"Sans tambour" : maison d'arrêt (de l'amour)

Publié Mercredi 10 décembre 2025

Théâtre musical / Adepte d'un théâtre aux accents musicaux, Samuel Achache met sur pied des créations pleines d'inventivité et de fantaisie. À l'image de son "Sans tambour" à découvrir au TNP.

Photo : Jean-Louis Fernandez

Fenêtre sur un couple qui se délite, déchirements douloureux, effondrements des murs porteurs en guise d'images ; chants et musiques afin d'exprimer la puissance des sentiments ; humour, notamment physique, car la vie continue. Dévoilé en 2021, le spectacle Sans tambour du metteur en scène Samuel Achache est une pépite qui tourne toujours tant il renouvelle ce qu'il est coutume de voir au théâtre.

Connu pour avoir entre autres créé avec Jeanne Candel un facétieux Crocodile trompeur à partir de l'opéra Didon et Énée de Purcell, Samuel Achache déploie depuis plus de dix ans un passionnant théâtre musical. Avec lui, aucune des deux formes - le jeu et la musique - ne prend le dessus sur l'autre, la seconde n'étant jamais platement illustrative grâce à la direction au cordeau du musicien Florent Hubert, fidèle collaborateur de Samuel Achache.

Schumann et clowns

Sans tambour est ainsi basé sur les lieder de Schumann, du nom de ces poèmes germaniques chantés, et qui sont on ne peut plus romantiques et intimes. Les fondations solides sont portées par une distribution éclatante (quel plaisir de retrouver l'excellent et drôlissime comédien-chanteur Léo-Antonin Lutinier) qui sait s'emparer d'un tel matériau avec précision sans se prendre au sérieux, façon clown burlesque.

Dans une scénographie pensée comme un chantier permanent où tout s'écroule, Samuel Achache et son équipe, dont des musiciennes et des musiciens, exposent une succession de tableaux - certains parfaitement absurdes - pour évidemment tirer de nombreux fils, tant sur le fond que sur la forme. Le résultat est joyeusement brillant.

Sans tambour
Du 16 au 20 décembre 2025 au TNP (Villeurbanne) ; de 8 à 30€

Sans tambour

Mise en scène de Samuel Achache, 1h40. Dans une maison ouverte à tous les vents, avec des murs de parpaings à nu, des bouts de plancher et des bâches en plastique, un couple se dispute et détruit, au sens propre comme au figuré, le foyer qu’il a construit. Au milieu des décombres où se mêlent traces du passé et déchirures du présent, un petit orchestre s’extirpe des ruines et déploie son art, entre échappées lyriques et retours à la réalité pour fouiller la mythologie du couple, à la recherche de l’amour idéal.