L’Italie à sa botte : "Silvio et les autres"
Bunga-Bunga par Vincent Raymond le Mardi 30 octobre 2018 | de Paolo Sorrentino (It-Fr, 2h38) avec Toni Servillo, Elena Sofia Ricci, Riccardo Scamarcio… (...)
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Imaginez un Robert Smith dépressif dans une maison art-déco de Dublin, traînant au supermarché avec sa pote gothique, faisant de la pelote basque dans sa piscine vide… Voici Cheyenne, anti-héros du nouveau film de Paolo Sorrentino, sous les traits d’un Sean Penn grimé en chanteur de Tokio Hotel viré vieux travelo. Réaction logique du spectateur : prendre ce type pour un crétin et regarder ce petit monde tourner en rond dans les cadres chiadés du réalisateur comme une mauvaise contrefaçon du cinéma des frères Coen — la présence de Frances MacDromand dans le rôle de la femme de Cheyenne pousse d’autant plus à la comparaison. Après une demi-heure de ce manège agaçant, Sorrentino commence à renverser tous ses clichés. This must be the place s’avère alors graduellement attachant, en dépit d’une partie dramatique où Cheyenne part aux Etats-Unis à la recherche du nazi qui a torturé son père, road movie qui frôle plus d’une fois la sortie de route.
Le film réussit toutefois son pari pour deux raisons : d’abord, nous faire épouser le regard de Cheyenne sur le monde, cette ironie qui en fait un sage au milieu des fous. Sur ce point, Sorrentino s’avère assez habile : non seulement il ne se moque jamais de son personnage, mais il a la bonne idée de lui donner progressivement une réelle santé comique, la dépression du début se transformant en cours de route en lucidité salvatrice. Mais surtout, le cinéaste ne cache jamais sa réelle motivation : délivrer un vibrant hommage au rock. Le titre est un emprunt à une chanson des Talking heads, dont on entend une série de reprises mais aussi une version live interprétée par David Byrne lui-même, qui viendra dialoguer ensuite avec Cheyenne, confrontation entre l’artiste intègre et celui qui se voit comme un fabricant de tubes pour adolescents mal dans leur peau. Réunir dans un même film l’original aimé et sa réinterprétation contemporaine, structurer une histoire comme on construit un album, où chaque partie de l’intrigue serait un morceau ; This must be the place a peut-être inventé, l’air de rien, quelque chose de tout à fait inédit, un film qu’on reverra comme on réécoute un disque, en s’attachant aux chansons que l’on préfère et en prêtant une oreille distraite à celles qui nous parlent moins.
Imaginez un Robert Smith dépressif dans une maison art-déco de Dublin, traînant au supermarché avec sa pote gothique, faisant de la pelote basque dans sa piscine vide… Voici Cheyenne, anti-héros du nouveau film de Paolo Sorrentino, sous les traits d’un Sean Penn grimé en chanteur de Tokio Hotel viré vieux travelo. Réaction logique du spectateur : prendre ce type pour un crétin et regarder ce petit monde tourner en rond dans les cadres chiadés du réalisateur comme une mauvaise contrefaçon du cinéma des frères Coen — la présence de Frances MacDromand dans le rôle de la femme de Cheyenne pousse d’autant plus à la comparaison. Après une demi-heure de ce manège agaçant, Sorrentino commence à renverser tous ses clichés. This must be the place s’avère alors graduellement attachant, en dépit d’une partie dramatique où Cheyenne part aux Etats-Unis à la recherche du nazi qui a torturé son père, road movie qui frôle plus d’une fois la sortie de route.
Le film réussit toutefois son pari pour deux raisons : d’abord, nous faire épouser le regard de Cheyenne sur le monde, cette ironie qui en fait un sage au milieu des fous. Sur ce point, Sorrentino s’avère assez habile : non seulement il ne se moque jamais de son personnage, mais il a la bonne idée de lui donner progressivement une réelle santé comique, la dépression du début se transformant en cours de route en lucidité salvatrice. Mais surtout, le cinéaste ne cache jamais sa réelle motivation : délivrer un vibrant hommage au rock. Le titre est un emprunt à une chanson des Talking heads, dont on entend une série de reprises mais aussi une version live interprétée par David Byrne lui-même, qui viendra dialoguer ensuite avec Cheyenne, confrontation entre l’artiste intègre et celui qui se voit comme un fabricant de tubes pour adolescents mal dans leur peau. Réunir dans un même film l’original aimé et sa réinterprétation contemporaine, structurer une histoire comme on construit un album, où chaque partie de l’intrigue serait un morceau ; This must be the place a peut-être inventé, l’air de rien, quelque chose de tout à fait inédit, un film qu’on reverra comme on réécoute un disque, en s’attachant aux chansons que l’on préfère et en prêtant une oreille distraite à celles qui nous parlent moins.
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