"Celui qu’on attendait" : Tintin en Arménie
ECRANS le Mardi 7 juin 2016 | par Vincent Raymond
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Cette histoire de “cousin arménien” providentiel repose-t-elle sur une histoire réelle ?
Tous les peuples qui ont été dispersés et spoliés, qui ont une diaspora, possèdent ce mythe de l’oncle qui va revenir avec du bienfait. Quand j’étais môme en URSS, la première fois que les frontières se sont ouvertes sous Krouchtchev afin que les Arméniens de France viennent comme touristes, une tante de ma mère est arrivée avec cinq valises de vêtements. C’était la pénurie : nous n’avions pas 360 fromages, mais deux ! Quand on est dans le manque, tout ce qui vient de l’étranger brille. Dans ce cas précis, c’est inventé. Cela dit, lorsque l’Arménie est devenue indépendante, l’ancien propriétaire de la MGM Kirk Kerkorian est arrivé avec un million de dollars pour créer des emplois. C’était un mécène, à défaut d’être un messie…
Justement, votre film s’est un temps appelé Le Messie de Grenoble. Pourquoi l’avoir modifié ?
Le Messie de Grenoble est apparu très tard. Le scénario s’est appelé Comme une chanson américaine, puis Complètement à l’Est… Mais un scénario devient un film ; et le film est un objet vivant, parce que les acteurs et le montage passent par là, donc le titre évolue. Quant à Grenoble, c’est un hommage à la ville de naissance de Jean-François Derec, le coscénariste — quand on écrit, on glisse des private jokes qui deviennent comme des gimmicks. Grenoble, ça marche, parce que c’est guttural, ça percute : “Grrrrenobeul”, comme disent les Arméniens. Lyon, ça ne marcherait pas (rires).
ECRANS le Mardi 7 juin 2016 | par Vincent Raymond
Vous évoquez dans le film le sens de l’humour des Arméniens. Vos coproducteurs sur place doivent l’avoir quand vous montrez la police corrompue, l’État fragilisé, les mafias de village…
La preuve ! Vous savez, en même temps que l’on tournait, il y avait de vraies manifestations occupant le centre-ville d’Erevan pour protester contre le coût trop élevé de l’électricité — donc notre fiction était en phase avec la réalité sans le vouloir. Les Arméniens ont beaucoup de recul, beaucoup d’humour sur eux-mêmes. Comme tous les peuples qui en ont vu, ils sont très affectés par leur état vis-à-vis du monde, et savent bien qu’une démocratie, ça ne se construit pas du jour au lendemain.
Cette histoire de “cousin arménien” providentiel repose-t-elle sur une histoire réelle ?
Tous les peuples qui ont été dispersés et spoliés, qui ont une diaspora, possèdent ce mythe de l’oncle qui va revenir avec du bienfait. Quand j’étais môme en URSS, la première fois que les frontières se sont ouvertes sous Krouchtchev afin que les Arméniens de France viennent comme touristes, une tante de ma mère est arrivée avec cinq valises de vêtements. C’était la pénurie : nous n’avions pas 360 fromages, mais deux ! Quand on est dans le manque, tout ce qui vient de l’étranger brille. Dans ce cas précis, c’est inventé. Cela dit, lorsque l’Arménie est devenue indépendante, l’ancien propriétaire de la MGM Kirk Kerkorian est arrivé avec un million de dollars pour créer des emplois. C’était un mécène, à défaut d’être un messie…
Justement, votre film s’est un temps appelé Le Messie de Grenoble. Pourquoi l’avoir modifié ?
Le Messie de Grenoble est apparu très tard. Le scénario s’est appelé Comme une chanson américaine, puis Complètement à l’Est… Mais un scénario devient un film ; et le film est un objet vivant, parce que les acteurs et le montage passent par là, donc le titre évolue. Quant à Grenoble, c’est un hommage à la ville de naissance de Jean-François Derec, le coscénariste — quand on écrit, on glisse des private jokes qui deviennent comme des gimmicks. Grenoble, ça marche, parce que c’est guttural, ça percute : “Grrrrenobeul”, comme disent les Arméniens. Lyon, ça ne marcherait pas (rires).
ECRANS le Mardi 7 juin 2016 | par Vincent Raymond
Vous évoquez dans le film le sens de l’humour des Arméniens. Vos coproducteurs sur place doivent l’avoir quand vous montrez la police corrompue, l’État fragilisé, les mafias de village…
La preuve ! Vous savez, en même temps que l’on tournait, il y avait de vraies manifestations occupant le centre-ville d’Erevan pour protester contre le coût trop élevé de l’électricité — donc notre fiction était en phase avec la réalité sans le vouloir. Les Arméniens ont beaucoup de recul, beaucoup d’humour sur eux-mêmes. Comme tous les peuples qui en ont vu, ils sont très affectés par leur état vis-à-vis du monde, et savent bien qu’une démocratie, ça ne se construit pas du jour au lendemain.
Crédit Photo : @ Arthur Arzoyan - Moby Dick Films
De Serge Avédikian (Fr, Arménie, 1h30) avec Patrick Chesnais, Arsinée Khanjian...
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