"Numéro deux" : Harry, un ami qui lui veut du mal
Théâtre / Après le roman de David Foenkinos sur un gamin qui a failli jouer Harry Potter au cinéma, en voici le spectacle à succès. Un efficace "Numéro deux" à voir en janvier à Caluire-et-Cuire et en mars à Bron.
Photo : Fabienne Rappeneau
Il y a ceux, nombreux, qui auraient pu prétendre au titre de cinquième Beatles ; celle qui a été virée des Spice Girls juste avant la gloire ; ou encore celui qui a failli jouer Harry Potter au cinéma. Dans ce cas précis, un certain Daniel Radcliffe a finalement doublé le jeune Martin Hill, laissant dans l'ombre et le désespoir ce dernier alors que la saga cinématographique devenait un blockbuster.
En ayant adapté pour le théâtre Numéro deux, le roman fictionnel de David Foenkinos sorti en 2022, le comédien et auteur Léonard Prain a livré un spectacle populaire qui croit tout entier dans la force de son sujet. Pour lui, il s'agit avant tout de raconter une histoire au public sans forcément chercher l'originalité à tout prix, l'univers du célèbre héros et l'écriture généreuse de Foenkinos étant des bases suffisamment solides pour une bonne pièce.
Humour et émotion
Au cœur d'une scénographie jouant habilement avec les codes du décor de cinéma, la mise en scène de Sophie Accard est du même acabit : énergique, généreuse, efficace. Portée par quatre interprètes au jeu solaire (dont, initialement, le sémillant Axel Auriant dans le rôle-titre, remplacé depuis quelques mois par Martin Voisine pour cause d'entrée à la Comédie-Française), elle est faite pour séduire, ce qui explique son succès depuis sa création en début d'année dernière, notamment auprès d'un public jeune, féru d'Harry Potter.
Ce qui n'empêche pas le spectacle de surprendre et d'happer même les moins réceptifs aux aventures du magicien à lunettes, en allant sur des terrains humoristiques ou, surtout, en embrassant les tourments de son personnage principal. Les moments lors desquels Martin Hill perd pied, incapable de surmonter son soi-disant échec, sont les plus forts, les plus émouvants et les plus universels. Car on a tous en nous quelque chose de Martin Hill.
Numéro deux
Mardi 20 janvier 2025 au Radiant (Caluire-et-Cuire) ; de 21 à 42€
Vendredi 6 mars 2025 au théâtre Albert-Camus (Bron) ; de 10 à 33€
