Georges Képénékian : « quand on a un héritage, on ne le dilapide pas »

Élections Municipales 2020 / L'outsider. Ancien adjoint à la Culture de Gérard Collomb, maire durant le passage de ce dernier au ministère de l'Intérieur, Georges Képénékian est le troisième homme, dissident de LREM non accrédité, fâché avec l'ancien édile ami, marchant désormais en tandem avec David Kimelfeld à la Métropole. Arrivé quatrième au premier tour avec 11, 98 %, n'ayant noué aucune alliance, il compte sur un sursaut de participation et un retour au centre très lyonnais pour être, en somme, l'arbitre du second tour. Attablé au Café Bellecour en compagnie de Loïc Graber, candidat dans le 7e arrondissement et son référent culture durant la campagne, l'ancien chirurgien nous décortique son programme culturel. 

Avez-vous choisi votre adjoint ou adjointe à la Culture ?
Georges Képénékian :
Non. Vraiment, non. Ce n’est pas une bonne manière d’aborder une élection. Se préparer et avoir en tête comme je l’ai fait les cent premiers jours avec les grandes décisions à prendre, oui. Distribuer des postes tant que l’on n’est pas en place, ce n’est pas très bien vis-à-vis des électeurs. Je n’ai pas cette forme d’arrogance. On verra dimanche soir quels messages nous envoient les Lyonnais. Quelle composition sera pressentie pour ce conseil municipal. Quels seront les enjeux. Pour aucun des postes, je n’ai choisi ; et j’aime bien avoir cette liberté jusqu’au 28 juin au soir.

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Si vous êtes élu, vous allez arrivez au pouvoir face à un secteur culturel que vous connaissez très bien — puisque vous avez été vous-même adjoint à la Culture — et qui connaît une crise sans précédent. Vous avez annoncé un plan d'urgence de 10M€.
GK : J’ai mené un travail que David Kimelfeld m'a commandé sur le déconfinement. On a fait un rapport en deux étapes : la première jusqu’à juin, et une seconde tranche que j’avais bien anticipé, qui couvrirait l’été et surtout l’automne. La question sanitaire reste d’actualité, même si les choses sont en train de se relâcher un peu. Le virus circule mais un peu moins et on peut avoir quelques éléments d’optimisme pour une reprise de vie complète. Mais la crise générée n’est pas que sanitaire, elle est économique : on le mesure. Les acteurs culturels sont impactés, donc il faut les soutenir, au même titre que d’autres entreprises, PME, restaurants ; de toute la vie sociale. Nous avons une crise violente.

C'est aussi une crise sociétale : ce confinement a généré des questions nouvelles. Sur l’organisation de notre société, sur la place de la mort dans notre vie. Je pense qu’un certain nombre d'acteurs culturels, avec qui j’ai pu échanger, se posent des questions. Sylvie Ramond avait fait une magnifique expo qui s’appelait Repartir à zéro. Sur les questions que se sont posées les artistes, les peintres, les plasticiens, après la Seconde guerre mondiale pour se dire : est-ce qu’après ce qui s’est passé, la peinture est la même qu’avant ? Je crois que confusément, cette question est en train de traverser de nouveau. Bon, et il y a l’économie. On a décidé dans notre programme d’injecter ces 10M€ pour aider et soutenir nos institutions, mais aussi tout le secteur culturel indépendant : on voit bien que des compagnies qui ne peuvent pas aller à Avignon présenter leur travail de l’année vont être très pénalisées. Nous l’avons imaginé avec Loïc — peux-tu présenter les modes de distribution ?

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Loïc Graber : L’idée, c’est d’appuyer le secteur indépendant et le secteur institutionnel. Mais d’abord indépendant, car on voit bien que c’est le plus impacté. Et sans limite, c’est à dire que pour nous ça concerne aussi les médias indépendants, qui sont dans le champ culturel. C’est une richesse pour la ville. Et si demain, ces médias venaient à disparaître, ce serait une perte sèche à la fois en termes d’information, mais aussi de contenu culturel. On va jusque-là dans notre périmètre : c’est pour ça que nous sommes sur un montant conséquent. On veut flécher ces 10M€ sur du fonctionnement mais aussi sur de l’investissement et s’appuyer sur une articulation assez fine entre Ville et Métropole. L’articulation entre ces deux politiques culturelles est au cœur de notre projet.

On utilisera une partie de cette somme pour soutenir l’emploi, qui est durement mis à mal, que ce soit par l’intermédiaire de la Mission Insertion Culture de la Maison Lyon pour l’Emploi, par le soutien au fond pour le théâtre privé — dont la Comédie Odéon fait partie, ou encore l’adhésion au Gip Cafés-Culture, pour lequel j’avais déjà travaillé depuis plusieurs années, mais bon sans le feu vert du maire actuel de Lyon, c’était compliqué d’avancer.

