• Choisissez votre ville
    • Lyon
    • Grenoble
    • Saint-Étienne
  • Actu
  • Ecrans
  • Arts
  • Scènes
  • Musiques
  • Connaître
  • Guide Urbain
Skip to content
  • Actus
    Cinéma

    L’Institut Lumière aux rayons X de la Chambre Régionale des Comptes

    Mercredi 24 février 2021 par Vincent Raymond
    1er arrondissement

    Lavoir Public : l'appel à projets est lancé

    Mercredi 24 février 2021 par Nadja Pobel
    Politique

    Roselyne Bachelot à Lyon cette semaine

    Lundi 22 février 2021 par Sébastien Broquet
    Mercato

    Aux Clochards Célestes, Martha Spinoux-Tardivat succède à Louise Vignaud

    Jeudi 18 février 2021 par Nadja Pobel
  • Ecrans
    • Trouvez une séance à LYON
    • Films à l'affiche
    • Salles de cinéma
    • Critiques cinéma
    En VOD

    "Le Voyage à Lyon" : Claudia, Elisabeth, Flora ou l’éternel retour

    Mercredi 17 février 2021 par Vincent Raymond
    Cinéma

    Festivals de cinéma : reports pour les Reflets et Les Intergalactiques

    Mardi 9 février 2021 par Vincent Raymond
    Street Art

    "Boire pour éteindre, fumer pour rallumer" : mission pour Mars

    Mardi 9 février 2021 par Vincent Raymond
  • Arts
    • Trouvez une expo à LYON
    • Expositions à l'affiche aujourd'hui
    • Prochains expositions
    • Votre Week-End
    Galerie d'Art

    La Taille de mon Âme : la forme et le fonds, à la bonne place

    Jeudi 14 janvier 2021 par Vincent Raymond
    Street Art

    De Lascaux à Lasco

    Mardi 10 novembre 2020 par Manon Ruffel
    Graphisme

    Vinyle, Vidi, Vici

    Mercredi 21 octobre 2020 par Stéphane Duchêne
  • Scènes
    • Trouvez un spectacle à LYON
    • Spectacles à l'affiche aujourd'hui
    • Prochains spectacles
    • Votre Week-End
    Théâtre

    Martha Spinoux-Tardivat, la pétillante nouvelle directrice des Clochards Célestes

    Jeudi 18 février 2021 par Nadja Pobel
    Théâtre

    Les Clochards Célestes annulent leur saison

    Mercredi 3 février 2021 par Nadja Pobel
    Théâtre

    Le désarroi des artistes dans des théâtres fermés

    Mercredi 27 janvier 2021 par Nadja Pobel
  • Musiques
    • Trouvez un concert à LYON
    • Concerts à l'affiche aujourd'hui
    • Prochains concerts
    • Votre Week-End
    French Pop

    Eliott Jane, esprit libre

    Vendredi 19 février 2021 par Stéphane Duchêne
    Reggae

    La nuit où U Roy entra dans l’Histoire

    Jeudi 18 février 2021 par Sébastien Broquet
    Lyon, capitale du rock

    Christophe Simplex : « de l'inédit, rien que de l'inédit »

    Vendredi 5 février 2021 par Stéphane Duchêne
  • Connaître
    • Animations à l'affiche aujourd'hui
    • Prochaines animations
    • Votre Week-End
    Bande Dessinée

    Nellie Bly, une folle aventure du récit en immersion

    Vendredi 19 février 2021 par Sébastien Broquet
    Fête du Livre de Bron

    Yann Nicol : « se contenter d'attendre le retour à la normale n'est pas raisonnable »

    Mercredi 17 février 2021 par Stéphane Duchêne
    Kids

    Eva Offredo : un Japon graphique pour petits et grands

    Mardi 16 février 2021 par Nadja Pobel
  • Guide Urbain
    Chocolatiers

    Y aura-t-il du bon chocolat à Noël ? (spoiler : oui)

    Vendredi 4 décembre 2020 par Vincent Raymond
    Photographie

    FeelPic ouvre sa première boutique éphémère à Lyon

    Mercredi 25 novembre 2020 par Vincent Raymond
    Restaurant

    Arvine : vins d’Est

    Jeudi 22 octobre 2020 par Adrien Simon
    Restaurant

    Les makis locaux de Lipopette

    Jeudi 22 octobre 2020 par Adrien Simon
  • Escapades
  • PLUS +
    • Kids
    • Restaurants
    • Guide Urbain
    • Dossiers
    • PB Festival
    • Brigade du Ballet
    • Patrimoine
    • Articles partenaires
    • Vidéos
    • Concours
  • RECHERCHE AGENDA
NEWSLETTER

