le seul protagoniste de l’affaire ou plutôt des deux affaires, François Serin chanteur de Déjà Vu et homme-lige de Laurent Stuart, aura sans doute été le lyonnais impliqué dans le plus de vidéos musicales cette année. Année qui aura vu Déjà Vu livrer à son public l’ambitieux Leptis Magna, livré avec tout un arsenal de clips foutrement bien achalandés, dont l’un, Timeline, accompagnant la chanson du même nom, réalisé par Arthur Chays, a été primé au festival Premiers Courts.
Timeline (Réal. Arthur Chays)
Cauchemar climatisé (Réal. Renaud Ponsot)
Aux armes (Réal. Lionel Compte)
Derniers pas sur la Lune (Réal. Eymeric Jorat)
Lauren Stuart
Loin de s’arrêter en si bon chemin, François Serin a également accouché du second album de Laurent Stuart – Lauren Stuart and the Book of Love –, son projet acoustique et en Anglais, qui ne pouvait décemment pas exister sans quelques vidéos ad hoc, tirées, elles du Dementia de Coppola. On reste dans le cinéma, pour le meilleur.