Des fabriques de culture

Vous avez parlé dans votre programme de « fabriques de culture » pour permettre aux artistes d’avoir de nouveaux lieux pour travailler ?
GK :
On entre-là dans le dur du projet. Peut-être un mot avant : vous imaginez bien qu’ici, nous sommes convaincus de la place primordiale de la culture. Et si j’avais eu des doutes, mon travail sur le confinement me l’a confirmé. Il faut refaire société. La culture nous met en rapport au monde, nous permet de vivre des émotions en commun. C’est ce qui fait le lien social. Aujourd’hui, refaire une nouvelle société après le passage de cette terrible épreuve, ça passe par la culture. On vient d’une Histoire. La culture est cette Histoire, l’identité de cette ville, elle l’a profondément impactée depuis des décennies, même des siècles : il faut conforter ceci et le consolider.

Et pour aller plus loin, premièrement : il ne faut plus raisonner à l’échelle de la ville-centre seule. Lyon avec son budget de 120M€ émet une part majeure dans la culture. Mais on doit initier de nouveaux cycles, avec une idée de capillarisation : on a besoin de créer de nouveaux espaces, de nouveaux lieux. Avec de l’interdisciplinarité, vous êtes bien placé pour le savoir — on ne regarde pas une image on l’écoute, on n’écoute pas seulement la musique on regarde l’image qui va avec : on est dans un nouveau monde. Et la danse, la musique, les arts plastiques et numériques se combinent d’une manière nouvelle. Il faut à côté de nos grands piliers créer ces espaces où l'on permettra de faire arriver de nouveaux talents, de nouvelles générations d’artistes, qui voient notre monde différemment. Ce n’est pas abandonner le socle qui existe à Lyon, nos points forts. C’est imaginer de nouveaux lieux de création. Il faudra bien sûr très vite finir les Ateliers de la Danse, qui sont l'un de ces éléments. Mais on veut ouvrir, et on a des idées — à la SERNAM et dans plusieurs autres endroits — pour créer ces lieux où il y aurait plusieurs activités, pas seulement culturelles. Les discussions récentes ont montré que tous les acteurs culturels considèrent qu’ils ont une dimension économique. Et qu’ils participent à l’économie d’une cité : ça fait vivre des milliers de personnes, en direct ou indirectement. C’est bien de considérer que ce travail a aussi son versant de retombées économiques.

LG : Trois lieux sont déjà identifiés. Celui qui peut être mis en place tout de suite, ce sont les Halles Maillet à Gerland, un bâtiment au cœur de la ZAC des Girondins, qui démarre avec Plateau Urbain un projet de reconversion temporaire. En deux ans il va accueillir un certain nombre d’ateliers d’artistes. Le second, c’est le Pavillon des Rives de Saône, aujourd’hui désaffecté, qui pourrait être mis à disposition soit à cet endroit soit sur un autre lieu — mais on a la volonté que ce lieu serve aux artistes. Et le troisième, dans le cadre du grand projet Part-Dieu, c’est la relocalisation des ateliers de l’Adéra. C’est enclenché mais pas abouti, on appuiera avec un gros coup d’accélérateur si nous sommes aux responsabilités.

On parle-là de lieux pérennes ou transitoires ?
GK :
Pérennes.

LG : Il y aura les deux. On a des bâtiments, on les mets à disposition. Et après, il faudra travailler comme on l’a fait pour la Friche Lamartine, qui a vocation à durer dix voire quinze ans, mais on travaillera aussi sur des lieux définitifs. Aux Subsistances, on a un projet de réhabilitation de plateaux supplémentaires pour faire des résidences et des ateliers d’artistes dans le cadre d’un grand campus des arts associant l’ENSBA et les Subs.

Ceci s’articulant donc avec la politique de tiers-lieux et d’urbanisme transitoire portée par la Métropole et David Kimelfeld dans son programme ?
LG :
Exactement.

GK : Cet investissement de 10M€ doit se faire en parfaite synergie avec la Métropole. David Kimelfeld propose dans son programme de doubler le budget culture de la Métropole, de passer de 35 à 70M€. Dans cette manière de penser, non basée sur la ville-centre, c’est bien notre ambition : il faut avoir une politique en adéquation. Je rappelle qu’on a fait Grrrnd Zero à Vaulx-en-Velin, je me suis beaucoup battu pour qu’on le fasse, j’en suis très content. On doit être dans une vision multipolaire aujourd’hui. Les gens de la Métropole viennent à l’Auditorium, au théâtre à Lyon, comme les gens de Lyon vont à des activités dans des villes périphériques. Cette politique culturelle à l’échelle de la Métropole, je veux la porter avec David Kimelfeld, donc des lieux pourront aussi se créer pour permettre cette osmose entre tous les acteurs de notre territoire. Avec cette augmentation budgétaire, une part des projets pourra être portée aussi par la Métropole.