Newsletter Lyon
Chaque semaine, en un coup d'oeil, tous les programmes. un outil pratique et complet pour constituer sa semaine de sorties à Lyon

PUBLICITÉ
LYON WHISKY FESTIVAL
FESTIVAL PEINTURE FRAÎCHE
LYON BIERE FESTIVAL
LE WEB DES SORTIES
  • Édition de LYON
  • RECHERCHE AGENDA

  • Actus
    Cinéma

    L’Institut Lumière aux rayons X de la Chambre Régionale des Comptes

    Mercredi 24 février 2021 par Vincent Raymond
    1er arrondissement

    Lavoir Public : l'appel à projets est lancé

    Mercredi 24 février 2021 par Nadja Pobel
    Politique

    Roselyne Bachelot à Lyon cette semaine

    Lundi 22 février 2021 par Sébastien Broquet
    Mercato

    Aux Clochards Célestes, Martha Spinoux-Tardivat succède à Louise Vignaud

    Jeudi 18 février 2021 par Nadja Pobel
  • Ecrans
    • Trouvez une séance à LYON
    • Films à l'affiche
    • Salles de cinéma
    • Critiques cinéma
    En VOD

    "Le Voyage à Lyon" : Claudia, Elisabeth, Flora ou l’éternel retour

    Mercredi 17 février 2021 par Vincent Raymond
    Cinéma

    Festivals de cinéma : reports pour les Reflets et Les Intergalactiques

    Mardi 9 février 2021 par Vincent Raymond
    Street Art

    "Boire pour éteindre, fumer pour rallumer" : mission pour Mars

    Mardi 9 février 2021 par Vincent Raymond
  • Arts
    • Trouvez une expo à LYON
    • Expositions à l'affiche aujourd'hui
    • Prochaines expositions
    • Votre Week-End
    Galerie d'Art

    La Taille de mon Âme : la forme et le fonds, à la bonne place

    Jeudi 14 janvier 2021 par Vincent Raymond
    Street Art

    De Lascaux à Lasco

    Mardi 10 novembre 2020 par Manon Ruffel
    Graphisme

    Vinyle, Vidi, Vici

    Mercredi 21 octobre 2020 par Stéphane Duchêne
  • Scènes
    • Trouvez un spectacle à LYON
    • Spectacles à l'affiche aujourd'hui
    • Prochains spectacles
    • Votre Week-End
    Théâtre

    Martha Spinoux-Tardivat, la pétillante nouvelle directrice des Clochards Célestes

    Jeudi 18 février 2021 par Nadja Pobel
    Théâtre

    Les Clochards Célestes annulent leur saison

    Mercredi 3 février 2021 par Nadja Pobel
    Théâtre

    Le désarroi des artistes dans des théâtres fermés

    Mercredi 27 janvier 2021 par Nadja Pobel
  • Musiques
    • Trouvez un concert à LYON
    • Concerts à l'affiche aujourd'hui
    • Prochains concerts
    • Votre Week-End
    French Pop

    Eliott Jane, esprit libre

    Vendredi 19 février 2021 par Stéphane Duchêne
    Reggae

    La nuit où U Roy entra dans l’Histoire

    Jeudi 18 février 2021 par Sébastien Broquet
    Lyon, capitale du rock

    Christophe Simplex : « de l'inédit, rien que de l'inédit »

    Vendredi 5 février 2021 par Stéphane Duchêne
  • Connaître
    • Animations à l'affiche aujourd'hui
    • Prochaines animations
    • Votre Week-End
    Bande Dessinée

    Nellie Bly, une folle aventure du récit en immersion

    Vendredi 19 février 2021 par Sébastien Broquet
    Fête du Livre de Bron

    Yann Nicol : « se contenter d'attendre le retour à la normale n'est pas raisonnable »

    Mercredi 17 février 2021 par Stéphane Duchêne
    Kids

    Eva Offredo : un Japon graphique pour petits et grands

    Mardi 16 février 2021 par Nadja Pobel
  • Guide Urbain
    Chocolatiers

    Y aura-t-il du bon chocolat à Noël ? (spoiler : oui)

