5 oeuvres, 5 expos à (re)voir
ARTS |
Cinq œuvres à voir ou à revoir cet été à Lyon ou à proximité, dans des galeries ou des musées. Cinq œuvres ouvrant à cinq très belles expositions à ne pas rater.
Jean-Emmanuel Denave
Jean-Emmanuel Denave | Mardi 7 juillet 2015
Patrice Giorda – Les deux chemins, 2e version, La Promenade N°5, 1986
Le peintre lyonnais Patrice Giorda (né en 1952) se réclame lui-même de l'expressionnisme du nord de l'Europe que l'on retrouve beaucoup dans ce tableau. Une œuvre qui, comme toutes les autres, se propose comme un «espace de méditation», simple et solitaire, une croisée des chemins qui est aussi un travail précis sur les lumières et la couleur.
Patrice Giorda
Au Plateau jusqu'au 25 juillet
"L’espace de la lumière, 1983-2015", peintures
Le Plateau - Hôtel de Région 1 esplanade François Mitterrand Lyon 2e
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
Musée des Beaux-Arts 20 place des Terreaux Lyon 1er
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
"Dépaysé" + "Le photographe"
Galerie Le Réverbère 38 rue Burdeau Lyon 1er
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
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Fondus au monde
Photographie |
Le Réverbère réunit quatre photographes qui ont le voyage dans le sang de leur création : Thomas Chable, Serge Clément, Jacques Damez et Bernard Plossu.
Jean-Emmanuel Denave | Mardi 18 février 2020
Il est cinq heures du matin à New York, à Dakar, Mumbai, Istanbul, Bangkok... Aux pays des ombres, la vie doucement s'éveille : au pied d'un pont, en bordure de plage, à l'intérieur d'une voiture, ou au reflet d'une vitrine... Et, dans cette montée timide de la lumière, le photographe canadien Serge Clément capte le lent remuement de silhouettes sombres à l'orée du jour. L'accrochage, au Réverbère, de ses images prises aux quatre coins du monde, toujours à la même heure, nous saisit par sa dominante de noirs, cette sorte de brume sombre et flottante d'humanité, parmi laquelle, peu à peu, les images comme les corps se dessinent, se précisent. Ce fondu des formes, cet entre-deux du flou et du réel nous renvoie à l'image d'un autre photographe, Bernard Plossu, métamorphosant un car touristique à Rome en présence fantomatique. Comme si chez l'un et chez l'autre de ces photographes voyageurs, le
Éclairs de lucidité au Reverbère
Photographie |
Serge Clément, Baudoin Lotin, Julien Magre et Bernard Plossu présentent au Réverbère leurs éclats photographiques, visions fugaces ou fulgurantes de leurs rencontres avec le réel.
Jean-Emmanuel Denave | Mardi 5 février 2019
En exposant quatre photographes aux styles différents (Serge Clément, Baudoin Lotin, Julien Magre et Bernard Plossu), aux formats allant de la quasi miniature au grand format, et utilisant aussi bien le noir et blanc que la couleur, Le Réverbère s'est donné beaucoup de liberté pour son nouvel accrochage. L'improvisation, le jazz, la poésie sont d'ailleurs convoqués dans le texte accompagnant l'exposition. D'une plume lyrique, Jacques Damez écrit encore que ces quatre photographes « font se confronter les plans, les surfaces, les valeurs, les couleurs, les miroitements, les échos, les contrastes, le temps et la lumière pour, dans l’éclair de leurs états d’âme, foudroyer leur sujet. Ils mettent à vif le réel, ils ne lui laissent pas d’échappatoire. » Ce serait donc à force de volonté d'approcher, au plus près, de la peau du "réel", que ces quatre artistes trouveraient leur univers poétique et formel, parfois jusqu'à l'abstraction (le Canadien Serge Clément et ses jeux de reflets, de résonances et de doubles, notamment).
Espaces transitionnels
On découvre ainsi le rée
Giovanni Anselmo, un pavé dans la mare du modernisme
ARTS |
Le MAMC de Saint-Étienne accueille l'artiste italien Giovanni Anselmo et son "art pauvre", mettant sans dessus dessous, ou plutôt sous tension, bien des idées reçues, des identités officielles et des totalités trop lisses pour être honnêtes.
Jean-Emmanuel Denave
Jean-Emmanuel Denave | Mercredi 1 juillet 2015
Ça y est, les vacances approchent et c'est l'heure du tri. L'heure de jeter les vieilles amours, les vieilles idoles, les vieilles valeurs avant d'aller brûler au soleil. Les amoureux de l'art iront, pour cela, à Saint-Étienne se défaire du mauvais romantisme, du mauvais modernisme et des insipidités d'un certain post-modernisme. Ces fadaises qui voudraient respectivement faire de l'art une religion, un formalisme, ou le dissoudre dans l'eau polluée de la vie quotidienne. Bref, qui voudraient qu'il tienne dans le cercle asphyxiant et rassurant d'un "tout" bien lisse et homogène, qu'il vienne boucher nos angoisses, décorer nos fissures, adoucir nos luttes...