LG : La Halle SERNAM, c’est l’exemple typique d’un projet porté par la Ville et la Métropole. Nous, on amène une dimension culturelle à un projet métropolitain plutôt porté sur l’alimentation durable. On vient gonfler ce projet-là pour en faire un pôle global dédié au prendre-soin, à la qualité de vie, qu’elle soit dans l’alimentation ou dans le volet culturel. C’est vrai aussi pour la Cité du Cirque à Saint-Genis-Laval qui est un projet métropolitain sur lequel on viendra abonder aussi, parce qu’on a l’occasion d’avoir un vrai lieu dédié au cirque. C’est ce que l’on a engagé depuis quelques mois.

GK : On n’est plus pour la concurrence entre les villes. On est plutôt dans l'idée d'essayer de construire ensemble. Ce que l’on a fait pour la lecture publique, l’éducation artistique et les écoles de musique. Ce travail, on l’a initié grâce à Myriam Picot, l’étape suivante c’est vraiment une Métropole qui soit une capitale culturelle, avec Lyon qui avec toute sa force et tout ce qu’elle a investi, viendrait abonder. C’est le cœur du projet que nous portons.

Vous parlez du budget culture de la Métropole qui va doubler. Est-ce que le budget culture de la Ville de Lyon sera sanctuarisé malgré la crise économique ?
GK :
Il n’y a même pas de discussion. Le premier budget sacrifié très souvent quand il y a une crise d’un État ou d’une commune, c’est en allant taper dans la culture. D’autres l’ont fait dans d’autres villes, pas loin d’ici...

Grenoble ?
GK :
Par exemple. Ce n'est surtout pas notre projet. Pas parce que j’aurais une vision idolâtre ou iconique. Mais parce que, encore une fois : c’est une activité majeure. En 2012, je présente devant Gérard Collomb et tous les adjoints le projet culturel de la Ville. Et je termine mon propos en disant que la culture, ce n’est pas mon boulot à moi parce que je suis adjoint à la Culture, mais que ça concerne chacune des délégations. Je suggère que dans l’urbanisme, dans l’éducation, dans le tourisme, j’énumère chacune des délégations, et je dis alors que j’ai besoin d’un honorable correspondant dans chacune. La culture sortait de son cadre strict pour devenir un projet global. 2012. Je n’ai pas changé d’avis !

Je ne veux pas dire sanctuarisé, je n’aime pas ce terme. Le budget culture a toute sa place, de même qu'on ne va pas rogner le budget de l’éducation. À nous de trouver les moyens de consolider ce budget. Il faut que s’inventent de nouvelles formes : on sort de la verticalité de l’argent public. Je suis beaucoup allé au Québec, là-bas il n’y a pas 20% du budget pour la culture. Mais ça marche formidablement. Ce sont ces voies que l’on doit aussi développer avec les acteurs culturels.

Un sujet s’est invité dans la campagne au premier tour : la Fête des Lumières.
GK :
C’est devenu un lieu commun de dire que la Fête des Lumières ne répond plus aux codes des Lyonnais. Je suis désolé, quand deux millions de personnes viennent pendant quatre jours, ce ne sont pas deux millions de touristes, d’étrangers ! Ce sont essentiellement des Lyonnais et des Métropolitains. Premier point. J’entend bien pour autant que l’on puisse imaginer la faire évoluer. Deuxième point : c’est la seule fête des lumières dans le monde qui ait une véritable racine, une identité, qui est souchée sur une histoire intime de cette ville — je ne vais pas revenir là-dessus. Ce serait quand-même baroque au moment où plus d’une vingtaine de villes font des fêtes des lumières et viennent s’inspirer chez nous que l’on dise : on arrête.

Mais, pendant le temps où j’étais maire, avec les deux membres fondateurs que sont EDF et Mat’Electrique, nous avons commandé une étude pour revisiter notre Fête des Lumières. Voir quel pourrait être le temps suivant. Il n’y a rien de pire que, parce qu’on a trouvé un modèle, le perpétuer toujours de la même manière. On a besoin de la faire évoluer et j’en suis profondément conscient pour m'en être occupé pendant plusieurs années.