    Vendredi 4 décembre 2020 par Vincent Raymond
    Photographie

    FeelPic ouvre sa première boutique éphémère à Lyon

    Mercredi 25 novembre 2020 par Vincent Raymond
    Restaurant

    Arvine : vins d’Est

    Jeudi 22 octobre 2020 par Adrien Simon
    Restaurant

    Les makis locaux de Lipopette

    Jeudi 22 octobre 2020 par Adrien Simon
  • Escapades
  • PLUS +
    • Kids
    • Guide Urbain
    • Dossiers
    • PB Festival
    • Brigade du Ballet
    • Patrimoine
    • Articles partenaires
    • Vidéos
    • Concours
MUSIQUES

Rainbow warriors

Hollande, Italie, Angleterre, Allemagne, Suisse, Belgique... Pour son quinzième anniversaire, le Riddim Collision se fait plus cosmopolite que jamais. C'est toutefois en Afrique du Sud que le festival des «musiques alternatives» créé par le label Jarring Effects a déniché ses invités les plus excitants : les rappeurs intercontinentaux de Cape Town Effects et le pionnier de la bass music Sibot. Benjamin Mialot

MUSIQUES

Rainbow warriors

Hollande, Italie, Angleterre, Allemagne, Suisse, Belgique... Pour son quinzième anniversaire, le Riddim Collision se fait plus cosmopolite que jamais. C'est toutefois en Afrique du Sud que le festival des «musiques alternatives» créé par le label Jarring Effects a déniché ses invités les plus excitants : les rappeurs intercontinentaux de Cape Town Effects et le pionnier de la bass music Sibot. Benjamin Mialot

Rainbow warriors

par Benjamin Mialot

Mercredi 30 octobre 2013
3523
LECTURES

par Benjamin Mialot

Mercredi 30 octobre 2013
3523
LECTURES

Cette semaine, la Maison de la Danse accueille en résidence la compagnie Via Katlehong, fondée dans l'un des townships les plus insalubres de Johannesburg, la capitale économique de l'Afrique du Sud. Après elle, ce sera au tour de la chorégraphe Dada Masilo, elle aussi issue de l'une de ces zones résidentielles dans lesquelles, sous l'Apartheid, étaient parquées les populations à la peau un peu plus chargée en mélanine que celle des colons européens, d'investir le lieu pour une relecture black et gay du Lac des cygnes. Le label indépendant Jarring Effects, lui, profitera ce week-end du quinzième anniversaire de son festival, le Riddim Collision, pour présenter la concrétisation de Cape Town Effects, projet mené en étroite collaboration avec son homologue du Cap, Pioneer Unit. Coïncidence ? Aucunement. 

De Paris, où la Gaieté Lyrique déroule depuis la rentrée un panorama complet de la scène artistique contemporaine de Johannesburg, à Lans-en-Vercors, où le Hadra Trance Festival a fait l'été dernier de l'Afrique du Sud son invitée d'honneur, ils sont de plus en plus nombreux à porter leur regard le long des côtes australes du Continent noir. A raison : le pays traverse une intense phase de réinvention des formes, particulièrement sur le plan des musiques urbaines, donnant aux protest songs métissées de Johnny Clegg des airs d'hymnes pour villages de vacances – avis aux nostalgiques des pantalons imprimés, il se produit au Radiant-Bellevue samedi 9 novembre. Et ce depuis le début des années 2000

Colore le monde 


Depuis, en somme, que le pays a pu être en mesure de qualifier ses nouveaux-nés de «born free» (nés libres), comme l'explique Damian Stephens, co-manager avec la VJ Anne-Sophie Leens de Pioneer Unit : «Le climat d'oppression raciale dans lequel le pays baignait sous le régime de l'Apartheid a longtemps restreint l'accès à l'éducation, aux infrastructures culturelles, aux voyages... Aujourd'hui, en dépit du fait que cet héritage est encore très présent, les gens commencent à raconter leur histoire à leur manière, à utiliser leur créativité pour donner du sens à cette terrible période de l'histoire sud-africaine». Le kwaito, un dérivé de la house né dans les ghettos au début des années 90 et incorporant des éléments percussifs et argotiques typiquement sud-africains, est l'une de ces manières. Mais il est loin d'être la seule.

Car non contents de s'être approprié la combativité de Nelson Mandela, les rappeurs et producteurs qui placent aujourd'hui Johannesburg et sa rivale du Cap au cœur de la sono mondiale ont su faire leurs ses qualités de réconciliateur, résumées en son temps par Desmond Tutu via l'expression «Nation arc-en-ciel». Damian : «Il y a tellement de cultures différentes en Afrique du Sud qu'il est très difficile d'établir des généralités sur ce qui distingue notre musique. Mais je crois que c'est justement cette richesse, notamment linguistique : il existe onze langues officielles en Afrique du Sud, le xhosa, le sesotho, l'afrikaans, l'anglais... L'influence des instruments indigènes et des rythmes et mélodies traditionnelles contribue aussi au façonnement d'un son unique».