Giovanni Anselmo (né en 1934 vers Turin) lance sur ces idées ses gros blocs de béton dispersés, projette à même le visiteur un "détail" d'humilité lumineuse, redonne des auras colorées à des monochromes gris et laisse filer en douce cette idée que, dans le fragment, il y aurait à la fois la possibilité et l'impossibilité de reconstruire un "tout". Qu'on pourrait à partir de quelques détails ou de quelques images égarées prendre conscience de quelque chose de plus universel, de plus "grand", mais qui jamais ne tourne
Serge Clément : «Je trouvais dans la ville une possibilité d'absence»
ARTS |
A l'occasion de sa très belle exposition au Réverbère, le photographe canadien Serge Clément revient avec nous sur son parcours, ses partis pris esthétiques et sa passion pour la ville comme espace fantasmatique de diffraction du réel.
Propos recueillis par Jean-Emmanuel Denave
Jean-Emmanuel Denave | Mardi 26 mai 2015
Vous présentez au Réverbère une trentaine de photographies qui couvrent l'ensemble de votre parcours depuis quarante ans. Est-ce une rétrospective ? Quelle est la nature de cet ensemble ?
Serge Clément : Non, ce n'est pas une rétrospective mais une sélection d'images pour la plupart inédites, dont beaucoup étaient tombées dans l'oubli, y compris pour moi-même ! Á l'occasion de divers projets, je me suis plongé dans un corpus d'images récentes et anciennes, des années 1970 à aujourd'hui, et j'ai découvert, avec surprise, bien des correspondances et des liens entre mon travail actuel et les images de mes débuts.
Je pense par exemple à une photographie de 1976, présentée au Studiolo [annexe de la galerie du Réverbère, NdlR], montrant un vendeur ambulant de marrons à New York et, derrière lui, un mur de granit qui reflète toute une scène de rue avec des piétons, des voitures, etc.
Tout cela, c'est déjà, pour moi, une "image de Serge Clément" qui s'intéresse aux surfaces réfléchissantes, aux textures, à l'entremêlement ambigu entre le réel et son double, le réel et son reflet... Bien sûr, aujourd'
Au Plateau, un panorama de l'oeuvre de Patrice Giorda
ARTS |
Le Plateau consacre au peintre lyonnais Patrice Giorda une belle rétrospective réunissant une cinquantaine de ses tableaux. Le paysage y est le thème dominant, espace du dedans bien plus que de la réalité extérieure et objective.
Jean-Emmanuel Denave
Jean-Emmanuel Denave | Mardi 12 mai 2015
Dans une petite salle sombre où est montrée une vidéo sur son travail, Patrice Giorda a accroché discrètement trois grands dessins érotiques où un couple copule crûment ! On pourrait s'étonner de la présence au Plateau de ces coïts expressionnistes alors que l’œuvre de Patrice Giorda est très largement consacrée... au paysage. Vues de Lyon, intérieurs d'internat, marines ou soleils couchants au Portugal, forêts de pins du sud de la France, bâtisses italiennes, où les couleurs parfois violentes percutent le regard, où la lumière en clair-obscur ou saturée donne consistance à ce que l'artiste appelle des «espaces de méditation»....
Mais cette contradiction n'est qu'apparente, car les paysages peints de Giorda sont pulsionnels, subjectifs, théâtraux. L'artiste travaille lumières et couleurs et y projette en même temps ses désirs, ses manques, ses souvenirs, ses vides et ses pleins. Paysages fantasmés et métamorphosés, "tableaux-miroirs" où l'artiste se mire et met à l'épreuve son propre corps comme sa propre psyché. Les masses noires de la colline de Fourvière renvoient à ses années de pensionnat et d'enfermement chez les Lazaristes, un escalier s'échouant dans u
Levées de rideaux
ARTS |
Si une image peut en cacher une autre, elle peut aussi disparaître ou muter. De rideaux contemporains en œuvres déliquescentes et jusqu'aux expériences hybrides de l'Asie du Sud-est, l'année 2015 s'annonce plastiquement ouverte et surprenante.
Jean-Emmanuel Denave
Jean-Emmanuel Denave | Mardi 6 janvier 2015
Curieuse année qui s'annonce, avec des thématiques qui pourraient sembler caduques ou oubliées. La prochaine Biennale d'art contemporain (à partir du 10 septembre), par exemple, ouvre un cycle de trois éditions consacrées au terme... "moderne" ! Alors que l'on se pensait au moins post-post-modernes, Thierry Raspail parie sur ce concept pour dire le contemporain et invite le britannique Ralph Rugoff à plancher sur cette problématique.