N’oubliez pas que si on a quitté les arrondissements, c’est pour des raisons de sécurité qui nous ont été imposées. Se réapproprier la Fête, c’est lui redonner son identité, que les Lyonnais s’y retrouvent et qu’ils n’aient pas l’impression comme souvent je l’ai entendu, que « oh oui c’est beau mais on l’a déjà vu l’année dernière ! ». D’accord. Mais non : aucun artiste et créateur venu de quelque horizon que ce soit n’a fait une deuxième fois la même œuvre. Mais la représentation que l’on a dans la tête, c’est ça : c’est agréable mais un peu reproductif. Donc il faut réinventer et la création, et son modèle. Et sa répartition dans les quartiers. Peut-être avec une temporalité différente, en créant des événements qui n’aient pas ce caractère de grande foule. Mais on va préserver ce rendez-vous au cœur de Lyon. Car il participe au rayonnement de notre ville. Il ne faut pas voir que les inconvénients : tout cela se tient. J’entendais encore aujourd’hui que deux universités, Lausanne et une autre, ont fait une étude montrant que 1€ investi dans un événement ramène au minimum le double en termes de retombées. Il y a une crise économique devant nous ! Tout ça doit être un écosystème complet. La lumière est une histoire lyonnaise. Il y a des chercheurs dans tous les domaines, des créateurs : nous devons renforcer tout ça et créer un nouvel écosystème.

Une ville qui se grandit est une ville qui est fidèle à son identité

Parlons-donc de ces liens entre culture, écosystème local et rayonnement : comment articuler une politique culturelle autour de ces axes ?
GK :
C’est quoi un écosystème ? Des acteurs bien identifiés. Qui ont une pratique, je pourrais parler de l’écosystème sanitaire ou de la recherche à Lyon, avec des piliers, des solides bien ancrés, et ce sont les liens que vous créez qui font écosystème. Le pouvoir politique est un facilitateur : rendre possible, impulser. Si les gens n’ont pas envie, ça ne marche pas.

L'écosystème, c'est quand on a créé ces liens, et je reviens à un mot-clef pour moi qui est interdisciplinarité, quand on a montré que l’on gagne à travailler, penser et créer ensemble — dans un labo de recherche scientifique il y a toujours des moments où les chercheurs se réunissent de manière transdisciplinaire, on comprend pas ce que tel chercheur va expliquer, mais on comprend suffisamment pour se dire tiens il y a une piste là qui va m’intéresser. C’est ça le modèle de l’écosystème : il a un effet démultiplicateur. Là où seul vous avez du mal à rayonner, à plusieurs vous pouvez. Mais ça ne veut pas seulement dire faire venir des gens pour regarder ce que l’on fait. C’est aussi envoyer nos talents ailleurs. Vous savez qu’avec l’Institut Français on a envoyé des artistes aux quatre coins du monde : c’est important. De l’autre côté, il faut aussi attirer des talents à Lyon. L’idée d’être the place to be est pour moi très importante. Le rayonnement, c’est une manière de porter l’identité de sa ville. Les villes se ressemblent de plus en plus : les quartiers d’affaire, si je vous met un bandeau et vous emmène à un endroit, vous ne saurez même pas dans quelle ville vous êtes. Saskia Sassen a beaucoup écrit sur ça : « une ville qui se grandit est une ville qui est fidèle à son identité ». Ce n’est pas juste de l’exportation d’un produit que l’on fait : c’est notre Histoire que l’on doit porter. C’est ça qui fait que les gens s’y intéressent. On ne fait pas un festival pour gagner des ronds, on le fait parce qu’on a quelque chose à dire, qui émerge de notre territoire. L’attractivité ne peut pas être pensée isolée ! Ces critiques pour dire que la Ville n’a pensé que son attractivité, mais c’est pas possible : vous ne pouvez pas créer de toute pièce si vous n’avez pas un terreau, des acteurs. C’est une manière de porter plus haut, plus loin, et d’attirer en retour. Et si ça a une retombée économique : bravo.

Dans votre programme du premier tour, vous annonciez vouloir créer un festival autour des cultures du numérique. Avez-vous identifié un écosystème ou un terreau à Lyon, classée ville numérique à l’UNESCO ?
GK :
J’avais deux idées. Créer un festival autour du numérique et une fête du savoir. Qui sont pour moi assez complémentaires. On a une capacité universitaire à Lyon, des recherches dans tous les domaines y compris celui du numérique, qui est colossale. Bizarrement on va plus écouter des intellectuels venus d’ailleurs que donner une tribune à ceux qui travaillent ici. Je suis toujours surpris de voir que des gens sont très bien reçus dans des universités européennes ou américaines, mais restent des illustres inconnus à Lyon.

Le numérique n’est pas une fin en soi : c’est un outil. Une manière de penser beaucoup plus transversale. Pour ce festival, on a beaucoup d’acteurs, de start-up, et se pose la question de les fédérer pour réussir à produire quelque chose. La notion d’un festival autour du numérique et des savoirs me paraît être un levier pour agréger et mettre en débat. Nous ferons très vite une concertation autour de ce thème — et je le dis entre parenthèse, on ne va pas faire de grands États Généraux comme le proposent certains de nos adversaires, autour de la culture auxquels je ne crois pas. C’est comme si je disais : je fais des États Généraux de toute l’industrie pharmaceutique. Ça fera rigoler chacune des entreprises, chacun vise à développer son histoire et c’est éminemment respectable. Cette concurrence, cette mise en compétition des uns avec les autres elle est saine. Il ne faut pas la détruire. Nous politiques, nous devons trouver ce qui fait le fond commun, ce qui va bénéficier avec l’argent public au maximum d'habitants. Personne ne doit être en dehors de ça : c’est quand la culture devient trop élitiste qu’elle se trompe. Nous avons ici la volonté de capillariser, d’aller jusqu’au plus loin — je suis en charge de la politique de la Ville à la Métropole, on a beaucoup travaillé ça, inutile de revenir sur la charte de coopération culturelle dont personne ne parle : je n’ai pas entendu les autres candidats l'évoquer. On l’a mise à l’échelle de la Métropole : 22 villes ont signé.