Un passage en revue des noms les plus exportables suffit à en prendre acte : rien de commun entre le hip hop joyeusement altermondialiste de SKIP&DIE et celui, trash et fêlé, de Die Antwoord, entre les scansions idéalistes de Tumi & the Volume et les invectives rageuses de Ben Sharpa, entre les macabreries funky de Spoek Mathambo (cf sa reprise du Control de Joy Division) et les transes bon marché de Shangaan Electro, entre le dubstep virtuose de Sibot (voir encadré) et la house sensuelle du manchot Black Coffee, si ce n'est cette capacité phénoménale à connecter – littéralement, la fin de la ségrégation s'étant accompagnée d'un désenclavement technologique – les dernières tendances du moment à leurs acquis babéliens. Mais gare à l'angélisme. 

Les blancs ne savent pas militer 


Sur place, le tableau n'est en effet pas aussi idyllique que voudrait nous le faire croire l'Institut Français, qui a décrété cette année une saison culturelle de l'Afrique du Sud. «Le niveau de pauvreté en Afrique du Sud est tel qu'il reste plus compliqué ici qu'ailleurs de se faire un nom. Ironiquement, il semble plus facile d'attirer l'attention hors de nos frontières qu'à domicile. Nous souffrons de cette croyance infondée qui veut que tout ce qui est "international" est forcément meilleur que ce qui vient de chez soi», déplore ainsi Damian, tout en s'inquiétant de la dépolitisation qui gagne son milieu, un facteur de nivellement par le bas qui s'avère autant un revers de l'accession de l'Afrique du Sud à la société de consommation qu'un atavisme : «L'électro et le hip hop sont majoritairement le fait de petits blancs privilégiés qui, même s'ils n'appartiennent pas à des familles aisées, ont grandi avec tous les bienfaits qu'un état raciste peut prodiguer : une bonne éducation, la liberté d'expression, la sécurité et, plus important encore, la croyance qu'ils peuvent accomplir tout ce qu'ils veulent».

Avant de poursuivre sur un manifeste : «La musique que nous produisons est politique, au sens où les gens avec lesquels nous travaillons ressentent au quotidien l'héritage négatif de l'Apartheid. Elle promeut la justice sociale, l'éveil politique, l'éducation et d'une manière générale l'élévation. Elle a toujours été en prise avec la situation du pays, du fait de nos limites structurelles». Ce "nous" désigne bien sûr Pioneer Unit. Mais il peut tout aussi bien désigner le travail que Damian mène, en tant que beatmaker et sous le pseudonyme de Dplanet, au sein de Cape Town Effects. 

Effet boeuf



Derrière ce nom-valise dont Jarring Effects a le secret, se cache un groupe d'électro-hip hop réunissant quatre MCs (Ben Sharpa, El Niño, Konfab et Jaak), trois producteurs (Dplanet donc, mais aussi Big Space et le beatmaker lyonnais Led Piperz, par ailleurs vidéaste d'High Tone), une chanteuse/violoniste (Tebz) et une VJ (la Anne-Sophie Leens précédemment mentionnée, dite spo0ky et originaire de Belgique). Monté de toute pièce au début de l'année 2013 avec la complicité de Pioneer Unit, Cape Town Effects marque l'aboutissement pour la structure lyonnaise d'une décennie de défrichage subsaharien, cinq ans après l'édition en partenariat avec African Dope, autre label alternatif du Cap, de Cape Town Beats, un coffret tout entier dédié à l'inventivité et à l'engagement sud-africains et, plus spécifiquement, aux prouesses mutantes de Sibot.

