de Laurent Tuel (Fr, 1h30) avec Fabrice Luchini, Johnny Hallyday...
Souvenez-vous. Il y a de ça quelques années, Fidélité Productions avait eu une fausse bonne idée aux incidences désastreuses : "produire" (vu l'anarchie éditoriale du projet, on se demande si le terme est exact) une salve de films de genre par des amateurs français, sous l'appellation Bee Movies. Au mieux, on avait eu le correct Maléfique, au pire l'involontairement hilarant Bloody Mallory. Et entre les deux, nous trouvions donc le premier long métrage de Laurent Tuel, le très anodin Jeu d'Enfants, film impersonnel au possible et à la direction d'acteurs catastrophique. Pour ce deuxième essai, notre homme défausse une nouvelle fois toute identité dans sa réalisation pour se lover dans le genre phare du cinéma français : la comédie. Soit un concept porteur (un fan de Johnny se réveille dans un monde où son idole n'a jamais accédé à la gloire, pour une sombre histoire de scooter défectueux - sic), dont l'agencement narratif se cale, à quelques faibles nuances près, sur celui de Podium (un clin d'œil sympa mais pataud au film de Yann Moix entérine la comparaison). On s'empare d'une grande figure de la variété, pardon, du rock'n'roll, on l'ausculte par le biais d'un fan hystérique tout en flattant outrageusement son public, on exalte la fantasme populaire de réussite en s'en moquant gentiment, on racole le petit écran pour assurer la promo (introducing André Manoukian à la musique originale), on case les meilleurs gags dans la bande-annonce, et le tour est joué. Le pire, c'est qu'avec un effort supplémentaire sur la mise en forme d'un scénario pas si con que ça, Laurent Tuel nous aurait offert un divertissement tout à fait honorable. En l'état, nous n'obtenons que LE film idéal pour tout fan de Johnny, en dépit de la prestation passable du "rockeur de tous les français" (re-sic !). François Cau