LG : Les acteurs culturels sont en danger, on ne peut pas se permettre d’attendre un an, de concerter tout le monde, pour se dire : qu’est-ce qu’on va faire ? Il faut agir tout de suite. D’où les 10M€. Surtout, on soutient complètement l’Appel des Indépendants. J’ai eu l’occasion de rencontrer un certain nombre de ces indépendants avant le premier tour et pendant le confinement. Donc, l’Appel des Indépendants, qui travaille à des propositions et à formuler un Livre Blanc, avec des ateliers cet été, une restitution à Lyon en septembre avec une dimension nationale et européenne — Lyon va devenir un carrefour à l’échelle européenne de focalisation culturelle : la Ville doit en être un des partenaires principaux. Et on s’inspirera complètement des propositions qui en sortiront. On en tirera les évolutions de notre politique à partir des recommandations qui nous seront faites par les acteurs culturels. Il n’y a rien de plus juste que des acteurs qui se prennent en main par eux-mêmes, qui définissent leurs besoins — et une collectivité qui irrigue, plutôt que de réinventer par elle-même de son côté une démarche qui va durer des mois alors qu’il y a urgence.

Thierry Frémaux dans Le Petit Bulletin il y a quinze jours disait que la Ville de Lyon ne soutenait pas assez le cinéma, pourtant né ici. Qu’il le regrettait et qu’il avait un projet de Cité Internationale du Cinéma. Je voulais vous demander si vous souteniez ce projet, mais David Kimelfeld s’est prononcé en sa faveur de la veille de notre entretien…
GK :
Je sais très bien pourquoi Thierry, dont je pense que je suis très proche, dit ceci. On a décidé au moment de sa création que le Festival Lumière serait porté par la Métropole. J’étais à ce déjeuner entre Thierry Frémaux et Gérard Collomb. Gérard a dit, ok on va le faire. Et Thierry lui a répondu que ce qu’il voulait surtout, c’était son musée, l’extension de l’Institut Lumière. Gérard lui a dit : commence par réussir le festival, et on verra. Effectivement, on a remis ça sur le tapis il y a quatre ans, j’ai suivi plusieurs réunions de travail avec l’architecte Renzo Piano, il a bien été dit que ce serait d’abord la Métropole qui porterait ce projet. Ce que veut donc dire Thierry, c’est qu’il pense que la puissance symbolique de la ville est bien plus importante que les appellations administratives. La Ville de Lyon en tant que telle doit porter le message. C’est ce que veut Thierry : la Métropole vue de Pékin ou Abu-Dhabi, personne ne sait ce que c’est. On connaît Lyon. Il veut un engagement plus clair dans la façon de s’impliquer de la Ville dans le Festival Lumière. Il n’y a aucune ambiguïté, vous savez que je suis extrêmement convaincu de l’importance de cette extension, d’un nouveau souffle que l’on doit donner à la place du cinéma dans notre ville, à son histoire : ça fait partie de son identité. C’est vrai, il attend que ce projet soit plus présent dans nos commentaires. Pas une feuille de papier à cigarette entre David Kimelfeld, Frémaux et moi sur ce projet : il faut le réaliser.

Quelle politique autour de la lecture et du livre : que peut-on faire de plus ? C’est encore un enjeu pour vous ?
GK :
Ah oui. Les bibliothèques, je rappelle que c’est le premier budget au sein de la culture. Quand on me cite les autres dont l’Opéra… Ça va ! On ne rigole pas avec ça ! La première part du budget : c’est la lecture publique. Le réseau de bibliothèques, en ratio de population, il est le premier en France. On a construit ces bibliothèques, on les a fait évoluer. Allez visiter la dernière que l’on a faite au Parc Zénith ! On va faire évoluer celle de la Part-Dieu avec des travaux qui vont commencer. L’État nous a soutenu sur ce plan.