Un triple aboutissement même : discographique (Cape Town Effects donnant à entendre sur son album éponyme une musique typiquement post-Apartheid, i.e. autant futuriste et impactante dans sa forme qu'universelle et bon esprit dans son fond) ; cinématographique (grâce à Mother City Blues, documentaire d'Arno Biscthy saisissant l'énergie et l'instabilité qui tiraillent la société sud-africaine d'aujourd'hui via les portraits croisés de Konfab, Jaak et El Niño) ; et bien sûr scénique. Sur ce dernier point, si l'on en croit les dires de Damian, sa prestation promet d'être l'un des highlights du Riddim Collision 2013, pourtant pas avare en bêtes de scène (voir repères) : «Avec ce live, nous avons voulu faire en sorte que le public ressente vraiment la puissance et l'esprit de ces artistes. Jusqu'à présent, les retours sont fantastiques. Assez en tout cas pour que nous souhaitions aller encore plus. Je crois qu'il existe encore des tas de façons de faire entendre l'exceptionnelle créativité de l'Afrique du sud sur le marché européen». «Befok», comme on dit en afrikaaner. Cool quoi.


  
Cape Town Effects [+ Moodie Black + Oddateee]
, Au Marché Gare, vendredi 8 novembre

 

Cette semaine, la Maison de la Danse accueille en résidence la compagnie Via Katlehong, fondée dans l'un des townships les plus insalubres de Johannesburg, la capitale économique de l'Afrique du Sud. Après elle, ce sera au tour de la chorégraphe Dada Masilo, elle aussi issue de l'une de ces zones résidentielles dans lesquelles, sous l'Apartheid, étaient parquées les populations à la peau un peu plus chargée en mélanine que celle des colons européens, d'investir le lieu pour une relecture black et gay du Lac des cygnes. Le label indépendant Jarring Effects, lui, profitera ce week-end du quinzième anniversaire de son festival, le Riddim Collision, pour présenter la concrétisation de Cape Town Effects, projet mené en étroite collaboration avec son homologue du Cap, Pioneer Unit. Coïncidence ? Aucunement. 

De Paris, où la Gaieté Lyrique déroule depuis la rentrée un panorama complet de la scène artistique contemporaine de Johannesburg, à Lans-en-Vercors, où le Hadra Trance Festival a fait l'été dernier de l'Afrique du Sud son invitée d'honneur, ils sont de plus en plus nombreux à porter leur regard le long des côtes australes du Continent noir. A raison : le pays traverse une intense phase de réinvention des formes, particulièrement sur le plan des musiques urbaines, donnant aux protest songs métissées de Johnny Clegg des airs d'hymnes pour villages de vacances – avis aux nostalgiques des pantalons imprimés, il se produit au Radiant-Bellevue samedi 9 novembre. Et ce depuis le début des années 2000

Colore le monde 


Depuis, en somme, que le pays a pu être en mesure de qualifier ses nouveaux-nés de «born free» (nés libres), comme l'explique Damian Stephens, co-manager avec la VJ Anne-Sophie Leens de Pioneer Unit : «Le climat d'oppression raciale dans lequel le pays baignait sous le régime de l'Apartheid a longtemps restreint l'accès à l'éducation, aux infrastructures culturelles, aux voyages... Aujourd'hui, en dépit du fait que cet héritage est encore très présent, les gens commencent à raconter leur histoire à leur manière, à utiliser leur créativité pour donner du sens à cette terrible période de l'histoire sud-africaine». Le kwaito, un dérivé de la house né dans les ghettos au début des années 90 et incorporant des éléments percussifs et argotiques typiquement sud-africains, est l'une de ces manières. Mais il est loin d'être la seule.

Car non contents de s'être approprié la combativité de Nelson Mandela, les rappeurs et producteurs qui placent aujourd'hui Johannesburg et sa rivale du Cap au cœur de la sono mondiale ont su faire leurs ses qualités de réconciliateur, résumées en son temps par Desmond Tutu via l'expression «Nation arc-en-ciel». Damian : «Il y a tellement de cultures différentes en Afrique du Sud qu'il est très difficile d'établir des généralités sur ce qui distingue notre musique. Mais je crois que c'est justement cette richesse, notamment linguistique : il existe onze langues officielles en Afrique du Sud, le xhosa, le sesotho, l'afrikaans, l'anglais... L'influence des instruments indigènes et des rythmes et mélodies traditionnelles contribue aussi au façonnement d'un son unique».

Un passage en revue des noms les plus exportables suffit à en prendre acte : rien de commun entre le hip hop joyeusement altermondialiste de SKIP&DIE et celui, trash et fêlé, de Die Antwoord, entre les scansions idéalistes de Tumi & the Volume et les invectives rageuses de Ben Sharpa, entre les macabreries funky de Spoek Mathambo (cf sa reprise du Control de Joy Division) et les transes bon marché de Shangaan Electro, entre le dubstep virtuose de Sibot (voir encadré) et la house sensuelle du manchot Black Coffee, si ce n'est cette capacité phénoménale à connecter – littéralement, la fin de la ségrégation s'étant accompagnée d'un désenclavement technologique – les dernières tendances du moment à leurs acquis babéliens. Mais gare à l'angélisme. 

