Jean-Philippe

Mercredi 12 avril 2006 /

de Laurent Tuel (Fr, 1h30) avec Fabrice Luchini, Johnny Hallyday...

Souvenez-vous. Il y a de ça quelques annĂ©es, FidĂ©litĂ© Productions avait eu une fausse bonne idĂ©e aux incidences dĂ©sastreuses : "produire" (vu l'anarchie Ă©ditoriale du projet, on se demande si le terme est exact) une salve de films de genre par des amateurs français, sous l'appellation Bee Movies. Au mieux, on avait eu le correct MalĂ©fique, au pire l'involontairement hilarant Bloody Mallory. Et entre les deux, nous trouvions donc le premier long mĂ©trage de Laurent Tuel, le très anodin Jeu d'Enfants, film impersonnel au possible et Ă  la direction d'acteurs catastrophique. Pour ce deuxième essai, notre homme dĂ©fausse une nouvelle fois toute identitĂ© dans sa rĂ©alisation pour se lover dans le genre phare du cinĂ©ma français : la comĂ©die. Soit un concept porteur (un fan de Johnny se rĂ©veille dans un monde oĂą son idole n'a jamais accĂ©dĂ© Ă  la gloire, pour une sombre histoire de scooter dĂ©fectueux - sic), dont l'agencement narratif se cale, Ă  quelques faibles nuances près, sur celui de Podium (un clin d'œil sympa mais pataud au film de Yann Moix entĂ©rine la comparaison). On s'empare d'une grande figure de la variĂ©tĂ©, pardon, du rock'n'roll, on l'ausculte par le biais d'un fan hystĂ©rique tout en flattant outrageusement son public, on exalte la fantasme populaire de rĂ©ussite en s'en moquant gentiment, on racole le petit Ă©cran pour assurer la promo (introducing AndrĂ© Manoukian Ă  la musique originale), on case les meilleurs gags dans la bande-annonce, et le tour est jouĂ©. Le pire, c'est qu'avec un effort supplĂ©mentaire sur la mise en forme d'un scĂ©nario pas si con que ça, Laurent Tuel nous aurait offert un divertissement tout Ă  fait honorable. En l'Ă©tat, nous n'obtenons que LE film idĂ©al pour tout fan de Johnny, en dĂ©pit de la prestation passable du "rockeur de tous les français" (re-sic !). François Cau