J’en ai pris la mesure, si besoin était, en 2014 quand on a reçu le congrès mondial des bibliothécaires. 1000 bibliothécaires. L’année précédente, c’était à Singapour, je suis allé en visiter là-bas, j’ai vu ce que c’était ces nouvelles manières d’accueillir du monde, ce que l’on appelle les tiers-lieux. Ce n’est plus un endroit où l’on prête seulement des livres. C’est un vrai lieu de vie. Et à Montréal, il y a des bouquins en sept langues. Ce sont des lieux de formation, de participation. Avec entrée libre. Les bibliothèques nous imposent aujourd’hui des horaires étendus, je rappelle que c’est le projet de Macron. Je n’ai pas réussi à convaincre tout le monde de faire ça, alors qu’on était prêts avec Gilles Eboli à mener diverses expériences, car il faut le faire par palier. Mais c’est fondamental, l’extension des horaires d’ouverture de ce lieu où l’on trouve des réponses à toutes les questions.

LG : L’objectif numéro un c’est d’achever la rénovation de la bibliothèque de la Part-Dieu, avec un schéma directeur à 65M€, on a déjà engagé 20M€ sur ce mandat. On a fait le silo, il faut passer maintenant aux espaces publics. Les gens travaillent dans des conditions précaires, il faut qu’on enclenche la suite, avec un vrai projet d’architecture intérieure, dans l’esprit de ce que disait Georges sur la bibliothèque de Montréal. J’ai eu l’occasion de visiter celle de Helsinki, qui est un lieu de vie culturel à part entière et nous voulons transformer celle de la Part-Dieu ainsi : les collections restent importantes, mais où l’on peut proposer des multiples services en plein cœur d’un quartier en pleine mutation. On l’a vu pendant le confinement : ce qui manque le plus aux usagers des bibliothèques, certes c’est de pouvoir emprunter, mais c’est aussi de venir travailler, écouter de la musique, se retrouver.

Le second axe sur lequel on travaille, c’est de permettre des transversalités entre les acteurs du livre. Vous l’avez dit, on a beaucoup d’événements — Quais du Polar, les Assises Internationales du Roman, Lyon BD Festival —, les collaborations existent mais sans doute qu’elles pourraient être encore plus fortes. On a la Villa Gillet, avec une nouvelle direction : pourquoi on ne ferait pas de ce lieu un pôle destiné aux écritures, aux littératures ? On a encore des espaces disponibles à la Villa Gillet, terminons de les aménager — Quais du Polar cherche des locaux ! Essayons d’imaginer ce pôle. On a la capacité à créer cet écosystème et à mettre la bibliothèque beaucoup plus en lien avec ces événements. Dernier point : on a identifié un secteur sur lequel il manque peut-être un équipement, à voir sous quelle forme, c’est le 8e du côté États-Unis. Peut-être en mutualisant avec une école.

La Halle Tony-Garnier : quel projet voulez-vous mener autour de cette salle emblématique ?
GK :
On va être très clair, Sébastien. Pendant mon mandat de maire, Thierry Téodori le directeur posait déjà la question sur la suite à donner. Nous avons mis ça sur la table avec Gérard, pendant qu’il était à Beauvau. J’en ai discuté avec lui. On était entre garder la Halle à la Ville et la faire évoluer sur son modèle, ou alors voir avec une entreprise privée qui pourrait la remodeler. Il y a un certain nombre de travaux à faire, des investissements dans tous les cas — du son à améliorer. Il faut trouver avec la Métropole une solution : on ne peut pas quitter la Halle Tony-Garnier, c’est quand-même emblématique. Quand la guerre commence, il y a une expo internationale dedans, les Autrichiens et les Allemands, Herriot les fait partir lors de la déclaration de guerre. C’est là aussi l’histoire de Lyon. Nous avons en projet une nouvelle proposition juridique, pour gérer ce lieu.

LG : L’idée est de trouver une formule mixte qui permette d’investir, car on a chiffré entre 4 et 6M€ d’investissement sur les besoins en confort mais aussi de nouveaux services. Quand on voit ce que proposent aujourd’hui les grandes salles de concerts, la Halle est en-dessous. On a la concurrence directe qui va arriver de la salle de l’OL à Décines. Il nous faut une formule qui permette une réactivité et une capacité à concurrencer. Et travailler en bonne intelligence avec la Métropole mais aussi avec d’autres événements comme Nuits de Fourvière, qui mutualise déjà son bar avec la Halle. Il faut garder la propriété du lieu et son esprit, mais avec une formule juridique permettant une plus grande souplesse, comme la délégation partielle ou la société publique.

GK : Le monde a changé là-aussi. On doit garder cette salle pour accueillir des artistes qui ne viennent plus à Lyon. Mais on doit aussi le penser avec les autres lieux, le Transbordeur, etc. C’est essentiel. Ça demande pour le coup un vrai choix politique. Mais la Halle est un lieu mythique, et il ne faut pas détruire les lieux mythiques.