Les blancs ne savent pas militer 


Sur place, le tableau n'est en effet pas aussi idyllique que voudrait nous le faire croire l'Institut Français, qui a décrété cette année une saison culturelle de l'Afrique du Sud. «Le niveau de pauvreté en Afrique du Sud est tel qu'il reste plus compliqué ici qu'ailleurs de se faire un nom. Ironiquement, il semble plus facile d'attirer l'attention hors de nos frontières qu'à domicile. Nous souffrons de cette croyance infondée qui veut que tout ce qui est "international" est forcément meilleur que ce qui vient de chez soi», déplore ainsi Damian, tout en s'inquiétant de la dépolitisation qui gagne son milieu, un facteur de nivellement par le bas qui s'avère autant un revers de l'accession de l'Afrique du Sud à la société de consommation qu'un atavisme : «L'électro et le hip hop sont majoritairement le fait de petits blancs privilégiés qui, même s'ils n'appartiennent pas à des familles aisées, ont grandi avec tous les bienfaits qu'un état raciste peut prodiguer : une bonne éducation, la liberté d'expression, la sécurité et, plus important encore, la croyance qu'ils peuvent accomplir tout ce qu'ils veulent».

Avant de poursuivre sur un manifeste : «La musique que nous produisons est politique, au sens où les gens avec lesquels nous travaillons ressentent au quotidien l'héritage négatif de l'Apartheid. Elle promeut la justice sociale, l'éveil politique, l'éducation et d'une manière générale l'élévation. Elle a toujours été en prise avec la situation du pays, du fait de nos limites structurelles». Ce "nous" désigne bien sûr Pioneer Unit. Mais il peut tout aussi bien désigner le travail que Damian mène, en tant que beatmaker et sous le pseudonyme de Dplanet, au sein de Cape Town Effects. 

Effet boeuf



Derrière ce nom-valise dont Jarring Effects a le secret, se cache un groupe d'électro-hip hop réunissant quatre MCs (Ben Sharpa, El Niño, Konfab et Jaak), trois producteurs (Dplanet donc, mais aussi Big Space et le beatmaker lyonnais Led Piperz, par ailleurs vidéaste d'High Tone), une chanteuse/violoniste (Tebz) et une VJ (la Anne-Sophie Leens précédemment mentionnée, dite spo0ky et originaire de Belgique). Monté de toute pièce au début de l'année 2013 avec la complicité de Pioneer Unit, Cape Town Effects marque l'aboutissement pour la structure lyonnaise d'une décennie de défrichage subsaharien, cinq ans après l'édition en partenariat avec African Dope, autre label alternatif du Cap, de Cape Town Beats, un coffret tout entier dédié à l'inventivité et à l'engagement sud-africains et, plus spécifiquement, aux prouesses mutantes de Sibot.

Un triple aboutissement même : discographique (Cape Town Effects donnant à entendre sur son album éponyme une musique typiquement post-Apartheid, i.e. autant futuriste et impactante dans sa forme qu'universelle et bon esprit dans son fond) ; cinématographique (grâce à Mother City Blues, documentaire d'Arno Biscthy saisissant l'énergie et l'instabilité qui tiraillent la société sud-africaine d'aujourd'hui via les portraits croisés de Konfab, Jaak et El Niño) ; et bien sûr scénique. Sur ce dernier point, si l'on en croit les dires de Damian, sa prestation promet d'être l'un des highlights du Riddim Collision 2013, pourtant pas avare en bêtes de scène (voir repères) : «Avec ce live, nous avons voulu faire en sorte que le public ressente vraiment la puissance et l'esprit de ces artistes. Jusqu'à présent, les retours sont fantastiques. Assez en tout cas pour que nous souhaitions aller encore plus. Je crois qu'il existe encore des tas de façons de faire entendre l'exceptionnelle créativité de l'Afrique du sud sur le marché européen». «Befok», comme on dit en afrikaaner. Cool quoi.


