No Gazaran

Mardi 22 avril 2014

De Doris Buttignol et Carole Menduni (Fr, 1h30) documentaire

Après le Polonais Holy field, holy war - même pas sorti à Lyon, d'ailleurs - voici un nouveau docu sur le gaz de schiste, français celui-ci. Il raconte la résistance hexagonale au «fracking», cette technique de fracturation hydrolique permettant d'extraire gaz et huiles de schiste qui provoque la pollution de l'air, des sols et de l'eau, interdite par le gouvernement Fillon, mais soutenue par les lobbys industriels puissants faisant le siège du Parlement européen et enfumant les ministres successifs, quand ils n'arrivent pas carrément à avoir leur tête - remember Delphine Battho. Un exemple édifiant de mobilisation citoyenne réussie quoique fragile, que le documentaire aère en allant chercher des exemples similaires au Canada et aux États-Unis. Ce ne sont pas les meilleures séquences du film, même si elles ont l'honnêteté de payer ouvertement leur tribut à Gasland et Josh Fox, cinéaste ayant lancé l'alerte sur cette soi-disant "énergie propre".

Qu'on soit pour ou contre le sujet - quoique, être pour, c'est à peu de choses près ne rien comprendre à la manière dont l'économie libérale s'essuie sans remords les pieds sur le politique, la santé publique et l'environnement - il faut reconnaître à No Gazaran une réelle vertu : celle de montrer que la fatalité n'est pas forcément de mise face à un pouvoir qui ne voit les choses qu'à travers un prisme technocratique qui s'apparente en fait à de l'incompétence pure. Bon, le sigle Europe Écologie Les Verts à la fin et l'esthétique télé de No Gazaran signent l'aveu de sa dimension pédago-propagandiste ; mais comme celle-ci est définitivement bannie d'antenne au profit de la soupe lénifiante du "reportage d'actu" à l'objectivité bidon, c'est de bonne guerre.

Christophe Chabert

No Gazaran

sortie nationale : Mercredi 2 avril 2014
De Doris Buttignol et Carole Menduni (Fr, 1h30) documentaire

L’alerte est lancée dans le sud est de la France début 2011 : le gaz de schiste arrive dans nos villages, nos paysages, nos vies. Carnet de route d’une mobilisation citoyenne imprévue, le film témoigne des soubresauts d’une société prise au piège d’un modèle économique en crise.