LG : On voit aussi que des salles appartenant à des groupes privés, avec la crise, sont aujourd’hui dans des situations critiques, comme certaines salles mythiques appartenant au groupe Lagardère, qui les met en vente. Si demain on a des gestionnaires privés qui n’arrivent pas à gérer les lieux et qui se retirent, ce serait catastrophique. La chance que l’on a, de part nos collectivités, c’est cette capacité à maintenir ce lieu et à affronter les difficultés.

Au buffet de la gare

La vie nocturne : quelle est votre vision ? Vous avez envisagé la création d’un poste de maire de la nuit ?
GK :
Oh vous savez, nous avions mis la création d’un poste de maire de la nuit dans notre programme de 2008… C’était sorti du Livre Blanc qu’on avait fait pour Lyon Devant, cette idée avait émergée, on en avait même nommé un dans le 3e arrondissement. Vous avez oublié, mais il y en a eu un. Je me méfie de ces fonctions : c’est compliqué. Ce qui était intéressant déjà en 2008, c’était sa transversalité. La vie nocturne, ce n’est pas que de la culture, c’est de l’économie, de la sécurité ou de l’insécurité qu’il faut gérer, mais c’est aussi le marqueur d’une ville. La question n’est pas de vouloir être Amsterdam ou Tokyo, c’est pas ça l’objectif. C’est qu’il y a aussi dans une société du plaisir à partager dans une vie nocturne, pourvu qu’elle ne vienne pas trop déborder sur ceux qui veulent dormir la nuit. On a une charte de la vie nocturne à Lyon, conduite par Jean-Yves Sécheresse. Elle pose aussi la question de la mobilité : tout le monde n’a pas une bagnole, ou ne vient pas en vélo la nuit. Se pose la question des horaires des transports en commun : avec le Sytral on a étendu des horaires à certains moments, et il faudra renforcer cela. Car l’insécurité ou les incivilités se passent souvent entre le moment où un lieu de vie nocturne ferme et la reprise du premier métro à l’aube. Il faut que l’on ait ça en tête. On pensait aussi faire des bons de retour à la maison pour les gens qui n’ont pas les moyens de rentrer chez eux. La vie nocturne, il faut en avoir une vision globale, elle est indispensable, et encore plus avec le changement de moyenne d’âge de notre ville… Quand j’étais étudiant, dans les années 70, si on voulait boire un coup la nuit il n’était pas rare de finir au buffet de la gare ! Il y a 150 000 étudiants à Lyon : il faut trouver des lieux pour la jeunesse, il faut l’organiser car le pire c’est quand elle s’organise de manière anarchique. Il faut la réguler, la maîtriser. Et le faire avec les acteurs.

Côté théâtre, on va changer de direction au Théâtre de la Croix-Rousse. Julien Poncet, directeur de la Comédie Odéon, porte de son côté un projet de festival venant compléter l’offre d’Avignon mais aussi l’idée d’un fond de soutien à la création abondé par les collectivités…
GK :
Lyon, ville de théâtre. Marcel Maréchal vient de nous quitter : il fait partie de ceux qui m’ont marqué beaucoup en d’autres temps. Je l’avais eu comme pion au collège… Ville de théâtre donc, avec la nécessité de recréer cette puissante histoire. Nos théâtres ont fonctionné avec leurs identités, les Célestins, le Théâtre de la Croix-Rousse, le Point du Jour retrouve lui une nouvelle histoire après Gwenael Morin qui a pour moi marqué son passage dans notre ville — les Sophocle à cinq heures du matin pendant Nuits de Fourvière, je peux vous le dire : je ne suis pas prêt d’oublier. Ça reste un moment extrêmement enthousiaste de découverte des textes d’une autre manière. Comment parler du théâtre à Lyon sans parler aussi du TNP à Villeurbanne ? On a essayé d’imaginer, et j’ai eu plusieurs rencontres avec Villeurbanne, comment on pourrait articuler le TNP et les Célestins par exemple, imaginer des passerelles, qu’ils se regardent plus dans les yeux que dos à dos. Joris Mathieu au TNG a des idées importantes aussi, autour de la place du théâtre dans nos sociétés. C’est quoi aujourd’hui le théâtre ? Tous ces artistes ont quelque chose à nous dire. À nous faire découvrir de ce monde post-crise. On attend des formes nouvelles. Le théâtre, oui, doit être une nouvelle ambition.

LG : On doit faire des travaux aussi, comme au TNG où l’on a un projet ambitieux avec Joris Mathieu. On a la chance d’avoir de très beaux équipements mais qui sont sous-utilisés. Arrivons à trouver des passerelles.