  
Cape Town Effects [+ Moodie Black + Oddateee]
, Au Marché Gare, vendredi 8 novembre

 


Moodie Black + Oddateee + Cape Town Effects

Hip hop électro Marché Gare 34 rue Casimir Périer Lyon 2e

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

voir les salles et horaires


Partager Twitter

pour aller plus loin

Christophe Moulin : « Le brassage, c'est aussi mixer food, bières et musiques »

Christophe Moulin : « Le brassage, c'est aussi mixer food, bières et musiques »

Ninkasi par Sébastien Broquet le Mardi 19 septembre 2017 | Pour ses vingt ans, le Ninkasi s'est offert un lifting : rendez-vous le 16 octobre pour un lieu multiple repensé autour d'une programmation toujours (...)

Christophe Moulin : « Le brassage, c'est aussi mixer food, bières et musiques »

Ninkasi par Sébastien Broquet le Mardi 19 septembre 2017 | Pour ses vingt ans, le Ninkasi s'est offert un lifting : rendez-vous le 16 octobre pour un lieu multiple repensé autour d'une programmation toujours (...)

Insomniaque : trois plans pour vos nuits blanches

Insomniaque : trois plans pour vos nuits blanches

Clubbing par Sébastien Broquet le Mardi 14 juin 2016 | Trois plans pour vos nuits blanches. (...)

Insomniaque : trois plans pour vos nuits blanches

Clubbing par Sébastien Broquet le Mardi 14 juin 2016 | Trois plans pour vos nuits blanches. (...)

Brain Damage meets Willi Williams

Brain Damage meets Willi Williams

Walk the Walk #4 par Sébastien Broquet le Vendredi 3 juin 2016 | Quatrième épisode de notre virée en Jamaïque sur les traces de Brain Damage, qui se confronte à une nouvelle légende : l'immense Willi Williams. (...)

Brain Damage meets Willi Williams

Walk the Walk #4 par Sébastien Broquet le Vendredi 3 juin 2016 | Quatrième épisode de notre virée en Jamaïque sur les traces de Brain Damage, qui se confronte à une nouvelle légende : l'immense Willi Williams. (...)

Au Transbo, Jarring Effects fête ses 20 ans

Au Transbo, Jarring Effects fête ses 20 ans

MUSIQUES par Benjamin Mialot le Mardi 8 décembre 2015 | C'est une bourde lexicale qui n'a l'air de rien, mais qui en dit long sur le désintérêt de nos élites territoriales pour la culture modérément (...)

Au Transbo, Jarring Effects fête ses 20 ans

MUSIQUES par Benjamin Mialot le Mardi 8 décembre 2015 | C'est une bourde lexicale qui n'a l'air de rien, mais qui en dit long sur le désintérêt de nos élites territoriales pour la culture modérément (...)

Sibot says...

Sibot says...

MUSIQUES par Benjamin Mialot le Mercredi 30 octobre 2013 | «T'as pas une gueule de porte-bonheur». Si l'on se retrouvait nez à nez avec Simon Ringrose dans une jungle tropicale, c'est sans doute ce qu'on lui (...)

Sibot says...

MUSIQUES par Benjamin Mialot le Mercredi 30 octobre 2013 | «T'as pas une gueule de porte-bonheur». Si l'on se retrouvait nez à nez avec Simon Ringrose dans une jungle tropicale, c'est sans doute ce qu'on lui (...)

Insomniaque - Semaine du 30 octobre au 5 novembre

Insomniaque - Semaine du 30 octobre au 5 novembre

MUSIQUES par Benjamin Mialot le Mercredi 23 octobre 2013 | Les 3 RDV nocturnes à ne pas manquer cette semaine : le "barathon" du Riddim Collision, Alto Clark au Kraspek Myzik et JD Twitch au Club (...)

Insomniaque - Semaine du 30 octobre au 5 novembre

MUSIQUES par Benjamin Mialot le Mercredi 23 octobre 2013 | Les 3 RDV nocturnes à ne pas manquer cette semaine : le "barathon" du Riddim Collision, Alto Clark au Kraspek Myzik et JD Twitch au Club (...)

Quand la ville gronde

Quand la ville gronde

MUSIQUES par Benjamin Mialot le Vendredi 1 mars 2013 | Ne jamais employer l'expression "envoyer du gros". C'est l'une des règles élémentaires du journalisme musical. Comme toutes les règles, elle a son exception (...)

Quand la ville gronde

MUSIQUES par Benjamin Mialot le Vendredi 1 mars 2013 | Ne jamais employer l'expression "envoyer du gros". C'est l'une des règles élémentaires du journalisme musical. Comme toutes les règles, elle a son exception (...)

Année Erotic ?

Année Erotic ?

MUSIQUES par Stéphane Duchêne le Vendredi 19 octobre 2012 | On ne vous fera pas l'affront de vous traduire le nom d'Erotic Market, même notre bilingue d'ancien Président de la République aura compris. De toute manière, (...)

