Alain Garlan, l'initiateur
Portrait le Mardi 14 mars 2017 | par Sébastien Broquet
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Chaque semaine, en un coup d'oeil, tous les programmes. un outil pratique et complet pour constituer sa semaine de sorties à Lyon
C'est une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître et à vrai dire les moins de 60 ans non plus. Il fallait sans doute avoir 20 ans en 1978 pour avoir vécu la chose autrement que par la légende. À savoir l'ébullition musicale qui secoua Lyon dans les années 70 et 80, avant et pendant l'ère Frigo. Ainsi lorsque Libération titre : "Lyon Capitale du rock en 1978", le quotidien ne croit pas si bien dire.
Depuis quelques années, s'y ébat rageusement une poignée de groupes qui connaîtront leur heure de gloire une nuit de juillet 78, lors d'un concert baptisé New Wave French Connection à Fourvière qui verra se produire, outre Téléphone, Bijou ou Au bonheur des Dames, les Lyonnais de Starshooter (menés par Kent), Electric Callas, Ganafoul et Marie et les Garçons. Ces derniers viennent d'enregistrer à New York avec John Cale et se sont produits en première partie des Talking Heads et de Patti Smith. Opérant alors un léger virage disco, Marie et ses boys reçoivent ce soir là non pas une pluie de coussins mais de canettes. C'est le point culminant de cette scène en même temps que le début de sa fin, car c'est aussi la fin du punk.
Portrait le Mardi 14 mars 2017 | par Sébastien Broquet
Mais à Lyon, ce n'est pas fini pour la musique. Pour ne pas dire que tout commence. Un symbole, comme un lien : plus tard dans l'année, Marie répète dans la cave de Frigo avec Electric Callas, qu'elle rejoindra ensuite. Frigo qui sera à l'origine de Radio Bellevue, radio libre et défricheuse dont les playlists classées par années (en écoute à l'exposition) marquent bien l'éclectisme, suivant l'émergence du rap tout en se passionnant pour tout ce qui ne passe pas à la radio (funk, new-wave, pop anglaise, reggae).
C'est Frigo encore qui organise, en 1982, les Nuits bleues, dont des extraits de la deuxième édition sont visibles à l'exposition, avec le label Mosquito fondé à Lyon par Bernard Meyet et Serge Bessart (label de Carte de Séjour et de Lapassenkof, le groupe de Robert Lapassade, qui ont pris la relève avec Gestalt ou l'Enfance éternelle), des concerts privés avec Kas Product et Michael Nyman (!). Pendant toute la décennie, le Palais d'hiver, la Bourse du Travail, voient passer des monuments tels qu'Iggy Pop, les Clash, les Talking Heads, REM à la salle Molière, les Cure à l'ENTPE.
La décennie voit aussi s'inaugurer l'Espace Tony Garnier (par Stevie Wonder et AC/DC) en 1984, le Transbordeur (par New Order), le Caméléon et le Glob (1988). Autant d'événements et de salles dont la simple évocation provoque chez les anciens des trémolos dans la voix.
C'est une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître et à vrai dire les moins de 60 ans non plus. Il fallait sans doute avoir 20 ans en 1978 pour avoir vécu la chose autrement que par la légende. À savoir l'ébullition musicale qui secoua Lyon dans les années 70 et 80, avant et pendant l'ère Frigo. Ainsi lorsque Libération titre : "Lyon Capitale du rock en 1978", le quotidien ne croit pas si bien dire.
Depuis quelques années, s'y ébat rageusement une poignée de groupes qui connaîtront leur heure de gloire une nuit de juillet 78, lors d'un concert baptisé New Wave French Connection à Fourvière qui verra se produire, outre Téléphone, Bijou ou Au bonheur des Dames, les Lyonnais de Starshooter (menés par Kent), Electric Callas, Ganafoul et Marie et les Garçons. Ces derniers viennent d'enregistrer à New York avec John Cale et se sont produits en première partie des Talking Heads et de Patti Smith. Opérant alors un léger virage disco, Marie et ses boys reçoivent ce soir là non pas une pluie de coussins mais de canettes. C'est le point culminant de cette scène en même temps que le début de sa fin, car c'est aussi la fin du punk.
Portrait le Mardi 14 mars 2017 | par Sébastien Broquet
Mais à Lyon, ce n'est pas fini pour la musique. Pour ne pas dire que tout commence. Un symbole, comme un lien : plus tard dans l'année, Marie répète dans la cave de Frigo avec Electric Callas, qu'elle rejoindra ensuite. Frigo qui sera à l'origine de Radio Bellevue, radio libre et défricheuse dont les playlists classées par années (en écoute à l'exposition) marquent bien l'éclectisme, suivant l'émergence du rap tout en se passionnant pour tout ce qui ne passe pas à la radio (funk, new-wave, pop anglaise, reggae).
C'est Frigo encore qui organise, en 1982, les Nuits bleues, dont des extraits de la deuxième édition sont visibles à l'exposition, avec le label Mosquito fondé à Lyon par Bernard Meyet et Serge Bessart (label de Carte de Séjour et de Lapassenkof, le groupe de Robert Lapassade, qui ont pris la relève avec Gestalt ou l'Enfance éternelle), des concerts privés avec Kas Product et Michael Nyman (!). Pendant toute la décennie, le Palais d'hiver, la Bourse du Travail, voient passer des monuments tels qu'Iggy Pop, les Clash, les Talking Heads, REM à la salle Molière, les Cure à l'ENTPE.
La décennie voit aussi s'inaugurer l'Espace Tony Garnier (par Stevie Wonder et AC/DC) en 1984, le Transbordeur (par New Order), le Caméléon et le Glob (1988). Autant d'événements et de salles dont la simple évocation provoque chez les anciens des trémolos dans la voix.
Crédit Photo : © DR
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