Plus surprenant encore, l'Institut d'Art Contemporain invite l'historienne d'art Marie de Brugerolle pour une exposition collective sur le thème du rideau (du 6 février au 3 mai) ! Une fois passée l'idée désuète du rideau peint de théâtre, on attend beaucoup de cet événement qui invitera sans doute à passer derrière le miroir, à réfléchir sur la notion essentielle de seuil, d'écran, de suspens, etc. Et ce "à travers" les œuvres de Marc Desgrandchamps, Felix Gonzales-Torres, Urs Lütti, Gustav Metzger, Steven Parrino...
En résonnance à cette exposition, on signalera celle du photographe canadien Serge Clément au Réverbère (mai-juillet), qui joue avec le "rideau" des surfaces miroitantes (vitri
Le Réverbère sort ses réserves
ARTS |
La galerie photo Le Réverbère réunit six de ses artistes pour une exposition consacrée à des œuvres récentes, décalées ou rarement montrées. Simple et efficace.
Jean-Emmanuel Denave
Jean-Emmanuel Denave | Jeudi 26 janvier 2012
Au rez-de-chaussée du Réverbère règne un certain esprit de liberté et de simplicité. La Lyonnaise Arièle Bonzon nous accueille avec des vues de désert, dont un très bel arbre esseulé dépliant ses rameaux au-dessus d'une dune... Un peu plus loin, Lionel Fourneaux associe librement des dessins enfantins (griboullis, oiseaux, empreinte de main...) à des photographies. Un procédé déjà souvent utilisé mais qui, là encore, révèle tout son potentiel de décalage et de poésie. «Ces dialogues obéissent à une seule loi, celle de l’attraction personnelle, elles ne s’imposent donc à personne, mais peuvent toucher ceux qui n’ont pas oublié cette dimension du jeu et du plaisir propre aux premières années de la vie. La proximité de mes enfants, leurs sentiments mêlés au spectacle de la bizarrerie du monde m’aident à recouvrer cet état d’innocence, de fraîcheur – disons cela – et de rêverie volontiers naïve, mais verticale qui m’autorisent à fabriquer ces images métisses» écrit le photographe. À ses côtés, Jean-Claude Palisse poursuit son tr
Éclats new-yorkais
ARTS |
Le photographe canadien Serge Clément a passé six mois à parcourir New York, notamment ses quartiers méconnus encore marqués par l’architecture du début du XXe (...)
Dorotée Aznar | Mardi 25 mai 2010
Le photographe canadien Serge Clément a passé six mois à parcourir New York, notamment ses quartiers méconnus encore marqués par l’architecture du début du XXe siècle. Il s’y est interrogé sur une ville en mutation, à l’unisson d’un «empire et d’une puissance économique qui s’effrite»... Mais ce qui s’effrite, se fragmente et se démultiplie ce sont surtout l’espace, les bâtiments, les lignes de la ville à la surface complexe de ses images noir et blanc. Comme dans ses travaux précédents, l’artiste capte à même “la peau“ de New York des images qui “existent déjà“, produites par des reflets sur des vitrines, des jeux de transparence, des ombres projetées... Avec un œil de sorcier géomètre, Serge Clément repère puis enregistre sans truquage des images où ce qui est devant et ce qui est derrière, dans le champ et hors champ, voisinent sur le même plan, ainsi que de multiples traces, tags, signes, présences fantomatiques... D’une image à l’autre, et au sein d’une même image, il orchestre des points de vue éclatés, comme en une suite de musique dodécaphonique. À ce mille feuilles spatial, l’artiste ajoute aussi tout un jeu sur les matières où le métal côtoie la toile, où le t
Venise hallucinée
ARTS |
Expo / Patrice Giorda présente au Lutrin une centaine d'aquarelles qui sont autant de variations imaginaires et presque musicales sur Venise. Jean-Emmanuel Denave
| Mercredi 9 mai 2007
«Venise est le lieu d'apparition des images de Venise. Le ciel et l'eau de Venise sont la lumière et la chimie de ce laboratoire. Dans l'aube, Venise s'enfonce et disparaît en même temps qu'elle fait surface et apparaît, la lumière monte, l'image s'engloutit", écrit Alain Fleischer dans son roman, Immersion, que nous conseillons vivement. Éternel retour des images à Venise donc, ville fantôme et ville laboratoire, abîme de décrépitude et bain de jouvence. Le peintre Lyonnais Patrice Giorda (né en 1952) y a passé une quinzaine de jours, croquant la Cité des Doges, photographiant ses labyrinthes. Mais ce n'est qu'à son retour dans son atelier de la Croix-Rousse qu'il a réalisé une série d'aquarelles sur un grand carnet à dessin. Celles-ci sont exposées telles quelles (avec encore leurs dentelures déchiquetées sur un bord) dans un lieu atypique : Le Lutrin, vieille galerie lyonnaise créée par Paul Gauzit, où l'on peut découvrir régulièrement, au milieu d'un capharnaüm de sculptures et d'objets primitifs, les œuvres d'artistes talentueux mais peu branchés.
En eaux troubles
«La lumière naît quand la couleur cesse d'exister pour devenir espace», répète à l'envi Patrice Giorda. Giorda