Liu Xiaodong montre une série de travaux inspirés des maîtres de l'abstraction américaine, en particulier Mark Rothko, Elsworth Kelly ou Raymond Parker. Au prétexte de leur rendre hommage, il les prend au piège de leur contribution majeure à l'histoire de l'art.
Notre avis : Les peintures de Liu Xiaodong cherchent le point d'équilibre entre géométrie et narration, émotion et hommage. Dans leur simplicité supposée, ces surfaces cèlent des énigmes discrètes exonérant l'oeil de son autorité. L'imposant autoportrait en noir qui ouvre l'exposition annonce l'incursion dans un espace où le livre, en tant qu'objet et symbole, définit les coordonnées de la découverte. Avec ses 26 huiles sur toiles, le mur du fond est un hommage à la fois poignant et méthodique à Mark Rothko. S'approchant des oeuvres, la partition brumeuse des pans inspirée par l'artiste américain se cristallise et révèle les plats et les tranches de livres : l'abstrait peut enfin se dissiper, restituant le regard à sa stupéfaction.