Année Erotic ?

MUSIQUES par Stéphane Duchêne le Vendredi 19 octobre 2012 | On ne vous fera pas l'affront de vous traduire le nom d'Erotic Market, même notre bilingue d'ancien Président de la République aura compris. De toute manière, (...)

Quel Damage ?!

Quel Damage ?!

MUSIQUES par Stéphane Duchêne le Jeudi 19 avril 2012 | High Damage, comme son titre l'indique, c'est la rencontre, sous l'égide Jarring Effects, le choc, entre High Tone et Brain Damage. Ne pas s'attendre (...)

Quel Damage ?!

MUSIQUES par Stéphane Duchêne le Jeudi 19 avril 2012 | High Damage, comme son titre l'indique, c'est la rencontre, sous l'égide Jarring Effects, le choc, entre High Tone et Brain Damage. Ne pas s'attendre (...)

100 dessus-dessous

100 dessus-dessous

MUSIQUES par Dorotée Aznar le Vendredi 9 septembre 2011 | Musique / De l’eau a coulé sous les ponts du Rhône depuis Fantasques Hits, la première compilation très «dub des pentes» de Jarring Effects sortie en 1998. (...)

100 dessus-dessous

MUSIQUES par Dorotée Aznar le Vendredi 9 septembre 2011 | Musique / De l’eau a coulé sous les ponts du Rhône depuis Fantasques Hits, la première compilation très «dub des pentes» de Jarring Effects sortie en 1998. (...)

  • Tags
  •   Riddim+Collision+2013
  •   Sibot
  •   Cape+Town+Effects
  •   Jarring+Effects
  •   Pioneer+Unit
Article précédent

Inside Llewyn Davis

Article précédent

Inside Llewyn Davis

Article suivant

Insomniaque - Semaine du 6 au 12 novembre

Article suivant

Insomniaque - Semaine du 6 au 12 novembre

 

Musique

trouvez un concert près de chez vous

je lance ma recherche !

BONS PLANS & CONCOURS

Gagnez des places de cinéma, de concerts, et des invitations aux spectacles

Tentez votre chance

Recherchez un article

Search for:

LE FILM DE LA SEMAINE

Sous les étoiles de Paris

De Claus Drexel (Fr, 1h30) avec Catherine Frot, Mahamadou Yaffa, Jean-Henri Compère

Depuis de nombreuses années, Christine vit sous un pont, isolée de toute famille et amis. Par une nuit comme il n’en existe que dans les contes, un jeune garçon de 8 ans fait irruption devant son abri. Suli ne parle pas français, il est perdu, séparé de sa mère… Ensemble, ils partent à sa recherche. A travers les rues de Paris, Christine et Suli vont apprendre à se connaître et à s’apprivoiser. Et Christine à retrouver une humanité qu’elle croyait disparue.

Voir les salles et horaires du film

Petit Bulletin


Edité à 45 000 exemplaires à Lyon le Petit Bulletin est distribué gratuitement et en libre service tous les mercredis dans plus de 1 000 points.
Le Petit Bulletin est édité par le Groupe Unagi.



Lisez le n°994 en PDF
VOIR NOS ARCHIVES

Liens Utiles

  • Qui sommes nous ?
    Envoyez un programme
    Archives du journal
    Diffusion
    Recrutement
    Coordonnées
    Publicité
    Articles partenaires

Partenaires

  • Groupe Unagi
    Spot
    Hétéroclite
    Cours et Stages à lyon
    Diffusion Active
    Agence Tintamarre
    IF
    Rue89Lyon
    Lyon City Crunch
    PB LIVE
    PB FESTIVAL

Contact

  • Le Petit Bulletin 16 , rue du Garet
    BP1130 - 69203 Lyon cedex 01
    Tel : 04 72 00 10 20
    Fax : 04 72 00 08 60
    Tous les contacts sur cette page
Copyright Le Petit Bulletin 2021 | Tous droits réservés.

Articles : Dossiers | Concours | Entretiens et portraits | News | Critiques cinéma | Vidéos

Archives : Clipothèque | DVD Cinéma | CD Musique | Livres | Bande Dessinée | Jeux Vidéo | Archives Blogs | Archives Agenda | Sorties de la semaine |

Agenda concerts et soirées : à l'affiche aujourd'hui | prochains concerts et soirées | votre Week End | Festivals | Salles de concerts, clubs et discothèques