L'entrepreunariat privé, un acteur à part entière

La danse ?
GK :
C’est pas la danse pour la danse. C’est la manière dont Dominique Hervieu a abordé ça. Voyez, si on n’a pas des lieux de création, de résidence... On peut parler de l’influence qu’une ville peut avoir sur la création : l’attractivité ce n’est pas juste, venez-ici. C’est pourquoi je viens ? Je le redis : the place to be. Parce que là, j’aurais un outil pour ma résidence et les moyens de faire une création qui sera présentée ici et tournera ensuite dans le monde. Dominique par tout ce qu’elle est, tout ce qu’a été son engagement dans la danse, elle porte ça. On n’a pas fait la Maison de la Danse à 100M€ en 2014 — je me souviens d’un rendez-vous au ministère, avec le DRAC de l’époque et Dominique Hervieu, et on m’a regardé en me disant : « monsieur l’adjoint, est-ce que vous pensez vraiment qu’après la Philharmonie, qu’après le Musée des Confluences, on va encore lancer des projets à 100M€ ? ». Fin de l’aventure. C’est là qu’on avait proposé la Fabrique, on pouvait le faire à 25M€, et les Ateliers de la Danse sont un prolongement de ça. Mais il faut des hommes et des femmes pour ça. La danse est accessible à tout le monde, alors qu’aller écouter un texte au théâtre ne l’est pas toujours. Ce sont les corps qui parlent, c’est une émotion différente. Mais on n’a pas parlé des musées ? On a recombiné nos musées…

LG : Je voudrais dire un mot sur les pratiques amateur avant. Les Ateliers de la Danse contiennent un espace dédié. Dans notre projet, il y a une vraie volonté de mettre en avant ces pratiques, que ce soit en danse mais aussi en arts plastiques avec l’ENSBA, avec les acteurs de l’éducation populaire. On est au cœur de ce qui fait l’émergence d’un parcours artistique. Une culture individuelle. Et peut-être demain une continuité vers quelque chose de plus professionnel. Peut-être que ce qui nous a manqué, c’est qu’on a deux mondes qui se regardent, alors que les passerelles sont fondamentales. Et les Ateliers de la Danse sont une très belle réponse à ce problème. Les Subsistances demain seront aussi un lieu avec des pratiques amateur en parallèle, de la même façon.

Vous avez dit lors du débat du premier tour que le temps des musées monoculture était terminé.
GK :
Absolument. C’est fini. On ne va pas revenir sur le Musée des Tissus. Je vous garanti qu’à un moment ou à un autre, ce que l’on avait proposé reviendra — une triangulation de ce musée avec ces formidables collections, et s’il y en a un qui connaissait bien à l’époque ce qu’il y avait dedans, j’étais bien un de ceux-là. On ne fait pas un musée élitiste qui n’intéresse que quelques personnes. J’ai appris très vite au cours de ma vie que non, ce qui m’intéresse moi n’intéresse pas tout le monde.

Il y a quelques années plusieurs articles parus dans la grande presse, Le Monde, Le Figaro, disaient que la meilleure manière pour un maire de perdre une élection c’était de parler de culture. C’était encore vrai lors de la Municipale précédente. La culture a été bannie des débats de Présidentielle. Bannie des grands débats de notre politique. Ça m’a toujours sidéré. Je m’inscris radicalement en faux, par toute mon histoire, car la culture porte une identité. Toutes les formes d’expression culturelle doivent se retrouver dans une cité qui est nécessairement cosmopolite au bon sens du terme. Toute la difficulté, c’est comment mêler tout ça. Je me suis beaucoup investi dans L’Institut Français de Civilisation Musulmane. On a travaillé ces trois dernières années pour que ce lieu ne soit pas un lieu à part mais participe à la vie culturelle de la Ville, travaille avec les musées et les bibliothèques pour que des expositions puissent être décentrées là-bas. Voilà une conception de la culture engagée que l’on peut avoir dans une ville. Ce n’est pas parce que l’on ne va pas à l’Auditorium que l’on n’a pas envie de découvrir Mozart. Les Odyssées que Serge Dorny avait fait à l’Opéra l’ont montré.

Exigence, car c’est elle qui nous fait progresser, et proximité : la politique culturelle que je porterais a cette vision totale intégrée à l’ensemble du projet de cette municipalité. Parce qu’on a un héritage, et quand on en a un, on ne le dilapide pas. Notre ambition c’est de le faire fructifier. Ça demande des lignes de force, pas juste des aménagements rubrique par rubrique. Ça ne peut être que global.

LG : J’aimerais ajouter un mot sur l’entrepreunariat culturel : on a cette chance à Lyon d’avoir à la fois des institutions publiques, des acteurs associatifs et des acteurs privés, en mesure de monter des lieux ou des festivals. C’est la force de notre projet : créer un écosystème favorable où chacune de ces trois entités arrive à trouver sa place. Il y a cette volonté de laisser l’entrepreunariat privé être un acteur à part entière. Et je crois que nous sommes le seul projet à favoriser ce type d’écosystème le plus large possible où chacun a sa place.


Pour écouter le débat sur la culture organisé par Le Petit Bulletin et Rue89Lyon avant le premier tour :

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